Le secrétaire d’État rwandais aux Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe

Le Rwanda a démenti vendredi avoir conclu un accord avec Israël pour accueillir des milliers de migrants soudanais ou érythréens en situation irrégulière que l’État hébreu souhaite expulser.

« Il y a eu des négociations par le passé, mais il n’y a eu aucun accord. Cette histoire d’un accord entre Israël et le Rwanda est une fausse information », a déclaré à l’AFP le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, en précisant que ces discussions avaient eu lieu il y a trois ans.

Israël a lancé mercredi un programme destiné à imposer à 38.000 migrants africains en situation irrégulière, en majorité des Érythréens et des Soudanais, de choisir entre quitter le pays d’ici fin mars, ou être emprisonnés pour une durée indéterminée.

Le gouvernement israélien reconnaît tacitement qu’il est trop dangereux pour les Érythréens et Soudanais de retourner chez eux, mais n’a pas dit dans quels pays ils pourraient être envoyés.

Des ONG israéliennes soutenant les migrants ont cependant affirmé que des accords avaient été signés avec le Rwanda et l’Ouganda, pour accueillir les migrants volontaires.

L’Ouganda avait également démenti jeudi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Henry Okello Oryem, l’existence d’un tel accord.

« Ce refus par le gouvernement rwandais de participer à un accord de transfert avec Israël signifie que le Rwanda refuse de rabaisser les réfugiés africains, ou de leur nier les droits fondamentaux », s’est félicitée Adi Drori-Avraham, membre de l’ONG israélienne Assaf (Aid Organisation for Refugees and Asylum Seekers).

« Nous espérons que le Rwanda restera ferme dans son refus de collaborer à de tels projets avec le gouvernement israélien », a-t-elle ajouté au cours d’un entretien téléphonique vendredi avec l’AFP.

Les migrants qui accepteront de quitter Israël se verront remettre un billet d’avion et près de 3.000 euros.

Ces migrants sont pour la plupart entrés illégalement en Israël via le Sinaï égyptien à compter de 2007. Ce flux a été stoppé avec la fin de la construction par l’Etat hébreu d’une clôture électrique le long de la frontière avec l’Egypte.

Israël a ouvert des centres de rétention dans le sud, où près de 1.500 migrants sont soumis à un régime de semi-liberté. Ces établissements vont fermer leurs portes et les migrants qui refuseront de partir seront envoyés en prison.

http://fr.africatime.com/rwanda/articles/le-rwanda-dement-vouloir-accueillir-des-migrants-en-provenance-disrael

Posté le 06/01/18 par rwandaises.com