Le paradoxe des critiques sur le référendum constitutionnel rwandais

En effet, Washington a indiqué qu’un maintien au pouvoir du président Paul Kagame après 2017 « pourrait avoir des conséquences sur ses relations avec Kigali ». Quant à L’Union européenne, elle s’est questionnée « sur la crédibilité de cette réforme menée dans l’intérêt d’un seul individu ».

Au regard de ces critiques, on peut constater que ces partenaires émettent des critiques a minima, les Etats Unis évoquent une occasion manquée pour un président exemplaire dont le pays doit servir de modèle dans la région. Si l’on décode ce langage diplomatique, on peut en tirer deux leçons de taille :

Ø La première est qu’il n’ y a aucune critique portant sur les institutions rwandaises ainsi que leurs rôles dans le déroulement des élections. En somme, ces partenaires n’ont rien trouvé à redire sur le score de 98,4 % qui relève d’un véritable plébiscite pour le président Kagame. Ainsi, le président rwandais en sort grandi car contrairement au Burkina-Faso, à la RDC et le Burundi, les citoyens rwandais ont profité de ce référendum pour lui témoigner leur adhésion ainsi que leur volonté de le réélire en 2017.

Ø La deuxième leçon est que Washington a profité de ce tournant historique pour souligner le développement exceptionnel et le bilan enviable du président Kagame. Je cite : « le Rwanda fait figure d’exemple en termes de santé publique, de parité et d’éducation ».

En disant cela, les USA reconnaissent que la population jouissant de ces politiques exemplaires a des raisons objectives d’exprimer une volonté farouche de réélire ce dirigeant.

« Référendum, cette hantise des pays occidentaux » :

On se doit donc de s’interroger sur le rapport des pays occidentaux avec cette pratique démocratique qu’est le référendum. De façon générale, les partenaires occidentaux adorent donner des leçons aux pays africains mais l’histoire récente nous a démontré que le pays des Mille Collines est souvent mieux classé en matière de parité hommes-femmes dans ses institutions. À ce titre, notre pays doit aussi servir d’exemple pour les pays occidentaux.

Tentons donc de pousser la réflexion plus loin, en se demandant ce qui pousse les autorités américaines à préciser que notre pays est un exemple en Afrique ? En d’autres termes, les américains sont-ils mieux classés ? La réponse est non :

Ø En santé publique les rwandais sont mieux classés, plus de 98% jouissent d’une assurance maladie contre 85% des américains.

Ø En ce qui concerne la parité, le Rwanda occupe ni plus ni moins que la première place du classement avec 39% de ministres féminins. Notre pays compte également 51 femmes sur 80 élus dans son parlement. Les américains n’arrivent qu’en queue de peloton avec la 62éme place.

De manière générale, les intellectuels occidentaux s’octroient le monopole des meilleures pratiques en matière de parité et de santé publique. Or, le Rwanda surclasse la plupart de leurs pays dans ses matières.

Le comble de l’ironie est que ces pays se permettent même de critiquer le Rwanda. C’est comme si le 62éme élève de la classe venait donner des injonctions à l’élève qui est le 1er de classe en lui disant qu’il est et sera uniquement un exemple pour ses condisciples africains.

Il me parait donc important que, nous les Rwandais et plus largement, les intellectuels Africains doivent tous de crier haut et fort que lorsque l’on est les meilleurs mondiaux dans un domaine, cela ne vaut pas uniquement pour l’Afrique, mais bel et bien pour eux aussi, quand bien même le fameux 62eme élève soit le fils d’un richissime homme d’affaire nommé « Oncle Sam » constituant le principal mécène de la dite école au sein de laquelle les deux enfants sont inscrits.

« Tous pour Kagame vs Tous sauf Kagame »

L’élément le plus choquant dans tout ce débat est qu’une certaine communauté internationale n’a aucun scrupule à imposer sa volonté à la population rwandaise, lorsque cette population exprime massivement sa volonté de réélire le président Kagame. On rétorque à ces citoyens qu’ils jouissent d’une souveraineté amputée de leur vœu le plus cher.

Par ailleurs, l’Union Européenne insiste sur le fait que « cette réforme est menée dans l’intérêt d’un seul individu ». Autrement dit, le président Kagame serait l’unique bénéficiaire de cette réforme constitutionnelle. Là encore, cet argument ne tient pas la route car cela supposerait que l’Union Européenne défend les intérêts de la population contre sa volonté.

Les citoyens rwandais sont suffisamment clairvoyants pour ne pas suivre aveuglement les injonctions des Européens. Après le génocide des tutsi que ces derniers ont vécu, ils sont résolus à se développer de façon stable et durable, sur base de solutions locales par un président Rwandais, et pour les rwandais.

Rappelons-nous tous que le Gacaca, Vision 2020, Umuganda, Agaciro Development Fund et beaucoup d’autres succès furent dans un premier temps décriés par cette communauté internationale bien pensante.

En définitive, l’absence d’une quelconque intervention des USA et/ou des Européens lors du génocide des Tutsi qui a entrainé la perte de plus 1 millions des nôtres, nous a appris qu’il nous fallait des solutions rwandaises à des enjeux rwandais. Pour toutes ses raisons, nous pensons être en mesure de rejeter les quelques critiques émises à l’encontre d’un référendum dont nul ne peut douter de son authenticité.

Comme on dit chez nous, « on ne jette des cailloux que sur un arbre avec des bons fruits ». Vos critiques sonnent aujourd’hui comme des compliments. Ces déceptions que vous exprimez à notre égard sont une caresse si on les compare aux conséquences de vos exportations de la démocratie clés-sur-porte en Iraq, Afghanistan, Pakistan, Yémen, Syrie, Lybie, Egypte, Tunisie, Centre-Afrique, Mali, Nigeria, etc.

Publié le 5-01-2016 – à 03:39′ par Honoré MAGORANE

http://fr.igihe.com/opinions-reactions/le-paradoxe-des-critiques-sur-le-referendum.html

Posté le 5/1/2016 par rwandaises.com