Les Arméniens commémorent le 21 avril 2015 le 100e anniversaire du génocide. A Nice, même si la communauté est divisée, la reconnaissance de ce crime de masse par la Turquie reste une priorité.
Il y a cent ans jour pour jour, la police ottomane débutait ses rafles d’Arméniens à Istanbul, sur ordre du gouvernement « Jeunes-Turcs ». C’était dans la nuit du 24 au 25 avril 1915. Le début d’un génocide qui, en un peu plus de deux ans, allait faire un million et demi de morts.
Les Arméniens du monde entier s’apprêtent à commémorer le centième anniversaire du génocide. Un génocide reconnu par seulement 23 pays dans le monde, dont la France depuis 2001.
Ces massacres planifiés et méthodiquement orchestrés sont toujours niés aujourd’hui par la Turquie, qui se borne à reconnaître une simple guerre civile qui aurait fait entre 300 000 et 500 000 morts.
Premiers arrivants vers 1923
Aujourd’hui, les Arméniens sont éparpillés un peu partout dans le monde. Mais la France compte la plus grande diaspora, avec environ 600 000 personnes. Une communauté qui a trouvé ses racines à Nice avec, aujourd’hui, environ 5 000 personnes.
Arrivés en France par Marseille, les premiers Arméniens rescapés du génocide sont venus trouver refuge dans le haut du vallon de La Madeleine dès 1923-1924.
Un an plus tard, la Cité arménienne de Nice voyait le jour. Au 281, boulevard de la Madeleine, la diaspora arménienne bâtit une église qui sera inaugurée en 1928. C’est la première église apostolique arménienne construite en France. Et, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’école arménienne se fera en son sein.
Petit à petit, sans faire de bruit, la communauté s’intègre à Nice, sa ville d’adoption.
Dès les années soixante-dix, la communauté niçoise connaît un nouvel essor, un nouveau dynamisme, avec une deuxième vague d’arrivants, venus également de Turquie. Quatre classes sont ouvertes en 1972 dans des locaux prêtés par la municipalité. Et en 1988, le complexe Barsamian est créé. Puis une troisième vague d’immigration arrive à Nice dans les années quatre-vingt-dix, en provenance, cette fois, de l’ancienne Arménie soviétique.
Et, si beaucoup sont restés au cœur de leur histoire et vivent encore au cœur de la cité historique de ce petit bout du haut de la Madeleine, nombreux sont les Arméniens à s’être installés un peu partout dans la ville.
Une ville qui porte les traces de cette présence arménienne jusque dans son architecture, comme entre la promenade des Anglais et la rue de France, où s’élève le Gloria Mansion, un immeuble art déco, pensé par un architecte arménien Garabed Hovnanian et entièrement construit par des ouvriers arméniens.
Karékine II en visite à Nice en 2012
En 2012, Sa Sainteté le catholicos Karékine II – l’équivalent du pape chez les catholiques – est venu en visite à Nice. Mais c’est une communauté divisée qu’il a trouvée. La seule communauté arménienne divisée dans le monde.
Le conflit qui couvait entre laïcs et religieux s’est aggravé en 2009 et voit désormais s’affronter le conseil communautaire arménien et l’Église apostolique arménienne…
Mais, même si la communauté est divisée à Nice, elle se retrouve dans sa volonté de faire reconnaître le génocide par la Turquie.
Cette semaine sera émaillée de plusieurs cérémonies et conférence. Au Centre universitaire méditerranéen, jeudi à 18 heures, Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférence en questions internationales à Sciences Po Paris, viendra débattre sur le thème : « Les négationnistes pourront-ils encore longtemps masquer ce mensonge d’État ? ».
Vendredi, au monument aux morts, la communauté arménienne, en présence d’officiels, dont le député-maire Christian Estrosi et le préfet Adolphe Colrat, assistera à une cérémonie officielle en hommage au million et demi de morts.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/genocide-armenien-cent-ans-de-combat-a-nice.2184512.html
Posté par rwandaises.com