Une délégation rwandaise a séjourné du 12 au 16 février à Lomé à l’invitation du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).

La délégation est venue partager l’expérience du Rwanda de façon sectorielle avec les
acteurs étatiques et non étatiques sur les mécanismes à mettre en place et des écueils à prévoir lorsqu’un pays s’engage dans le processus de réformes.

Au terme de sa rencontre avec les membres de la Commission des Réformes, la délégation a organisé le jeudi 16 février, un point de presse consacré à sa mission au Togo à l’intention des professionnels des médias publics et privés. La finalité de cette série de rencontres est de permettre à la Commission des Réformes et aux acteurs étatiques et non étatiques de s’approprier les différentes étapes préliminaires, les mécanismes à mettre en place et les écueils à prévoir dans un processus de réformes. Il s’agit spécifiquement de s’entretenir avec les membres de la Commission des Réformes sur les points liés à la mise en oeuvre des réformes et de permettre une compréhension du concept de réformes politiques et institutionnelles propre à l’administration publique. Il s’agit aussi de donner un sens aux responsabilités déclinées et dévolues à chaque département ministériel et institutionnel en matière d’application des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) et d’expliquer la nécessité du consensus politique comme condition entre autres d’une réforme réussie. Ces rencontres ont également permis de partager les expériences du Rwanda en matière de réformes et de gouvernance en termes de leçons apprises, écueils et défis à relever avec les acteurs de la mise en oeuvre du processus de réformes.

L’orateur, le Professeur Anastase Shyaka a présenté la situation qui prévalait dans son pays. Selon lui, le pays était déchiré par la xénophobie marquée par des problèmes ethniques, régionalistes, confessionnels et le génocide de 1994. Les leçons tirées de cette tragédie a, a-t-il dit, ont obligé les rescapés d’après le génocide à fédérer leur effort et volonté de faire la paix et de vivre ensemble. Ils ont posé les bases d’une réconciliation et de promotion d’une paix durable profitable à tous.

Au nombre des mesures prises par les Rwandais pour régler en partie leurs problèmes
internes, l’orateur a évoqué, la volonté collectif de vivre ensemble, la promotion du consensus politique, le partage du pouvoir, la collaboration entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et l’adoption d’une constitution fondée sur les réalités rwandaises. M. Shyaka a aussi fait allusion à l’institution de la parité hommes et femmes dans les instances de décision, la limitation des partis politiques au nombre de 11 dans tout le pays, la politique inclusive, la justice transitionnelle et pénale, l’esprit de confiance et de respect mutuel, une armée républicaine et l’assurance de la sécurité nationale avec la participation des populations civiles. Il a aussi mis l’accent sur l’amour de la patrie et le respect du bien commun et de l’autorité.

La présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana-Daboya s’est félicitée de la volonté du gouvernement rwandais à aider le Togo à planifier et exécuter le projet de réformes de ses
institutions pour une coexistence pacifique durable entre les citoyens.

ATOP/SAS/AA

REFORMES POLITIQUES ET INSTITUTIONNELLES : LE HCRRUN S’INSPIRE DE L’EXPERIENCE RWANDAISE

Posté le 20/02/2017 par rwandaises.com