Au nom du peuple français, le président Mitterrand et sa Cellule africaine de l’Elysée ont conçu et exécuté un génocide des Batutsi effarant au Rwanda en 1994 : le second génocide majeur du 20eme siècle.
Le dernier round du génocide contre les Batutsi du Rwanda, avril-juillet 1994, était conçu dans le bureau du président de la république française, le bureau de François Mitterrand : l’ELYSEE. C’est une affaire politique française essentiellement. Il était question de sauvegarder les intérêts de la France, soi-disant, en Afrique.
La politique africaine de la France étant un domaine réservé du président français, en vertu d’une prérogative spéciale inscrite en lettres d’or dans la Constitution de la Vème République de 1958, le président Mitterrand devait s’en occuper seul, dans le grand secret, sans en référer a aucune autre institution politique de cette république française qui se rétrécit dangereusement comme la fabulée peau de chagrin.
La calamiteuse implication politique et militaire de la France au Rwanda entre 1990 et 1994 n’a jamais eu à faire l’objet d’un débat au parlement français ; au gouvernement, pas davantage ! Et rien de tout ce gangstérisme musclé que faisait la France officielle au Rwanda pour fossoyer la nation rwandais ne transpirait dans les media français publics et privés : ils sont grassement payés pour se taire en pareilles circonstances.
Le peuple français ne savait donc rien de ce génocide et autres crimes monstres qui se perpétraient au Rwanda en son nom ! Pauvre peuple français léthargique !
Notons cependant en passant à l’attention des Françaises et Français d’aujourd’hui et de demain que nul n’est censé ignorer la loi ! Ils doivent sortir de leur infantilisme et léthargie faite loi pour comprendre que cette Constitution de la susdite Vème République qui autorise leur président à commettre, en leur nom mais à leur insu, des génocides et autres crimes capitaux en Afrique, n’est pas la Constitution du président de la république, diantre ! C’est la Constitution du peuple français.
Ubi amor, ibi Deus !
Et l’amitié entre le peuple français et le peuple rwandais devra bien reprendre ses droits, sans avoir à attendre trop longtemps. Ubi amor, ibi Deus !
Refaire l’amitié entre les peuples français et rwandais est donc un impératif majeur. Cela fait mal au cœur de voir de ces Français qui marchent d’un pas mal assuré sur les rues de Kigali, en se disant in petto : « D’un moment à l’autre, de petits malins revanchards peuvent se poster au coin de la rue et me catapulter une pierre sur le crane ; ici on aime pas les Français ».
Français et Rwandais doivent vite réapprendre à refaire leur harmonie relationnelle. Leurs enfants ne doivent pas être pour longtemps privés du bonheur d’aller la main dans la main, chantant de ces belles symphonies qui nous font aimer et agrémenter la vie, comme au temps jadis !
Il n’y aura pas que l’amour et l’amitié. Mais cela est la base bien entendue du reste de cette complémentaire mutualité d’intérêts multiformes. Pourquoi pas ce commerce pluriel de biens et de services ici et là ainsi que cette mainte industrie à sustenter la vie de nos nations, de notre postérité ?
A-t-on oublié ce célèbre mot du président Léopold Serdâr Senghor : « le rendez-vous du donner et du recevoir » ?
Toutes les nations de la Terre sont des nations sœurs. Cette sonorité doit bien entendu être basée sur une confiance mutuelle de tous les instants, un respect mutuel sans faille ainsi qu’une amitié sans mélange, sans faux-fuyants. Dans le cas de la France et du Rwanda, cela peut paraître difficile de se dire toute la vérité. Mais ce n’est pas impossible.
A l’impossible nul n’est tenu !
« Ad impossibile nemo tenetur » disaient les anciens Romains.
Les gouvernements viennent et passent, mais les peuples demeurent. Si Monsieur Alain Juppé clame haut et fort que pour rien au monde il ne voudra serrer la main à Paul Kagame, président du Rwanda, c’est son affaire.
Ce n’est qu’un individu qui, comme Mitterrand et ces autres individus qui abusent et méprisent autant les peuples français et rwandais, n’ayant cure que de gonfler leurs comptes bancaires dans les paradis fiscaux, n’aura pas encore longtemps à user ses guêtres à Paris.
Qu’on se le dise donc et qu’on se le répète : le dernier round du génocide contre les tutsi du Rwanda, avril-juillet 1994, était conçu dans le bureau du président de la république française, le bureau de François Mitterrand : l’ELYSEE. C’est donc une affaire politique française essentiellement. Cette affaire est-elle Rwandaise aussi ? Oui, mais peut-être à titre subsidiaire.
Expliquons tant soit peu :
Ce génocide était perçu en haut lieu en France comme l’antidote à l’intraitable question de l’armée rebelle de Kagamé qui au mois de février 1993 donnait tous les signes d’une victoire militaire sur les forces armées du président Habyarimana Juvénal, le poulain de Mitterrand.
La solution pure et simple était donc le double effacement des tutsi et des hutu devant les avancées de la pugnace rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) que la clique de politiciens français voulait qu’elle se retrouve dans un pays sans population. Effacer les tutsi en les exterminant pour ensuite mettre les hutu sur la route de l’exode massif.
Vers mi-juin 1994, Mitterrand, président de la république française, disait clairement aux journalistes internationaux à Pretoria , Afrique du sud, où il était en visite officielle, faisant allusion à la situation rwandaise d’alors :
“… la victoire militaire du FPR est certainement certaine, mais sa victoire politique est certainement incertaine”.
Mitterrand savait bien ce qu’il disait et pourquoi, mais c’était sans compter avec les aléas politiques des années qui allaient suivre.
Mais au moment où le sénescent et très malade Mitterrand parlait, le génocide s’achevait presque. Restait le moment de sonner l’heure du début de l’exode des Bahutu en direction du Congo Kinshasa (alors dit Zaïre) et de la Tanzanie principalement.
Au mois de mai 1994, Mitterrand avait malignement pris la précaution d’envoyer ses barbouzes habillés en diplomates chez le président Mobutu Sese Seko du Zaïre pour obtenir de lui qu’il tienne les portes de l’est de son pays largement ouvertes pour accueillir les armées – ainsi que les armements- du gouvernement rwandais génocidaire qui était en instance de déconfiture et de débandade.
Mitterrand ne demandait pas une faveur à Mobutu : il faisait plutôt un marchandage qui voisinait le chantage.
Qu’est-ce que Mitterrand vendait-il à Mobutu au mois de mai 1994 ?
A un Mobutu très malaisément installé dans son palais de la dense forêt équatoriale depuis trois ans déjà, harcelé et malmené par la presse zaïroise enclenchée par de pauvres politiciens zaïrois en soi-disant quête d’une utopique démocratisation du zaïre ; lequel Mobutu venait de passer trois ans en quarantaine diplomatique (il ne pouvait même pas recevoir un visa de sortie du zaïre) pour la tragique et monstrueuse affaire des tueries massives, à l’arme blanche par l’armée nationale, des étudiants du campus universitaire de Lubumbashi au Katanga en mai 1990 ;
A ce pitoyable Mobutu dégingandé qui avait tout perdu de son lustre, sa verve et sa vitalité du fait d’être fortement terrassé par un cancer de la prostate ayant atteint son stade ultime et qu’il ne pouvait plus aller faire soigner en Europe du fait d’être interdit d’entrée en Europe, Amérique, Asie… ;
A ce Mobutu qui s’était résigné à attendre sa mort prochaine dans son palais de la jungle équatoriale, Mitterrand vendait la perspective d’une sortie de quarantaine, à la condition de recevoir sur son territoire armées et armements du gouvernement génocidaire du Rwanda.
Et au dernier trimestre de l’année 1994, Mobutu reprenait sa canne et sa toque pour se rendre au sommet franco-africain de Biarritz où le Rwanda n’était pas invité, comme de juste !
Aux diplomates africains qui s’inquiétaient de savoir pourquoi le Rwanda n’était pas représenté à ces assises comme d’habitude, les diplomates français disaient avec désinvolture et condescendance ou mépris que le soi-disant gouvernement installé à Kigali par les rebelles du FPR n’allait durer que l’ombre d’un instant. Cet instant vient maintenant de durer vingt ans !
Dans le programme politique du président Mitterrand, ces manœuvres étaient destinées à ménager un espace de repli tactique des armées et milices génocidaires qui devaient se ré-entrainer et se réarmer, la France aidant, en vue d’un retour en force au Rwanda.
FDLR, ALIR ou PALIR pour le retour sous forte protection de Paris
Depuis vingt ans, ces cohortes de génocidaires, qui aujourd’hui se nomment FDLR /Forces Démocratiques de Libération du Rwanda aujourd’hui, hier ALIR/PALIR-Armée de Libération du Rwanda sont là à jouer le jeu de la France qui n’a jamais digéré sa défaite au Rwanda par le général Kagamé et son increvable armée de rebelles en 1994.
La France officielle rêve-t-elle toujours de mettre hors-jeu le régime FPR-ien installé à Kigali le 19 juillet 1994 ? Il est permis de rêver, mais dans le cas de la France, c’est malheureusement aux dépens des milliers de filles et de femmes congolaises qui se font violer et empaler et tuer en masse au grand jour par les mêmes génocidaires impénitents qui firent les mêmes sinistres et odieuses besognes au Rwanda en 1994.
Cette effarante et par trop gigantesque mission de l’ONU dite MONUSCO-Mission Onusienne de Stabilisation du Congo (17.000 officiers et soldats) plantée aux portes du Rwanda depuis 1999 sur instigation de la France ; cette machine pilotée au Congo par la même France, usant de mille astuces pour berner l’ONU et la communauté internationale, constitue mutatis mutandis et exceptis excipiendis un cheval de Troie sui generis ayant mission expresse de détruire le régime Kagamé. On ne le dira jamais assez !
L’on a diplomatiquement prétendu en Conseil de sécurité de l’ONU que la MONUSCO avait pour mission le maintien de la paix au Congo et la stabilisation du Congo au sortir de la seconde guerre que le Rwanda FPR-ien fit au Congo à partir du 2 août 1998 sur provocation du président congolais Laurent Desire Kabila instigué en sous-main par ses nouveaux conseillers français commis à son service par le président français Chirac qui avait toujours hâte de trouver un prétexte pour installer son cheval de Troie qu’il n’avait pas pu installer aux portes du Rwanda en Novembre 1996.
Le président français Jacques Chirac faisait déjà pression au Conseil de Sécurité des Nations Unies en Octobre/Novembre 1996 pour installer une force militaire internationale aux portes du Rwanda, à Goma.
Un Cheval de Troie français à Goma, à la porte du Rwanda
Cette machine militaire devait servir à quoi ? A protéger les soi-disant réfugiés rwandais installés en proximité de la frontière rwando-congolaise en contravention du droit international qui exige leur installation à plus de 150 Km de leur pays d’origine ? Niet !
C’était plutôt pour permettre aux cohortes génocidaires, entrainées par un contingent militaire français, de consommer leurs dernières préparations pour attaquer le Rwanda et renverser le jeune gouvernement installé à Kigali en juillet 1994 par la Rébellion du Front patriotique rwandais.
De même que l’antique ville de Troie fut détruite grâce à la ruse du général Ulysse usant de son immense cheval plantée à l’entrée de la célèbre cité de Troie, le Congo se fait détruire sous nos yeux par la ruse des stratèges français et leur MONUSCO qui assiège le Rwanda depuis 1999 sans succès apparent.
On se demande pourquoi le Rwanda n’exige pas le limogeage du diplomate français Ladsous, chef du département du maintien de la paix de l’ONU à new York. Ce Ladsous était de ces français qui pilotaient l’exécution du génocide des tutsi en avril-juillet 1994.
Mais cette sacrée France de la vieille garde drôlement impénitente et indument hautaine, qui persiste à intégrer les FDLR dans les structures de leur soi-disant diplomatie biaisée en Afrique – en ces affreuses Afriques interlacustre, centrale et occidentale–, s’est trouvée des artifices spécieux autant que farfelus de faire passer à coup de matraquage médiatique (Pierre Péan, Charles Onana, Human Rights Watch) et de terrorisme judiciaire avec le malheureux juge Jean Louis Bruguière et ses fameux mandats d’arrêt internationaux de fin novembre 2006 qui ont fait déborder le vase à Kigali.
Le 25 novembre 2006, la décision de rompre les relations diplomatiques avec la France était prise par le président Paul Kagame, conformément aux us et coutumes diplomatiques.
Une justice aux ordres
Il a fallu beaucoup de culot à Bruguière pour décider de faire arrêter le président Kagame et les jeunes officiers supérieurs et généraux qui commandaient bataillons et brigades de l’Armée patriotique rwandaise, sous le haut commandement du jeune général Kagame, aux heures fatidiques du génocide des tutsi rwandais en avril-juillet 1994 !
Le ridicule ne tue pas, dit-on. Plutôt que d’arrêter les génocidaires qui se pavanent en France et se coulent une dolce Vita toute princière, ce vieil As du judiciaire français s’est plutôt avisé de faire arrêter les braves gens qui commandaient l’armée rebelle qui mit fin à ce génocide que l’ONU et la Communauté internationale n’avaient pas daigné prévenir, encore moins désamorcer, en flagrante violation du droit international : référence, les termes de la Convention de répression du crime de génocide de 1948.
Cette clique de politiciens qui agit dans ses propres intérêts mais au nom du peuple français qu’elle avilit et déshonore assidument, se meurt peu à peu et ne sera plus là en quelques années pour rendre compte de ses crimes qui s’accumulent dans la région des grands lacs africains.
Publié le 17-07-2015 – par Deo Ntarugera
* L’auteur de ce texte Ntarugera Deo Koya est un Political and cultural analyst et
Consultant politique et diplomatique pour la Fondation Rufari International
Posté par rwandaises.com