Un jeune burundais Yussuf Niyongabo, 30 ans, arrive essoufflé dans les salles de rédaction de IGIHE.COM. Il vient du Burundi où, dit-il, un véritable génocide des Tutsi du Burundi a commencé.A Bujumbura, dans les quartiers dit contestataires de Ngagara, Nyakabiga, Musaga, Mutakura, Cibitoke, tout prétexte est bon pour décimer les familles tutsi, confie-t-il avant d’ajouter que le Président Nkurunziza a organisé une pseudo attaque d’assaillants sur quatre camps de Ngagara, Base, Mujejuru (dans les contreforts de Bujumbura vers Jenda et Bururi) et l’ISCAM (Institut Supérieur de Cadres Militaires) pour tuer les militaires tutsi.

Selon ce jeune homme, Nkurunziza a commandité cette attaque pour pouvoir massacrer le plus de Tutsi et de Hutu qui sont contre son projet génocidaire.

Ci après l’interview exclusive :

IGIHE : Vous êtes venus pour la première fois dans cette salle de rédaction d’Igihe le mai 2015. Vous avez alors dénoncé un plan de génocide des Tutsi du Burundi qui accompagne le contentieux de 3ème mandat illégal du Président Pierre Nkurunziza. Depuis lors, les choses auront-elles positivement changé au Burundi ?

Yussuf Niyongabo :
Non ! Au contraire. La situation a empiré. Des crimes crapuleux ont suivi. Beaucoup de massacres extrajudiciaires. Plus de cinq cents jeunes burundais. Le Président Pierre Nkurunziza et ses acolytes sont entrain de mettre en pratique leur projet génocidaire. Ils tuent essentiellement les familles tutsi. Au vu et au su de tout le monde.

 

Yussuf Niyongabo dénonce l’inaction et le mutisme international sur la situation de génocide en cours au Burundi

La situation est essentiellement mauvaise dans le militaire. Ils tuent les militaires et policiers des anciennes FAB/Forces Armées Burundaises.

IGIHE:Avez-vous des preuves qu’un génocide de Tutsi est entrain de se commettre au Burundi ?

Parfaitement. Je viens de là. Une liste de familles tutsi a été préparée. Tout est calqué sur le modèle du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. Ils ont bien ciblé ces familles-là. Certains d’entre eux restent encore humains. Ils nous renseignent sur les gens qui doivent être tués. Certains d’entre eux parviennent à s’enfuir. Certains Hutu sont également tués. Ce sont ceux-là qui n’acceptent pas ce projet génocidaire de Pierre Nkurunziza. Tel est le cas du fils et du gendre de l’activiste des Droits humains Pierre Caver Mbonimpa, lui même échappé de justesse à un attentat puis dépêché pour les soins d’urgence en Belgique. Quant à l’orchestreur de tout ceci, le Président Pierre Nkurunziza, celui-ci est sorti de la guerilla avec un plan de venger son père tué lors des événements de 1972 qui ciblaient alors les Bahutu.

Vous remarquerez que ce projet génocidaire, Nkurunziza ne le partage pas avec beaucoup de politiciens. La plupart d’entre eux se sont désolidarisés et ont dû fuir pour ne pas être assassinés.
IGIHE :
Mais comment ce génocide se déroule-t-il ? Qui en sont les exécutants ?

Mais pardi ! C’est la Milice IMBONERAKURE alliée au FDLR rwandaises (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).

Ceci est un fait avéré. Ces FDLR, il est difficile de savoir le chiffre exact mais tout en portant l’uniforme de l’armée et de la police burundaises, ils ont refusé de porter des bottes des militaires et le bérêt. On les reconnaît à ces deux signes. Ils sont entrés au Burundi en deux colonnes venant de la RDC ; celle de Gatumba à l’Ouest de Bujumbura et celle de la province de Cibitoke au Nord Ouest du Burundi. C’était dans les premiers mois de cette année.

Ces derniers ont des méthodes très sauvages d’exécuter les femmes en introduisant des pieux dans leur sexe. Ce sont eux qui cisellent le corps de leurs victimes et en extirpent le coeur et le foie pour les exposer aux passants.

IGIHE :
Y a-t-il une récompense leur réservée ? Où vivent-ils ?

Leur présence a été attestée par la plupart des rapports conduits par des institutions internationales. La récompense ? Le Président Pierre Nkurunziza a passé des accords avec eux consistant à attaquer le Rwanda depuis l’arrière-base burundaise une fois qu’ils l’auront aidé à dynamiser son régime.

Ils ont jugé que le Burundi est une porte bien proche pour entrer au Rwanda.

Moi personnellement je connaîs cinq endroits où ils sont logés. Ils ne sont pas mêlés aux militaires ou policiers burundais. Ils sont logés dans les locaux d’une Ecole de Police de Ngagara. D’autres sont logés dans les quartiers Cibitoke (Nord de Bujumbura), Nyakabiga (Centre-Est) et Kanyosha (quartier du Sud de Bujumbura).

IGIHE : L’attaque de quatre camps militaires de Bujumbura signe-t-elle le début d’une guérilla urbaine à Bujumbura ?

D’abord, mettez-vous à l’esprit qu’il n’y a pas du tout de rébellion organisée à Bujumbura. Du moins pour le moment et à ce que je sache. L’attaque des quatre camps est bel et bien une stratégie de Pierre Nkurunziza pour mieux éliminer en massacrant les militaires ex-FAB (Forces Armées Burundaises) essentiellement tutsi qui ont, avec ses FDD (militaires des Forces de Défense de la Démocratie), intégré la nouvelle armée burundaise.

 

Yussuf : Il y a pas du tout de guérilla urbaine encore moins de rébellion armée. Ce ne sont que des stratagèmes de Nkurunziza pour mieux massacrer le plus possible de tutsi et des hutu massivement opposés à son projet génocidaire. Mais ils risquent de s’essouffler

IGIHE : La Preuve ?

De Un, Pourquoi cette attaque n’a-t-elle ciblé que des garnisons ayant une forte population Tutsi comme le Camp Ngagara, l’ISCAM ou celui de Mujejuru sur les hauteurs de Bujumbura vers la province Bururi en passant par Jenda ?

De deux, le Colonel Nyenyeri qui s’est déclaré avoir mené ces attaques, tout le monde, à Bujumbura, le connaît comme l’homme de toutes les basses oeuvres du Président Pierre Nkurunziza.

IGIHE : Comment a-t-il organisé son coup ?
Nous savons que le jour de l’attaque, le Col. Nyenyeri a ressemblé sous sa coordination des Imbonerakure triés sur le volet, des Fdlr, des militaires de l’API (Armée de Protection des Institutions Publiques) et des agents du SNR (Service National de Renseignement).

Nous savons aussi que l’heure de faire rapport du déroulement des opérations, très en colère pour ne pas avoir fait beaucoup de dégâts humains, Nkurunziza aurait giflé le commandant des opérations.

IGIHE : Une guerilla urbaine serait-elle formée de gens qui sont contre le 3ème mandat de Nkurunziza ?

Je puis vous dire qu’elle n’existe pas. Nous pensions qu’un mouvement rebelle allait être mis sur pied par le malheureux Général putchiste Godefroid Niyombaré. Mais on ne sait pas s’il vit encore.

Donc ce qui se passe au Burundi, c’est le plan en action de Pierre Nkurunziza qui l’habille sous le prétexte de combattre ses opposants alors qu’en réalité il poursuit un triste dessein génocidaire. Il le partage avec une petite clique de dix personnalités influentes de son entourage y compris feu le général Adolphe Nshimirimana, Gen. Guillome Bunyoni, Ministre de la Sécurité, Alain Nyamitwe(Affaires étrangères), Gén.Ndirakobuca alias Ndakugarika, des présidents de la Chambre des Députés et du Sénat, pour ne citer que ceux-là.

IGIHE : La Communauté internationale dans tout ça ?

Vous verrez ! La Communauté internationale voudra bien intervenir quand il sera trop tard. C’est normale, elle se sent peu concernée par la question et elle se prête à une propagande des émissaires du régime génocidaire de Nkurunziza dont le précarré est fait de soixante-douzards (génération 1972) qui croit que construire le pays va de pair avec l’étanchement de la soif de vengeance radicale. Que Dieu sauve les Barundi car la Communauté internationale semble prostrée dans les vapeurs de son bien-être égoiste.

Publié le 15-12-2015 par Propos recueillis par Jovin ndayishimiye

Posté le 16-12-2015 par rwandaises.com