Dans les Hauts-de-France, le délai médian entre l’infection d’une personne et le diagnotic du virus du VIH est de plus de 3 ans et demi. PHOTO ARCHIVES

Une étude publiée récemment sur le site de l’Inserm (Institut national de santé et de recherches médicales), dévoile les premières cartographies régionales de l’épidémie du sida en France. Elle pourrait permettre de lutter plus efficacement contre le virus en organisant des actions ciblées dans les régions les plus touchées, et envers les populations les plus concernées.

Pour lutter efficacement contre le sida, encore faut-il savoir où le nombre de malades et de nouvelles contaminations est le plus important. Des chercheurs de l’ANRS, une agence autonome de l’Institut national de santé, ont publié la semaine dernière une étude qui recense les personnes atteintes du VIH région par région, à partir des chiffres de l’année 2013. Un travail de modélisation qui permet aussi d’estimer le nombre de personnes qui vivent avec le virus du VIH sans le savoir, pour mettre en place des actions ciblées.

Hauts-de-France : Plus de 1000 personnes vivraient avec le virus du VIH sans le savoir

Dans la région Hauts-de-France, on comptait en 2013 pas moins de 330 nouvelles contaminations : 90 en Picardie et 240 dans le Nord-Pas-de-Calais. Globalement, l’étude de l’ANRS alerte sur le fait que le nombre contaminations en France ne diminue pas.

Autre donnée importante, le délai encore trop long entre l’infection et le diagnostic de la maladie. En Picardie, le délai médian entre le moment où une personne est infectée et celui où la maladie est diagnostiquée est d’environ trois ans et demi. C’est presque quatre ans dans le Nord-Pas-de-Calais.

À cause de ces délais importants, l’étude estime que plus d’un millier de personnes vivent avec le virus du sida sans le savoir dans la région Hauts-de-France : 410 personnes en Picardie, et 780 dans le Nord-Pas-de-Calais.

« Ces cartes montrent que certaines régions sont plus touchées que d’autres, et que si on intensifie les actions dans ces régions on peut espérer impacter l’épidémie du VIH, mais elles montrent également qu’aucune région n’est épargnée par le VIH », explique Virginie Supervie, chargée de recherche à l’Inserm (Institut national de santé et de recherches médicales).

Proportionnellement au nombre d’habitants, c’est la Guyane qui compte le plus de personnes nouvellement infectées en 2013 (18 pour 10 000), suivie par la Guadeloupe (7 pour 10 000), l’Île-de-France (4 pour 10 000) et la Martinique (3 pour 10 000).

Améliorer le dépistage et la prévention

Virginie Supervie indique que les délais trop longs entre l’infection et le diagnostic « constituent un perte de chance pour les personnes infectées par le VIH, car le diagnostic tardif de l’infection est associé à une plus grande morbidité et mortalité, alors que les personnes diagnostiquées précocément peuvent espérer vivre aussi longtemps que les personnes non infectées ».

« Il faut améliorer le diagnostic du VIH, notamment lors de visites médicales de routine, en questionnant sur la réalisation de dépistage du VIH effectué par le passé, et en proposant un test de dépistage du VIH si le dernier test remonte à longtemps. Il faut aussi sensibiliser sur l’existence d’auto-test vendu en pharmacie », préconise la chercheuse.

Certaines populations plus concernées

Certaines populations sont plus touchées que d’autres par le virus. En Ile de France, en PACA et dans la région Rhône Alpes, les hommes homosexuels sont plus affectés. Les personnes originaires d’Amérique latine, d’Haïti et d’Afrique subsaharienne sont également plus touchées dans les DOM.

« Il faut proposer de façon plus systématique le dépistage du VIH chez les hommes », insiste Virginie Supervie, car le délai entre l’infection et le diagnostic est plus long chez les hommes. « En ce qui concerne les hommes homosexuels, il faut promouvoir le dépistage répété, plusieurs fois dans l’année », ajoute-t-elle.

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Posté le 08/09/2016 par rwandaises.com