Kigali: C’est hier qu’ a été clôturée à Libreville au Gabon la réunion stratégique régionale de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) pour l’Afrique Centrale.

La réunion a été organisée en partenariat avec la Mairie de Libreville.  Six des huit pays que compte la région Afrique centrale y ont pris part : Cameroun, Congo, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Gabon, Tchad. Les délégués étaient les présidents des associations nationales de gouvernements locaux, les dirigeantes du Réseau des Femmes élues locales d’Afrique (REFELA), et les secrétaires permanents des associations nationales.

L’ouverture officielle de la rencontre  a été faite par Mme Judith Koumba Pemba Mombo, Secrétaire Général représentant le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, chargé de la Décentralisation et du Développement Local, en présence de : M. Diderot Moutsinga Kebila, Gouverneur de la province de l’Estuaire, Mme Rose Christiane Ossouka Raponda, Maire de Libreville, vice-présidente CGLU pour l’Afrique, M. Christian Roger Okemba, Maire de Brazzaville (Congo), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique centrale, Mme Célestine Ketcha Courtès, Présidente du REFELA, M. Mohamed Yassine Daoudi, Vice Président de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) et M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Les travaux ont été présidés  par M. Christian Roger Okemba, Maire de Brazzaville (Congo), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique centrale et modérés par M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

La première journée a été consacrée à un échange d’informations sur l’état de la décentralisation dans les pays de la région Afrique Centrale, le rôle des collectivités territoriales sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et des agendas internationaux adoptés par les Nations Unies en 2015 et 2016. Cette session a aussi permis de faire le point sur la signature et la ratification de la Charte Africaine sur les Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local ; ainsi que de la création du Haut Conseil des collectivités locales en tant qu’organe consultatif de l’Union Africaine.

Les participants de la région Afrique Centrale font face à plusieurs réalités similaires dans la mise en œuvre du processus de décentralisation dans leur pays. Si les textes qui régissent la décentralisation existent, leur mise en application tarde à se concrétiser. Selon le rapport CGLU Afrique sur « l’environnement institutionnel des collectivités territoriales d’Afrique » la région Afrique Centrale est la moins bien classée en matière de pays offrant un climat favorable aux collectivités locales.

Les membres de CGLU Afrique dans la région ont été  invités à contribuer à la mise à jour de leur fiche pays de ce rapport et aussi  à plaider pour la ratification par leur pays de la Charte Africaine sur les Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local. Depuis son adoption, à Malabo en 2014, la charte a été signée par 13 pays et ratifiée par seulement 3 pays (Madagascar, Burundi et Namibie) dont aucun de l’Afrique Centrale.

La Charte deviendra un instrument juridique de l’Union africaine lorsqu’elle sera signée et ratifiée par 15 pays et déposée auprès de la Commission de l’Union africaine.   Sur ce point, une délégation a été reçue par le ministre de l’intérieur du Gabon qui s’est engagé à porter le dossier pour assurer la ratification de la charte par son pays d’ici juin-juillet 2018.

Les associations nationales ont aussi été invitées à rédiger des mémorandums sur la situation de la décentralisation dans leur pays et à marquer de leur emprunte la célébration la journée africaine de la décentralisation, journée décrétée à être célébrée le 10 août de chaque année par l’Union Africaine.

Les participants se sont longuement penchés sur leur implication dans la mise en œuvre du Nouvel Agenda Urbain. Ils ont été invités à inventer leur propre urbanisation. Seuls 12 pays sur le continent Africain disposent d’une politique nationale d’urbanisation. Ils ont été sensibilisés à faire des jumelages entre les villes et les universités pour mettre un savoir de qualité adapté aux réalités de chaque ville africaine (Bidonvilles, ordures ménagères, etc).

Concernant les ODD, ils ont rempli le questionnaire de l’organisation mondial CGLU, sur la localisation des ODD et l’Agenda 2030. Les résultats de ce questionnaire présenteront la voix de l’Afrique locale dans le rapport que va produire CGLU pour les commissions régionales des Nations Unies et pour le Forum Politique de Haut Niveau (FPHN) des Nations Unies en Juillet 2018.

Au cours de la deuxième journée l’attention s’est focalisée sur les relations de CGLU Afrique avec l’Union européenne. En 2013, l’UE a adopté une communication qui reconnaît pour la première fois les autorités locales en tant qu’autorités publiques à part entière. Suite à cette reconnaissance, l’Union européenne a conclu un accord-cadre de partenariat avec des associations internationales et continentales de gouvernements locaux, parmi lesquelles figure CGLU Afrique.

Les participants ont également été informés de ce que, conformément aux dispositions de la communication de l’UE de 2013 sur les autorités locales, les associations nationales peuvent être considérées comme en situation de  monopole dans leur pays respectifs et à ce titre, peuvent accéder aux fonds de coopération de l’UE alloués aux collectivités lsans passer par un appel à propositions à condition qu’elles présentent et discutent avec la délégation de l’UE d’un programme de mise en œuvre convenu avec les membres de ladite association nationale.

Les participants ont également été informés du début des négociations de l’accord post-Cotonou qui régira les relations de coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne pour les 20 prochaines années. Il a été demandé aux membres de CGLU Afrique d’Afrique centrale de plaider auprès de leurs gouvernements nationaux pour que les collectivités territoriales participent comme partenaires clés aux différentes étapes de discussion de l’accord.

Il a également été recommandé qu’une délégation de décideurs politiques de CGLU Afrique rencontre le président de la Commission de l’Union Africaine pour demander que les autorités territoriales soient impliquées aux côtés de la commission de l’Union Africaine dès le début des négociations de l’accord post Cotonou. Par ailleurs il a été demandé aux membres de CGLU Afrique de la région Afrique centrale de rencontrer les délégations de l’Union européenne dans leurs pays respectifs pour discuter de l’application des dispositions de la Communication de 2013.

L’un des problèmes qui a été soulevé est celui de la faible capacité des associations nationales à monter des dossiers éligibles aux financements européens. Les membres ont demandé au secrétariat d’envisager de créer une cellule technique d’appui aux associations pour la préparation des requêtes de financements. Cette cellule doit également pouvoir être déployée au niveau des  bureaux régionaux.

Les participants ont ensuite discuté de la mise en place d’un index sur la transparence et l’intégrité des collectivités territoriales. Cette préoccupation est de plus en plus prise en compte au niveau des citoyens comme à celui des États ou des milieux financiers. Il convient donc d’anticiper sur la demande de transparence pour laquelle les autorités territoriales sont de plus en plus interpelées. Les participants ont ensuite discuté des stratégies de communication basées sur l’Internet, et de l’offre que le secrétariat fait aux membres de les assister à mettre en place leur site Internet.

Les membres ont été informés du lancement des trois principales campagnes qui sont au cœur du plan d’action triennal 2018-2020 du  Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA). Il s’agit de la campagne «Villes Africaines sans enfants de la rue », la campagne « villes africaines tolérance zéro face aux violences faites aux femmes» et la campagne « villes africaines qui promeuvent le leadership et l’autonomisation économique des femmes». Les collectivités locales  d’Afrique centrale ont adhéré à la campagne ville africaine sans enfants de la rue qui sera lancée officiellement lors du sommet Africités 8 à Marrakech au Maroc du 20-24 Novembre 2018.

Les Membres sont invités à participer en grand nombre au sommet. Il leur a également été signalé qu’ils doivent participer à l’Assemblée Générale de CGLU Afrique et à celle du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) qui se tiendra pendant le Sommet de Marrakech. Il a également été rappelé aux  membres les règles et procédures de l’Assemblée générale élective  qui se teindra le 23 novembre   lors du Sommet Africités.

Le lancement officiel de la 8e édition du Sommet Africités aura lieu à Rabat, au Maroc le 15 mai 2018. Le thème de cette édition est : « La transition vers des villes et des territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique. » Le Sommet Africités sera aussi le cadre de la tenue le 23 novembre 2018 de la tenue de l’assemblée générale élective de CGLU Afrique. En vue de soumettre les candidatures de la région Afrique centrale aux différentes instances de l’organisation, un caucus réunissant les présidents des différentes associations nationales s’est tenu le 17 avril et a abouti aux propositions de candidatures reprises dans la déclaration finale de la rencontre régionale.

La réunion stratégique régionale tenue à Libreville, fait suite à celle tenue à Nairobi au Kenya du 09 au 10 avril 2018 pour la région Afrique de l’Est. Elle sera suivie par la réunion stratégique de l’Afrique australe à Walvis Bay (Namibie), du 7 au 8 mai 2018 ; de la réunion stratégique de l’Afrique de l’Ouest à Accra (Ghana), les 28 et 29 mai 2018; et de la réunion stratégique de l’Afrique du Nord à Rabat (Maroc),  du  18 au 19 juin 2018.

http://www.rnanews.com/politics/14684-2018-04-19-19-29-20

Posté le 20/04/2018 par rwandaises.com