C’est la question déroutante que les experts économiques doivent affronter après que le Rwanda est devenu le pays africain le plus compétitif dans le rapport de l’indice de compétitivité mondiale (GCI) qui vient d’être publié.
L’indice, qui analyse la compétitivité nationale sur la base des institutions, politiques et facteurs déterminant le niveau de productivité, classe le Rwanda au 58ème rang mondial avec un score de 4,35, devant des géants économiques africains comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte, Maroc et Algérie.
L’Afrique du Sud, troisième plus grande économie d’Afrique, est le deuxième pays africain sur la liste au numéro 61 avec un score de 4,32, suivi de son voisin le Botswana au numéro 63 avec un score de 4,30.
Étonnamment, le Nigeria, qui est actuellement considéré comme la plus grande économie africaine arrive au numéro 125, derrière certaines économies africaines plutôt battues comme le Zimbabwe, qui est en position 124, Bénin, Swaziland, Ouganda, Zambie, Mali, Gambie, Cameroun et plusieurs autres.
Comment le Rwanda l’a-t-il fait?
Depuis 2013, le Rwanda a connu une croissance relativement stable de son produit intérieur brut (PIB), qui devrait atteindre 7,5% cette année. Une partie de cette croissance a été attribuée aux efforts mis en place par le gouvernement pour réconcilier et unir le pays après le génocide meurtrier de 1994.
La nation est-africaine réalise également des progrès significatifs dans plusieurs de ses secteurs économiques, y compris l’agriculture, le tourisme, l’énergie, les transports et les TIC.
L’année dernière, la Banque mondiale a classé le Rwanda au deuxième rang des pays d’Afrique subsaharienne les plus faciles à faire des affaires et le premier pays d’Afrique de l’Est.
Ce progrès inébranlable a mis le Rwanda au niveau de certaines des économies bien établies du monde, certains experts prédisant que le minuscule Etat d’Afrique de l’Est sera bientôt une force à prendre en compte à l’échelle mondiale.
Mesurer la performance économique
L’indice de compétitivité mondiale mesure la performance d’environ 140 pays du monde entier sur 12 facteurs clés de la compétitivité. Il analyse ces facteurs aux côtés des institutions identifiées par la recherche empirique et théorique comme déterminant les progrès de la productivité.
Selon GCI, ces institutions sont les déterminants clés de la croissance à long terme et des facteurs essentiels du développement économique et du succès d’un pays. Par conséquent, l’intention principale de préparer le rapport GCI est d’aider les décideurs à apprécier les complexités liées au développement.
Une fois qu’ils ont compris les défis probables, ils sont mieux à même de formuler des politiques bien pensées, basées sur la collaboration entre les secteurs privé et public. Avec l’aide de ce rapport, les décideurs sont également en mesure de restaurer la confiance dans les possibilités de progrès économique continu.
L’AGC 2017-2018 identifie trois principaux goulets d’étranglement et leçons liés au développement économique, à la coopération public-privé et à l’action politique.
“Premièrement, les vulnérabilités financières constituent une menace pour la compétitivité et la capacité des économies à financer l’innovation et l’adoption technologique; deuxièmement, les économies émergentes sont de mieux en mieux en matière d’innovation, mais davantage peut être fait pour en étendre les avantages; troisièmement, la flexibilité du marché du travail et la protection des travailleurs sont nécessaires à la compétitivité et à la prospérité partagée de la quatrième révolution industrielle », peut-on lire dans le rapport du GCI.
Le rapport conclut en appelant les décideurs à veiller à ce que leurs politiques économiques soient axées sur le bien-être des populations, ajoutant que la compétitivité reste une contribution essentielle à l’objectif plus large du développement économique centré sur l’humain par la création de ressources essentielles
Posté le 10/12/2017 par rwandaises.com