Le service de France inter avait promis que Natacha Polony allait corriger ses dires au cours de la mission hebdomadaire suivante. Elle n’a fait que rouler en farine l’audience de France inter, surtout les personnes les moins renseignées sur la situation du Rwanda autour de 1994.

Ce dimanche 25 mars, Natacha Polony a rectifié par un regret et une larme en plus, l’insulte qu’elle a faite le 18 mars sur France inter aux victimes du génocide contre les [Ba]Tutsi. Malheureusement, elle continue à rouler en farine son audience en traitant de criminels le FPR qui a arrêté ce génocide. Madame Polony a besoin d’un bon « briefing » car elle ne maîtrise pas son sujet, à moins qu’elle le fasse exprès.

Madame Polony, le « salaud » ce n’est pas celui que vous croyez. Voici la preuve :
Pour celui qui connait l’historique du génocide contre les [Ba]Tutsi, en 1994 et les années qui l’ont précédées, on se demande où veut en venir Polony. Il est incompréhensible pour une personne de son niveau de traiter de « salauds » les génocidaires et leurs victimes sur les antennes d’une radion bien écoutée. Malgré la correction de son interlocuteur Glucksmann qui connait mieux la situation sur le terrain et qui a tout essayé de la ramener à la raison. Voilà qu’une semaine après, malgré les promesses de France inter, elle persiste et signe que les criminels sont ceux qui ont arrêté le génocide.

Il est important de rappeler à Polony quelques faits qui lui permettront de comprendre qui est le « salaud » dans le cas du génocide contre les [Ba] Tutsi.

Ceux qui ont arrêté le troisième génocide le plus horrible et le plus médiatisé du siècle :

Entre 1990 et 1993, il y a eu quelques mini génocides à travers les différentes zones du Rwanda. Ces massacres ont été constatés par des ONG internationales et deux Commissions de l’ONU. Le gouvernement français savait très bien ce qui se passait au Rwanda, car l’armée française y était en pleine opération. Le compatriote de Polony, le regretté Carbonare, président d’une des commissions qui ont constaté les préparatifs du génocide déjà en 1993, s’est fondu en larme au Journal Télévisé de la TV nationale à Paris, devant des millions de français en suppliant le gouvernement français de faire quelque chose pour sauver des vies humaines.

La seule réponse du président Mitterrand, était de dire qu’un génocide dans ces pays n’a pas d’importance. On sent les mêmes sentiments chez Polony, au cours de ses interventions du 18 et 25 mars sur France inter.

En ce qui concerne le grand génocide de 1994, la Communauté internationale, dont l’ONU et surtout la France, était au courant qu’il était en préparation. Aucune action pour l’empêcher malgré les supplications de la Minuar. Et quand le génocide s’est déclenché en avril 1994, les forces onusiennes qui formaient l’épine dorsale de la Minuar, ont détalées comme des lapins, en emportant leurs compatriotes, leurs chiens et chats qui avaient plus de valeur que leurs domestiques indigènes. Et certaines puissances, champions de droits de l’homme, empêchaient leurs diplomates de ne citer le mot « génocide » pour avoir une conscience tranquille ne pas avoir transgressé la Convention de Genève.

Au moment où le monde tournait le dos et fuyait le Rwanda, seul le FPR, a combattu pour arrêter ce génocide. Il a combattu les miliciens génocidaires, il a combattu l’armée nationale génocidaire, mais aussi il a combattu l’armée française qui armait, entraînait et combattait aux côtés de tous ces génocidaires.

Il a fallu que plusieurs dizaines de soldats français soient faits prisonniers par le FPR, pour que Paris humilié, négocie le silence et une zone de replie pour ses militaires et ses protégés de génocidaires.

Voilà Polony ceux qui ont arrêté le génocide en se battant contre les forces génocidaires et contre les forces françaises qui appuyaient les criminels.

Il était impossible d’arrêter le génocide en distribuant des baisers de paix aux génocidaires. Face à une horde des génocidaires, face à une armée gouvernementale et face à l’armée française, il n’y avait pas d’autres voies que celle des armes et des sacrifices pour protéger les civils innocents et chasser les envahisseurs néo-colonialistes.

Appui au Gouvernement génocidaire, en armement et en diplomatie

Polony, saviez-vous que le gouvernement génocidaire a été formé au sein de l’ambassade de France à Kigali ? Saviez-vous combien de facilités en armement accordées directement ou indirectement par la France aux génocidaires au détriment socio-écomique du pays ? Cela est vérifiable dans certaines banques françaises et internationales qui étaient sous l’influence française. Les fonds du développement sont devenus de financement des armes. Le traffic est vérifiable aussi bien dans certaines capitales des pays autour de la Méditerranée, du Maghreb et de l’Ocean Indien. Sans oublier l’ancien Zaïre qui servait de transit et de transporteur.
Saviez-vous que la France a pesé de tout son poids et ses vétos au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, pour donner un support diplomatique à ce gouvernement génocidaire ? A l’époque, le vrai ambassadeur du Rwanda à l’ONU, c’était celui de France qui parlait au nom de son pays et au nom du gouvernement génocidaire de Kigali. L’ambassadeur du Rwanda a fini par se faire éjecté (cas unique dans l’histoire de l’ONU) hors du Conseil de sécurité par ses collègues non-permanents qui n’acceptaient plus de siéger avec un génocidaire.

Un tribunal international pour juger les génocidaires et criminels de guerre.

Saviez-vous Madame Polony que le FPR que vous qualifiez de criminel, dès qu’il a gagné la guerre et formé le gouvernement d’unité nationale, c’est lui qui a demandé à l’ONU, d’établir un tribunal international pour rétablir un état de droit dans le Rwanda ruiné et détruit par l’injustice ? Le mandat de ce tribunal devait commencer de 1990 jusqu’à 1995.

Madame Polony savez-vous que au sein du Conseil de sécurité, c’est la France qui s’est opposé à ces dates de 1990-95 de crainte d’être prise dans les filets ! C’est ainsi que le mandat du tribunal a été écourté et limité entre janvier et décembre 1994.

Si le FPR était le « salaud » comme vous le dites, il n’aurait pas osé demander ni le tribunal ni lui donner un si large mandat.

Vous comprenez maintenant pourquoi la France tient à garder cachées les archives relatives à cette époque ! Si les différentes opérations, officielles et cachées, n’étaient que humanitaires, comme l’affirme la France, les archives seraient devenues publiques depuis longtemps.

La seule vraie réponse que le monde juste partage avec vous dans l’émission de France inter, c’est l’ouverture des archives du Rwanda.

Et finalement Madame Polony, qui est le vrai « salaud » ?

http://www.rwanda-podium.org/index.php/actualites/politique/2914-revisionnisme-l-analyse-tronquee-de-natacha-polony-induit-en-erreur-l-audience-de-france-inter

Posté le 30/03/2018 par rwandaises.com