Ce jeudi 16 novembre, après une longue journée de négociation, les deux pays ont finalement trouvé un accord équitable sur l’exploitation du gaz méthane emprisonné au fond du Lac Kivu. Cet accord intervient alors que le Rwanda démontre depuis peu ses compétences dans l’extraction du gaz méthane.

Le lac Kivu est l’un des trois lacs au monde, avec le Nyos et le Monoun au Cameroun, qui renferme de très fortes concentrations en gaz. Sur ses 2 370 km², il contient, selon les estimations, quelque 60 km³ de méthane dissous et environ 300 km³ de dioxyde de carbone (CO2).

Au RWANDA, l’extraction du gaz méthane contenu dans le Lac Kivu a déjà commencé près de la commune de Rubavu. Dans un premier temps, pas moins de vingt-deux MW d’énergie seront ainsi redistribués via le réseau national d’électricité.

Lors de cette réunion, les représentants des deux pays ont également abordé les problèmes de surveillance et de protection des ressources qui concernent la concentration de méthane et d’autres gaz dans les différentes zones du lac, les émissions de gaz, la température, la pression et la masse volumétrique du gaz et du niveau de l’eau. Une attention toute particulière sera également apportée aux paramètres sismiques sur les rives du lac, celui-ci étant situé en pleine zone volcanique, ainsi que l’analyse des paramètres sociaux.

Un consultant et un comité mixte ad hoc seront chargés de la surveillance et du conseil relatifs à des activités de recherches plus approfondies qui pourraient être réalisées sur le gaz du lac et de ses rives.

Pour être rapidement opérationnel, le comité sera composé d’experts spécialisés dans plusieurs domaines et comprendra un biologiste, un géochimiste, un écologiste ainsi qu’un sociologue et un expert en géodynamique. Chacune des parties devra répondre de ses propres experts.

Les deux pays échangeront toutes les données connues sur l’état du lac mais devront aussi garantir au comité un grand soutien et une grande liberté d’action.

Par le passé, les relations entre le RWANDA et la RDC étaient tendues au sujet du Lac Kivu, et cet élément a également été reconsidéré. Ces deux pays ont convenu de mettre en place de strictes procédures de sécurité, une franche collaboration ainsi que la libre circulation du comité dans sa mission de surveillance.

Germaine KAMAYIRESE, Ministre d’Etat de l’Énergie du Rwanda, a précisé que « l’exploitation du gaz de méthane provenant du Lac Kivu possède deux avantages, augmenter l’alimentation en énergie qui favorise le développement du pays, mais également prévenir le danger potentiel lié au gaz, pour les riverains ».

Pr. Ngoy Mukena, Ministre des Hydrocarbures de la RDC, a déclaré que l’exploitation imprudente aurait des conséquences néfastes pour les deux pays : « Notre lac contient du gaz méthane qui n’est pas toujours bon au contact avec l’environnement et le corps humain. Alors, lorsqu’on exploite le gaz afin de le transformer en électricité, il faut faire très attention. Et c’est cette attention qui nous amène ici. Dieu nous a donné du gaz méthane, une ressource précieuse, mais il nous appartient d’être prudents dans son utilisation ».

http://www.newspress.fr/Communique_FR_293012_6304.aspx

Posté le 27/11/2015 par rwandaises.com