Le cri du peuple a-t-il résonné lors de la réunion du Directoire du CNARED qui s’est tenue à Bruxelles du 09 au 12 septembre 2015 ? Le CNARED augure -t-il d’un avenir favorable ? A travers cet article, nous tenterons d’analyser les raisons qui empêchent cette organisation de démarrer correctement. D’ores et déjà, plusieurs incohérences, contradictions et ambitions illégitimes effrénées de certains de ses membres semblent envelopper le quotidien du Conseil.
LE CNARED : UNE FORCE DE RÉSISTANCE OU UNE ANESTHÉSIE POLITIQUE ?
Nombreux sont ceux qui déplorent la mauvaise foi qui caractérise le comportement des acteurs politiques du CNARED que l’on trouve même dans la direction de cette organisation. Les exemples sont légion mais disons tout simplement que certains membres du Directoire remorqués par celui qui s’affiche comme leader des Frondeurs avait tout fait pour contrecarrer l’élection de NYANGOMA à la tête dudit Conseil. En dépit de l’échec cuisant qu’ils ont essuyé au cours du vote, ils ne se sont pas arrêtés là. Ils ont induit en erreur le Président du CNARED en confiant la présidence de la réunion de Kampala à un membre du FRODEBU, l’Hon. Frédéric BAMVUGINYUMVIRA, contrairement aux textes fondateurs du Conseil ainsi qu’aux principes et coutumes en rapport avec l’organisation de réunions politiques de grande importance. L’agenda caché du rendez-vous de Kampala était tout simplement de mettre sur pied les mécanismes qui permettraient de diluer l’influence de Nyangoma au profit d’un groupe qui s’agite par le canal de celui qui s’affiche comme leader des Frondeurs.
Au-delà de ces manquements, la direction du CNARED a déjà manifesté son incapacité à exercer librement son rôle en ce qui concerne notamment la mise en place des organes structurels rassurants et inclusifs susceptibles de lui donner la force et les capacités de contenir tout le peuple qui s’est levé ouvertement contre le 3ème mandat dès la déclaration de guerre contre lui par Pierre Nkurunziza en date du 25 Avril 20015. S’appuyant sur la rencontre de Kampala, le leadership des Frondeurs a mis sur table les structures préalablement établies au sein du groupe mentionné ci-haut que le sage Nyangoma a pu avaliser sous pression. Quelques-uns parmi les Frondeurs en quête d’intérêts matériels estiment que les postes les plus rayonnants doivent leur revenir ou tout au moins appartenir à leurs proches oubliant sciemment qu’ils sont en partie responsables des malheurs qui nous assaillent, malheurs consécutifs notamment aux votes des lois liberticides et le fléchissement chronique de l’activité politico-économique! Pire, la militarisation des miliciens IMBONERAKURE et INTERAHAMWE par le Pouvoir NKURUNZIZA qu’ils ont soutenu bec et ongle pendant dix ans n’a jamais suscité une quelconque douleur morale dans leur conscience. Aujourd’hui, dans ce pays « le Burundi » classé parmi les quatre pays les plus pauvres du monde, la corruption est devenue le mode de gouvernance. Bref, ceux qui ont lamentablement échoué dans la gestion des affaires publiques aux côtés de Pierre NKURUNZIZA prétendent avoir la capacité et l’expérience suffisantes pour sauver ce pays qu’ils ont plongé ensemble dans l’abîme!
La plupart des burundais sont profondément déçus de constater que malgré ces crimes et autres scandales politico-financiers dont ils sont en partie responsables, certains hommes politiques avides de pouvoir ont décidé de pactiser avec le diable en vue d’écarter les autres formations politiques et les acteurs politiques dont l’esprit est constamment en éveil.
UNE COALITION ILLEGITIME POUR EVINCER NYANGOMA
Au lieu de reprendre l’exercice de Kampala aux fins de stopper toutes les manœuvres qui désorientent fondamentalement le CNARED de ses propres objectifs dont les principes élémentaires sont notamment le respect de l’Accord d’Arusha, l’Etat de droit, la transparence, la volonté et la capacité d’écoute, l’efficacité, l’efficience, etc, Certains membres de la Société Civile appuyés par les frondeurs ont préféré dans leurs magouilles, multiplier le nombre des postes de responsabilités sans pour autant mesurer l’effet qu’ils vont produire sur le fonctionnement du CNARED.
Parallèlement à cette série de combinaisons malhonnêtes, la majorité des burundais estime que les associations de la Société Civile peuvent appuyer le CNARED ou avoir une complicité avec ce dernier dans la lutte contre le 3ème mandat sans pour autant ou exercer une quelconque fonction au sein de cette plateforme politique.
Normalement, la Société Civile joue le rôle de contrepoids vis-à-vis de l’Etat et du secteur économique. C’est pourquoi les principes de neutralité et d’indépendance doivent être obligatoirement respectés sinon, elle ne pourra jamais observer, encore moins évaluer les actions de l’Etat et du secteur économique de manière objective. Toutefois, un membre de la Société Civile peut être impliqué dans la politique sans pour autant viser des fonctions étatiques d’autant plus qu’il est tenu de garder une position indépendante. Il serait sage pour eux d’éviter d’assumer une quelconque responsabilité au sein de cette plateforme politique « CNARED » qui prétend incarner la légitimité et la souveraineté de la République du Burundi depuis le 26/08/2015 d’autant plus qu’il est tenu de garder une position indépendante.
TENTATIVE DE FORMER UN GOUVERNEMENT EN EXIL POUR SUPPLANTER LE CNARED
Alors que les uns étaient absorbés par le partage des responsabilités, d’autres s’activaient à dresser des scénarii relatifs à la mise en place d’un gouvernement en exil qui viendrait supplanter l’Hon. Léonard NYANGOMA, un leader qui, manifestement, n’obéit pas facilement aux ordres et injonctions mal placés des frondeurs et des associations de la société civile.
Des propositions ont été avancées en faveur de l’Hon. Pie NTAVYOHANYUMA et de l’Hon. Bernard BUSOKOZA, respectivement ancien Président de l’Assemblée Nationale et ancien Premier Vice-Président de la République. Prétendre que l’Hon. NTAVYOHANYUMA doit occuper la Présidence de la République en cas de vacance de pouvoir, c’est ignorer sciemment les dispositions de la loi fondamentale car, son mandat à la tête de l’Assemblée Nationale a expiré il y a belle lurette conformément au prescrit de la Constitution.
En ce qui concerne la candidature de l’Hon. Bernard BUSOKOZA, celle-ci ne peut en aucun cas être soutenue dans la mesure où les critères subjectifs retenus par Pierre NKURUNZIZA quant à la représentativité de l’UPRONA sur l’échiquier politique burundais n’a aucune réalité sur terrain. Et de surcroît, il s’agit bel et bien d’un opposant de la 24ème heure. Nous ne devons plus rééditer les erreurs du passé.
Face à cette manœuvre de former un Gouvernement en exil plusieurs acteurs politiques burundais ont pu constater qu’il s’agissait d’une tentative de putsch planifié par diversion pour que ceux qui s’affichent comme des Leaders des Frondeurs puissent se hisser à la tête de l’opposition. Sur ce, certains acteurs politiques clairvoyants et audacieux sont parvenus à renvoyer l’analyse de cette question aux calendes grecques arguant qu’ils ne pourraient pas débattre un point qui ne figure pas à l’ordre du jour surtout que la plupart des participants avaient déjà pris d’autres engagements le samedi 12 septembre 2015.
LA VOIE DU SALUT
Les acteurs politiques burundais doivent être conscients que l’heure de la victoire est proche mais que le chemin à parcourir est parsemé d’embûches. Bien plus, Pierre NKURUNZIZA ne cesse de consolider ses positions tant sur le plan politico-diplomatique que militaire. De même, les forces de l’Union Africaine qui seraient déployées au Burundi sous la casquette de ramener la Paix pourront plutôt le réanimer. Il serait donc aberrant et irresponsable de verser indéfiniment dans des discussions byzantines et des magouilles stériles au lieu de se pencher prioritairement sur la question urgente de mettre en place un cadre politique, de sécurité et de défense plus rassembleur, inclusif, représentatif et approprié aux contexte et contraintes du moment. C’est la seule voie de déboulonner ce pouvoir dictatorial de Pierre NKURUNZIZA et d’édifier un Etat de droit qui répond parfaitement aux aspirations du peuple burundais.
CNARED, les dessous de la rencontre de Bruxelles
Posté le 19/09/2015 par rwandaises.com