IBUKA -Mémoire&Justice Belgique vient d’organiser dans les salles de réunion du Sénat belge ce 24 mars 2016 un colloque annuel consacré à la mémoire du génocide des Tutsi de 1994. Chercheurs, professeurs et enseignants d’université, écrivains et des dirigeants divers ont participé aux travaux de ce colloque.
Le Président d’ IBUKA Belgique, Déo Mazina, a rappelé aux participants que « les survivants du génocide des Tutsi vivent au jour le jour avec leurs présumés bourreaux en Belgique. La plupart de ces derniers sont des grands activistes du négationnisme de ce génocide des Tutsi. Et puis, à ce jour, il n’y a aucune loi qui réprime ce crime de négationnisme.
Il est important et urgent que cette loi soit érigée pour que survivants et enfants de bourreaux puissent vivre dans le respect mutuel sans qu’il y ait confrontation ou mauvaise cohabitation », a dit le Président d’IBUKA-Belgique.
Le Professeur Eric David, un chercheur en droit de l’Université Libre de Bruxelles, invité au colloque trouve inacceptable le fait que le Parlement belge a voté une loi réprimant le négationnisme du génocide juif et non celles réprimant les négationnistes arméniens et rwandais.
« C’est inacceptable. Cela revient à privilégier certaines nationalités par rapport à d’autres », a-t-il dit.
Pour Pierre Galand, ancien sénateur belge, « le négationnisme du génocide des Tutsi est un rempart dressé par ceux qui ont joué une quelconque responsabilité dans un génocide donné qui se retrouvent impunis. Il procès par des stratagèmes faisant en sorte que ce génocide soit oublié ou pour qu’il soit pris pour un mensonge. C’est pour ces raisons que la loi de répression des négationnistes du génocide ds Tutsi de 1994 doit être votée au parlement belge ».
Me Mahmourian Michel, Président des Associations des Arméniens, est revenu sur le vain long combat pour la mémoire du génocide des Armeniens que lui et ses camarades ont mené pour que le Parlement belge vote une loi de répression du négationnisme du génocide arménien. « Nous n’avons récolté aucun fruit à cause de nos adversaires haut perchés dans la structure gouvernementale », a-t-il dit se décidant :
« Pour une cohabitation pacifique et dans le respect mutuel, il faut qu’une loi réprimant le négatuionnisme du génocide arménien et du génocide des Tutsi soit votée et mise en application ».
Me Richard Gisagara a parlé du long combat d’IBUKA France contre les négationistes qui trivialisent et ridiculisent le génocide des Tutsi de 1994 sur les chaînes de télévision dont Canal+
« Nous avons intenté une action en justice, à la Cour Constitutionnelle, contre ceux-là et avons montré que les lois françaises accordent différents statuts à ses citoyens issus de diverses nationalités. Nous avons demandé que ces lois soient amendées pour y introduire une loi réprimant le négationnisme des Tutsi »,a-t-il dit.