Au Pays de Gihanga, il y a un avant et un après 1994. C’est la période post-génocide, celle de la résilience et de la Renaissance de la nation rwandaise, dont nous allons esquisser les grandes lignes en trois points :
– le programme « Ndi umunyarwanda » ;
– l’Ubuntu et les « solutions localement conçues » (SLC) ;
– la démocratie participative, « Vision 2020 » et la décentralisation.
Le Rwanda d’après 1994 est un pays plus que meurtri, un pays ravagé non par une guerre mais par le crime des crimes survenu un siècle après la Conférence de Berlin et le partage de l’Afrique est de 1885 : d’où, les spécificités de la reconstruction et de la renaissance de ce pays de moins de 30 000 km² pour plus de 11 millions d’habitants, mais qui a un atout majeur.
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« Génocide rwandais » ou » génocide au Rwanda » , terminologies plus qui appropriée: révisionniste
En effet, on qualifie un génocide par les victimes exterminées telles qu’elles furent identifiées comme cible. On ne dit pas le « génocide allemand » pour le génocide des Juifs ou le « génocide turc » pour le génocide des Arméniens. On ne peut parler que du génocide perpétré contre les Batutsi du Rwanda. L’expression « génocide rwandais » pose en axiome le relativisme et la banalisation de ce génocide, agglomérant, au lieu de les identifier, victimes et génocidaires.
L’expression « génocide rwandais » est une expression galvaudée qui, hélas, demeure toujours utilisée par de nombreux commentateurs. Or, ce génocide ne visait que l’extermination des Batutsi : des Bahutu n’ont été tués que parce qu’ils s’étaient désolidarisés de leur groupe et avaient donc, pour reprendre l’expression des génocidaires d’alors, « pactisé avec le diable ».
Les personnes qui ont résisté au nazisme et/ou à la Shoah, et qui ont été tuées pour cette raison, sont des victimes du nazisme. Lors de la seconde Guerre mondiale, il y a aussi eu des victimes de guerre : elles ont été – ne serait-ce qu’en Union Soviétique – nettement plus nombreuses que les victimes de la Shoah. Mais ce ne sont pas des victimes d’un génocide, qui vise « la disparition d’un groupe en tant que tel », femmes et enfants compris.
Et il faut admettre que même le terme « génocide des Batutsi » est ambigu. En effet, eu égard à la théorie du « double génocide », il pourrait être interprété comme le « génocide commis par les Batutsi contre les Bahutu ». C’est d’ailleurs ce que fait plus que sous-entendre certains milieux peu fréquentables dans leurs divers écrits ou interventions.
On peut dire, et l’on dit, « génocide des juifs » ou même « génocide juif ». Et l’on dit généralement « génocide arménien ». Puisque, dans les deux cas, il n’a jamais été question de double génocide.
En conséquence, il s’avère que la terminologie exacte est bien « génocide (perpétré) contre les Batutsi ». C’est aussi celle préconisée par la CNLG (Commission nationale de la lutte contre le génocide).
Posté le 08/08/2017 par rwandaises.com