Une littérature occidentale pour démasquer les subterfuges des dictateursAu 4 mai 2015, un certain Simon Gouin a écrit et publié sur son blog Bastamag.net un texte portant titre « Ces communicants qui redorent l’image des dictatures et des régimes répressifs auprès des Européens ».Le journaliste fait tout pour montrer au public les nouvelles astuces que développent ceux qu’ils appellent les grands dictateurs dans le monde afin qu’ils se pérennisent au pouvoir.

La recette qu’il dit imparable est celle de s’entourer d’anciens dirigeants européens et autres grands noms comme leurs conseillers à qui ils versent de gros millions de dollars et, en échange, ces derniers étudient des stratégies de redorer le blason de leurs régimes au près des institutions de Brettons Wood et de tout l’Occident développé.

Le journaliste citant un rapport d’une l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), épingle la Russie, le Bahrain, le Kazakhstan mais aussi le Rwanda dont le Président, Paul Kagame, a confirmé l’Anglais Tonny Blair comme son conseiller présidentiel. Comment conçoit-il ce choix ? Ces pays doivent avoir des particularités communes que le rapport occulte. Est-ce leur obsession commune à développer un capitalisme à accents nationaux avec des rapports de coopération commerciale internationaux égalitaristes ?

Simon montre, par le biais de ce Rapport de CEO, que les cabinets européens qui signent des contrats avec ces « régimes dictatoriaux » viennent noyer le travail destructif des ONGs de droits humains :

« Ces régimes peuvent largement dépenser dix à cinquante fois plus que les organisations des droits de l’homme, sur chacune de leur campagne, Andrew Stroehlein, d’Human Rights Watch. Ironiquement, cela coûterait en fait moins cher à ces régimes et ce serait plus efficace de seulement relâcher les prisonniers politiques plutôt que de payer des entreprises à travers l’Europe afin d’obtenir des rencontres, des couvertures médiatiques et de l’influence, de tenter de blanchir les réputations des dictateurs. Mais c’est le propre de l’autoritarisme », écrit-il citant le rapport.

Attaquant le chapitre Rwanda, l’auteur adopte un ton désinvolte. Pour lui, les Louis Michel qui, émerveillés, portent plus loin l’image d’un Rwanda qui se reconstruit sous l’égide de Paul Kagame qu’il traite de dictateur, eh bien, ceux-là sont grassement payés. Il ne comprend pas un autre langage :

« Kagamé serait un « visionnaire » et le Rwanda un « pôle de stabilité » dans la région des grands lacs si tourmentée. « Des sanctions seraient contre-productives ». Ces arguments sont mis en avant par Louis Michel, un ancien commissaire européen, fondateur des Amis du Rwanda. Ce groupe de députés européens a été lancé en 2010, deux mois après la publication d’un rapport de l’ONU accusant le Rwanda de crimes de guerre. Les Amis du Rwanda ne s’en cachent pas : leur objectif est de « soutenir, renforcer et promouvoir les intérêts du Rwanda auprès des nombreuses institutions de l’Union européenne ». Les moyens semblent traditionnels : distiller des éléments de langages, montrer les progrès plutôt que les problèmes », écrit-il.

Droits de l’homme bafoués au Rwanda,…
L’auteur marche dans les plates bandes de la logique du capitalisme occidental sûr de ses institutions démocratiques fortes basées sur des siècles de pillage avec esclavagisme suivi de colonialisme des richesses du Tiers Monde, des richesses qui ont donné à l’actuel Europe démocratique une stabilité de ses institutions et une affirmation responsable des citoyens.

Le Rwandais Paul Kagame a-t-il trouvé une piste pour soutenir l’élan qu’il donne au développement économique de son pays en s’attirant l’expertise et l’aura grassement payées des grands noms du monde occidental ? Ah ! Ça alors ! Gouin trouve qu’il n’en n’a pas le droit :

« Autour de Tony Blair, qui est également très proche du président rwandais, s’est aussi constitué un Groupe de conseil international. Un « véritable club d’anciens premiers ministres », note le CEO. On retrouve notamment l’italien Romano Prodi, l’allemand Gerhard Schröder, l’ex-président polonais Aleksander Kwasniewski, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères Marcelino Oreja Aguirre. Ces personnalités se rencontrent à plusieurs reprises dans la capitale, Astana. Dans la foulée, des contrats sont signés comme la construction d’une ligne de train à grande vitesse pour une entreprise espagnole ou encore de nouveaux forages pétroliers pour des italiens… », écrit-il montrant que des contrats signés chacun y trouve son compte. On peut même comprend le non dit de ce journaliste. Les conseils prodigués par ces ex-chefs de gouvernements européens sont suivis d’effets immédiats et impacts économiques visibles.

Aux dires de Simon Gouin, ces conseillers de grande carrure ne font que légitimer des dictatures en place dans les pays qui ne suivent pas la fashion démocratie occidentale. Monsieur Simon n’aurait pas tort s’il avait pris du temps pour analyser la psychologie des régnants et celle des aspirants au pouvoir dits ici ‘des opposants politiques’.

L’une et l’autre parties se vouent des haines illégitimes au point de se qualifier d’ennemis alors qu’elles aspirent à la vie publique d’une même nation.

La partie des régnants affiche un souverain et altier dédain au moment où les opposants voudraient composer avec le diable, ici, des lobbies et des anciennes puissances coloniales et autres associations sous traitants des métropoles occidentales afin qu’ils forcent la main aux équipes qui s’agrippent aux rennes du pouvoir.

La situation du Rwanda de Paul Kagame est plutôt pire qu’on ne le pense. Les ambitieux qui font le marathon pour arriver premiers au pouvoir sont animés de sentiments cruels et rancuniers au point qu’il est impensable de les voir afficher des projets de société qui rassurent les citoyens.Ils sont tout sauf des gentlemen capables de parer avec noblesse les coups et les crocs-en-jambe de leurs princiers adversaires au pouvoir.

Ils, tous, sont incapables de dépasser la question ethnique hutu-tutsi pour laisser cours à une émulation économique roulant sur les lois universelles de la libre créativité, de l’épanouissement dans un environnement sécurisé sur au moins un demi siècle, sur l’éclosion de millions d’initiatives citoyennes dans les affaires multisectorielles. Cela se comprend du moment où le régime actuel les accuse souvent avec raison, pour la plupart des grands prétendants, d’avoir trempé dans le génocide des tutsi en tant que leaders d’opinion d’alors très écoutés.

D’autres, autant malandrins que maladroits, ne savent pas emprunter des idéologies rationnelles qui courent en Occident où chaque ambitieux montre quelle classe sociale du pays qu’il soutient et qui doit être son fief ou sa base électorale. Non, ici on ne pense pas comme cela. Par contre,

« Si je suis élu président, la première chose que je fais c’est changer la Constitution », a déclaré lors d’une conférence de presse l’Ancien Premier Ministre Faustin Twagiramungu en 2003 alors qu’il débarquait tout frais de Belgique avec dans sa poche des millions d’Euro lui offerts gracieusement par de grands lobbies occidentaux qui, d’après les résultats de leurs labo, il devait être élu président à la place de Paul Kagame, l’autre prétendant qui était auréolé d’un cachet de garant de la sécurité qui était alors une grande valeur.

« Ah ! On construit sa propre maison. Au moment où on doit la peindre pour paraître plus belle que jamais, il vient un quidam qui te dit sors. Elle n’est plus à toi…. », a répondu le candidat Paul Kagame excédé des sorties fracassantes de ce vieux politicien qui entendait commettre un coup d’Etat dans les institutions qui se construisaient tant bien que mal en ce moment-là. Ce vieux politicien savait vendre des déclarations montrant sans le savoir qu’elles dénotaient les instructions et ordres de ses bailleurs de fonds qui n’ont eu de cesse de par l’histoire à travestir la conscience nationale rwandaise.

Depuis lors ces rapports de force idéologiques n’ont presque pas changé. Une échancrure idéologique reste dans l’arène politique rwandaise. Des stratégies pour l’éradiquer sont elles en place ? Dans cette circonstance, une démocratie de l’alternance est-elle celle qui est le plus souhaitée ou faut-il s’atteler à préparer la crème industrielle, celle des bureaucrates et autres intellectuels dans, pour demain, un environnement où les richesses et infrastructures socio économiques seront plus que centuplées et qu’elles auront fait naître un Rwandais de type nouveau ?

http://fr.igihe.com/politique/simon-gouin-mettre-fin-aux-dictatures-aucun.html

Posté le 14/09/2016 par rwandaises.com