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Le Parti Socialiste (PS), au pouvoir en France, demande aux autorités rwandaises de renoncer à leur projet de révision constitutionnelle ouvrant la voie à un referendum afin de permettre au Président Paul Kagame de briguer un troisième mandat en 2017.

« Le Parti socialiste s’inquiète de la tentation du pouvoir rwandais de remettre en cause l’ordre constitutionnel et la limite fixée au nombre de mandats présidentiels », indique le PS dans un communiqué consulté par ARI.

« A l’instar de précédentes

réactions du Parti socialiste liées à des situations similaires, il demande aux autorités rwandaises de renoncer à leur projet de révision constitutionnelle ouvrant la voie à un referendum et de veiller au strict respect de la Constitution actuelle », ajoute le premier parti de gauche.

Par ailleurs, le parti au pouvoir en France appelle à la libération de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire incarcérée depuis le 14 octobre 2010 à la PCK (Prison Centrale de Kigali) communément dit « 1930 ».

Le PS affirme que Victoire Ingabire Umuhoza est injustement emprisonnée et condamnée à 15 ans de réclusion après des années de combat consacrées à la réconciliation du peuple rwandais, la justice et la démocratie. Pour le PS, l’opposante rwandaise « doit pouvoir participer librement à la vie démocratique de son pays ».

« C’est pourquoi, le Parti socialiste s’associe aux demandes de libération de la présidente du FDU-Inkingi. Il exprime sa solidarité avec sa famille, son parti, et toutes les forces démocratiques et pacifistes qui veulent instaurer une paix durable au Rwanda et œuvrer à l’instauration des libertés fondamentales pour tous les Rwandais », indique le PS dans son communiqué.

Victoire Ingabire est présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), une coalition des partis politiques d’opposition non agréés au Rwanda. Après seize ans d’exil aux Pays Bas, elle était rentrée au Rwanda pour les présidentielles de septembre 2010 remportées avec 93 % par le Président sortant, Paul Kagame.

Victoire Ingabire, dont la participation aux élections avait été finalement empêchée, a été condamnée pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et « minimisation du génocide » de 1994 au Rwanda et pour « propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence ».

Le jour même de son retour au Rwanda, l’opposante, après avoir déposé des fleurs au mémorial du génocide à Gisozi(banlieue de Kigali), avait demandé que les auteurs de crimes commis contre les Hutu en 1994 soient aussi jugés.
Le parquet l’a accusée d’avoir ainsi nié la réalité du génocide qui a fait plus d’un million de morts, essentiellement parmi la composante tutsi de la population rwandaise.

Dans son message de félicitation à l’occasion de la fête nationale du Rwanda, le 04 Juillet 2015, le Président français François Hollande issu du PS avait déjà formulé le vœu de voir le Rwanda poursuivre son développement dans le respect de ses instituions et des libertés fondamentales.

S’adressant au public qui s’était rassemblé pour célébrer le 21eme anniversaire de la Journée de libération nationale, le 4 juillet, le Président Kagame avait condamné les « pays puissants » qui osent mettre en question son attitude par rapport au respect des droits de l’Homme.

Le Président Kagame, qui souvent accuse la France d’avoir non seulement participé au génocide, mais aussi d’héberger les génocidaires, avait fait référence au message de François Hollande à l’occasion de cette fête pour déclarer que les pays occidentaux n’ont pas droit de dicter ni à lui ni au peuple rwandais le chemin à suivre pour se développer.

“Croyez-vous que je suis quelqu’un qui a besoin d’être rappelé à propos de ce que je devrais faire pour le peuple rwandais, en particulier, en tant que président ? Celui qui me parlait de droits de l’Homme est le même que celui qui a soutenu le régime qui a tué des Rwandais il y a 21 ans. Certains d’entre eux continuent de soutenir et cacher ceux qui ont commis le génocide “, avait déclaré sèchement le Président Kagame.

Le processus de réforme constitutionnelle est suffisamment avancé au Rwanda. Un referendum populaire est imminent malgré l’opposition farouche des Etats-Unis. Les députés rwandais ont d’ores et déjà approuvé le projet de changement de la Constitution qui dispose que le Président Kagame est rééligible pour un mandat de sept ans renouvelable de façon illimitée.

Avec ARI

Publié le 21-10-2015 -par IGIHE

http://fr.igihe.com/droits-humains/le-parti-au-pouvoir-en-france-s-oppose-au.html

Posté par rwandaises.com