En Juillet, depuis ma tendre enfance, se jouent des solennités nationales au Rwanda. Avant 1994, le 1 Juillet était « Fête de l’Indépendance » et le 5 Juillet était le faste du régime Habyarimana qui fêtait à toutes fanfares leur coup d’état de 1973. Nous étions de bons petits wallons. [« When we were French »].

Puis vinrent La Baule, les P.A.S ou programmes d’ajustements structurels de la Banque Mondiale et la multiplicité des partis politiques. Les régimes nègres devinrent comme corps frappés par un AVC. Dans le cas précis du Rwanda, 1990 fut comme la découverte d’un cancer généralisé dans un corps. Et 1992 comme un infarctus ravageur, sur le plan militaire. Les soins palliatifs étaient administrés par Juppé, Roussin et leurs sbires à Arusha.

Après 1994, le pays était sanguinolant. Le Rwanda était mort et enterré. Lors de sa mise en terre, il toussota et une longue tentative de le maintenir en vie fut entamée par une nouvelle équipe locale, à l’aide des plantes médicinales traditionnelles. Par miracle, ils ont sauvé le Rwanda. Leur patrie. Le souvenir d’une certaine indépendance jadis proclamée est mort dans la foulée.

De la libération

Depuis 1994, chaque année le Rwanda célèbre sa vraie indépendance. Cette année a été spéciale car des aînés nous ont écrit leurs souvenirs du vent puant des indépendances piéges des années 60. J’en ai cité un lors de la fête de libération à Paris. Je cite André Twahirwa: « après 30 années de descente aux enfers, jusqu’au génocide des Batutsi, 25 ans de renaissance nationale ». « Le pays de Gihanga n’a pu renaître de ses cendres qu’en renouant avec ses racines ».

La bravoure ‘Ubutwari ». L’excellence ‘Ubutore’, deux ingrédients principaux de UBUPFURA, la noblesse d’esprit dite « Rwandité ».

« C’est cela la reconquête de sa vraie indépendance nationale. Une nation de nouveau debout. Souveraineté et liberté retrouvées que nous sommes fiers de fêter tous les 4 Juillet ». Fin de citation.

J’ai failli (*) glisser le passage suivant tiré du texte du grand Faustin Kagame: « Il ne s’agit plus de cette autre indépendance piégée de 1962. Dans le Rwanda d’aujourd’hui, l’indépendance est perçue comme un état d’esprit à cultiver que comme une simple journée à célebrer ». Tout est dit.

Il ne me reste qu’à renouveler mes voeux à nos autres frères africains, que cette huile brille sur leurs visages aussi un jour, surtout ceux et celles issus des pays de la zone CFA (clin d’oeil à Yann Gwet.

(*) Je dis bien, j’ai failli la placer devant même le représentant du Quai d’Orsay. Protocole oblige, il fallait s’en tenir au programme.

Par Serge Nyambo

Posté le 14/07/2017 par rwandaises.com