La sainte alliance occidentale vient encore, une fois de plus, de perpétrer une agression contre la République du Rwanda. En arrêtant le Général Karaké, les autorités anglaises ont violé les lois internationales qui protègent les citoyens dans les pays étrangers. Les temps sont révolus où une Europe conquérante, arrogante et consciente de sa supériorité organisait la planète. Aujourd’hui nos nations libérées ont choisi souverainement la voie de définir elles-mêmes leurs politiques de coopération et décider de leur sort. Et ce, en dehors de toute ingérence étrangère. Cette nouvelle posture des jeunes dirigeants africains dérange l’impérialisme occidental, celui des Européens particulièrement.En mettant en exergue « le pouvoir de protester », face aux pouvoirs de l’argent et des drones, le président de la République rwandaise entend incruster son pays dans le sillon des dignes résistants africains qui nous sont légué le flambeau du refus et de la dignité. Mais cette orientation va à contre-courant de toutes les tendances actuelles de l’impérialisme occidental : la déstabilisation des Etats Africains, le pillage des ressources du continent, l’appauvrissement des populations africaines soumises aux puissances malthusiennes du capitalisme international. Mais l’Afrique ne pourra continuer à faire face à ces menaces permanentes que dans la mesure où elle trouve la seule voie de dégagement qui lui est offerte : réaliser son unité politique et économique sans délai. Là aussi, beaucoup d’habitudes invétérées doivent disparaitre, un esprit neuf est indispensable.
Cette condition sévère est bien la première à réaliser, elle est la direction d’espérance, la clef de voute de notre survie matérielle. Tous les chefs d’Etat africains ont le devoir de soutenir le gouvernement rwandais dans cette épreuve qui remet en cause sa sécurité et sa souveraineté. Il faut que l’Afrique retrouve une foi, comme disait Cheikh Anta Diop. Quelle foi ? Ce n’est pas celle d’une infériorité scientifique ou technologique. C’est plutôt celle en notre avenir qui se joue aujourd’hui, à travers notre capacité à nous entendre, à nous aimer mutuellement et à pratiquer la solidarité à tous les niveaux de notre société : individuelle et collective.
Quant à la Grande Bretagne, elle ne doit pas rompre avec son glorieux passé de pacificateur, de tolérance et d’équité. Qu’elle refuse de céder sous la pression des autorités espagnoles en s’abstenant d’extrader le général rwandais, en respect du droit international et des dispositions onusiennes. Au milieu des guerres et des luttes, puis dans les périodes d’accalmie et de paix, on a toujours vu émerger des apôtres de l’amour, de la solidarité entre les hommes. C’est ce que nous devons au Rwanda.
Cheikh Bacar Diagne
http://www.dakaractu.com/Contribution-Rwanda-Le-pouvoir-de-protester_a92508.html
Posté le 01/07/2015 par rwandaises.com