Au Rwanda, les députés ont approuvé lundi les grandes lignes d’un projet de révision de la Constitution qui supprime notamment la limite du nombre de mandats présidentiels.

Le président Paul Kagame termine son deuxième et dernier mandat en 2017, et en théorie, il ne peut donc pas se présenter. Mais selon le Parlement rwandais, lors de consultations dites populaires, seuls dix Rwandais se seraient prononcés contre ce projet, rapporte la RFI de ce 14 octobre 2015.

Au cours de cette séance parlementaire, aucun des députés qui se sont exprimés ne s’est opposé à une révision de l’article 101 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats du président rwandais.

Pour Frank Habineza, le président du Parti vert démocratique qui se réclame de l’opposition tout en faisant partie du Forum de Concertation des Formations Politiques Agréées dans le pays, il faut que la communauté internationale se fasse entendre, avant qu’il ne soit trop tard et que la présidence à vie devienne une option au Rwanda : « Nous pensons que la communauté internationale devrait être plus proactive et pro-démocratie. Elle ne doit pas seulement regarder et attendre que ça passe. Les gens ne doivent pas rester assis, à faire des analyses. »

« Le Monsieur joue un jeu déloyal. S’il est mis en minorité insignifiante dans l’opinion publique intérieure, pourquoi doit-il se tourner vers l’étranger pour appeler au secours afin de voir son opinion valorisée ? Selon les bonnes règles de jeu politique, il n’a qu’à faire une grande campagne du ’non’ au sein de ses partisans à la base communautaire pour l’imminent référendum populaire. Il n’a pas à criailler dans la Communauté internationale », a dit un politologue rwandais qui a requis l’anonymat trouvant qu’il a droit de manifester son opinion mais qu’il est entrain de dépenser son énergie dans une fausse direction au lieu de se concentrer sur le vrai terrain de jeu.

Il appelle la communauté internationale à agir, « même si c’est minime », rapporte RFI. Pour Frank Habineza, cette Communauté internationale « peut toujours convaincre le président parce qu’il n’a pas encore dit officiellement qu’il voulait se maintenir. Nous pensons qu’il y a toujours une chance de le convaincre de ne pas se représenter et de ne pas accepter cette réforme ».

Ah ! Le politicien se dénude et montre son incapacité de vaincre sur le terrain démocratique national un homme, Kagame, au culminant de sa popularité intérieure.
Après ce constat d’échec de sa part, il doit réviser son idéologie politique et évaluer son niveau d’acceptance par la population et juger de l’opportunité de vaincre politiquement son adversaire dans l’opinion publique au lieu d’alerter inutilement l’opinion internationale.

En effet « A force de voir une certaine opposition continuer à jouer mauvais jeu, il est prévisible qu ;à un certain moment, celle-ci ne sera plus écoutée par les citoyens qui attendent d’elle qu’elle brandissent de vraies revendications citoyennes comme les inégalités criantes de redistribution des revenus à travers les très inégaux barèmes salariaux, la non promotion suffisante du secteur agricole, l’entente des banquiers pour des taux d’intérêts bancaires élevés… Notre opposition aggréée ne va pas à la rencontre des aspirations et attentes des citoyens. Elle est superficielle et brandit une démocratie déplacée quand les citoyens rwandais ne réclamment que du ’pain suffisant’ », a ajouté notre politologue.


Publié le 15-10-2015 –  par Jovin Ndayishimiye

http://fr.igihe.com/politique/revision-de-la-constitution-rwandaise-les-verts.html

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