Bujumbura (Burundi) – Le gouvernement burundais s’est dit ouvert dimanche à la proposition de report des élections faite par les pays d’Afrique de l’Est, réunis en sommet qui ont, selon lui, clos le débat sur un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.

Les opposants à un troisième mandat du chef de l’Etat burundais se sont eux dit déçus par l’issue de la réunion qui s’est tenue dimanche à Dar es Salaam en Tanzanie, appelant à manifester de plus belle pour faire renoncer Pierre Nkurunziza à sa candidature à la présidentielle.

Dimanche, les chefs d’Etat de la région ont appelé à un long report des élections législatives et communales censées se dérouler ce vendredi, pas moins d’un mois et demi, et ont exigé de toutes les parties burundaises qu’elles mettent fin aux violences.

Ils se sont dans le même temps abstenus de se prononcer sur la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. La présidentielle est elle prévue le 26 juin.

Le gouvernement du Burundi a accueilli positivement la proposition des chefs de l’Etat sur le report des élections, a déclaré à l’AFP son porte-parole, Philippe Nzobonariba.

Cette période va nous permettre de nous asseoir ensemble et de discuter de la participation de tous, a-t-il ajouté, précisant toutefois qu’il revenait à la Commission électorale de s’occuper du calendrier électoral.

Estimant que les chefs d’Etat n’avaient pas discuté de la question du troisième mandat car elle relève de la souveraineté de chaque Etat, il a par ailleurs jugé cette question vidée.

Comment la question du troisième mandat est-elle close?, a rétorqué Pacifique Nininahazwe, l’un des leaders de la contestation. Ce ne sont pas les chefs d’Etat qui sont dans la rue, et nous allons encore manifester plus fort que nous l’avons fait jusqu’ici pour que Nkurunziza parte.

Nous sommes déçus parce que le sommet n’a rien dit sur la question qui nous préoccupe: nous ne sommes pas descendus dans la rue pour obtenir le report d’un mois et demi des élections, a-t-il ajouté.

Le sommet s’est déroulé en l’absence de Pierre Nkurunziza et d’un autre grand absent, le président rwandais Paul Kagame, pourtant incontournable dans la région et qui ne cache plus son mécontentement envers son homologue burundais.

Etaient présents en revanche l’Ougandais Yoweri Museveni, le Tanzanien Jakaya Kikwete, le Kényan Uhuru Kenyatta, ainsi que le Sud-Africain Jacob Zuma et la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma.

Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis que le président Nkurunziza a annoncé il y a un mois son intention de se présenter à la présidentielle. Il fait face depuis lors à un vaste mouvement de contestation populaire à Bujumbura, où, malgré une sévère répression policière, les manifestations quotidiennes ne faiblissent pas.

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Posté par rwandaises.com