Il y a quelques jours parut dans The New Times un article, signé par Pan BUTAMIRE, utilisant le terme « « bestialité » pour stigmatiser l’esprit avec lequel les génocidaires ont commis leurs horribles voire terribles et innommables actions.

Je m’insurge en faux contre ce terme qui n’est ni approprié ni suffisamment fort et je m’explique :

Dans la nature, les bêtes sauvages, en l’occurrence les rapaces et les carnivores tuent leurs victimes pour se nourrir, pour survivre mais aussi pour entretenir leurs progénitures. Les rapaces s’attaquent seuls à leurs victimes tandis que les carnivores s’attaquent seuls et parfois en groupe.

Avec la petite particularité qu’ils dévorent souvent leur proie alors qu’elle est encore vivante. Mais ceci sans aucune cruauté et surtout sans aucun esprit de sadisme : c’est la pure, dure et simple loi de la nature.

Et cela n’a aucune comparaison possible avec l’horreur incommensurable qu’ont commise les génocidaires rwandais à l’encontre des Tutsi.
Bien sûr, les futurs génocidaires ont été manipulés par les media, et ce pendant des années par les deux régimes dictatoriaux en l’occurrence celui de Grégoire KAYIBANDA (1962-1973) d’abord et celui ensuite de Juvénal HABYARIMANA (1973-1994).

A ce propos, n’oublions pas que Grégoire KAYIBANDA était le secrétaire particulier du tristement fameux évêque André PERRAUDIN, et que Grégoire KAYIBANDA, alors journaliste près KINYAMATEKA propageait déjà amplement les idées qu’il résuma un jour dans le manifeste archi-connu « Le Manifeste des BaHutu ».
Et arriva ce qui devait arriver : KAMARAMPAKA, la fausse consultation populaire dénommée « referendum », opération mise en place par les autorités belges de l’époque et qui permit à Grégoire KAYBANDA d’être élu premier président de la toute nouvelle et jeune république rwandaise.

Cela nous éloigne du sujet mais ce petit rappel historique est bien nécessaire pour beaucoup de nos jeunes lecteurs rwandais.

Ces deux présidents instillèrent par le truchement des médias, tout au long de leurs terribles règnes, et ce tant par les journaux que par la radio, tout au long de leurs dictatures, une haine atavique des Hutu contre les Tutsi et devait arriver ce qui arriva.

Avec comme prétexte l’assassinat de Juvénal HABYARIMANA, à son retour d’Arusha où il dut baisser son pantalon : il fut abattu par trois légionnaires français, munis d’uniformes belges volés trois jours auparavant au siège des para-commandos belges logés à l’hôtel le Méridien de Kacyiru.

Mais là ne réside pas l’essentiel de cette critique :
Les génocidaires commencèrent illico leur travail de boucherie humaine, boucherie mise en place par l’AKAZU dont les deux maîtres étaient le Col BAGOSORA , alors Chef de cabinet de la Présidence et Agatha KANZIGA, épouse du Président Juvénal Habyarimana abattu.

La boucherie démarra sans conteste et les génocidaires se mirent à l’œuvre après avoir reçu la bénédiction de plusieurs et nombreux prêtres complices avant « d’aller au travail ».

« Ce travail », comme ils osaient taxer leur boucherie humaine, ils l’exécutaient donc protégés en cela par un prêtre qui représentait la toute puissance divine sur terre, et c’est donc l’au-delà lui-même qui leur en avait donné le feu vert.

Là où ce travail devint très particulier c’est qu’il n’était pas appliqué par sauvagerie, comme des bêtes sauvages, mais ces êtres, que je ne pourrais au grand jamais qualifier d’humains, y mirent un zèle voire une hargne qui dépasse l’imagination la plus fertile, qui dépasse l’horreur qu’entendent les psychiatres lors de leurs consultations. Ce zèle était animé d’un sadisme hors du commun, d’un sadisme multiplié par dix d’où le nouveau terme pour qualifier ce zèle sadique décuplé, d’un sadisme unique au monde, de déca-sadisme.

Et conséquence de ce terrible esprit qui a accompagné tous les génocidaires, qui vivant en paix avec leurs consciences, avaient commis cette horreur indicible voire ce cataclysme humain, à ce jour, aucun de ces génocidaires n’a pu commettre de suicide : ils étaient en parfaite paix avec leurs consciences.

Même l’évêque André MISAGO n’a pas pu mettre fin à ses jours alors que si un seul parmi les génocidaires devait tout de même avoir un peu de conscience, c’était bien lui. Et bien non, Augustin est mort un jour tristement dans son lit à GIKONGORO rattrapé par les affres de son âge.

Petite confidence : Rome avait refusé à André MISAGO de se réfugier au Vatican, comme Rome avait tout de même des doutes sur sa complicité dans le massacre des 50.000 Tutsi de MURAMBI, l’école qui était aux pieds de son évêché. La punition infligée par le Vatican à André MISAGO était de terminer sa vie et ses incontournables problèmes de conscience indiscutables, avec à ses pieds le témoin ineffaçable de son horrible et incontestable complicité : les 50.000 Tutsi assassinés tous confondus : hommes, femmes, enfants, vieillards, handicapés et malades.

Publié le 1er-05-2016 par Senyanzobe

http://fr.igihe.com/droits-humains/bestialite-des-genocidaires-rwandais-non.html

Posté le 30/04/2016 par rwandaises.com