Ce mardi 3 avril, au NFPO de Kacyiru, le Sénateur Tito Rutaremara (FPR) vient de participer à une rencontre du Forum de Concertation des Partis Politiques qui débattait sur l’actuelle idéologie de gouvernance politique du Rwanda qui ne donne pas tous les pouvoirs au Chef de l’Etat.

Le vieux sénateur est habilité à faire des déclarations à ce sujet pour avoir coordonné les travaux de conception, d’organisation et d’écriture de l’actuelle Constitution du Rwanda en de 2000 à 2003.

« Quand nous coordonnions les travaux de réalisation de l’actuelle constitution, nous avons fait de nombreuses consultations populaires. Nous leur montrions que dans certains pays, le Président de la République a les pleins pouvoirs sans qu’il y ait d’autres institutions habilitées de le contredire… », a-t-il dit montrant que la méthodologie de sondage d’opinion a été privilégiée au cours de cet execice d’écriture de la Constitution en vigueur au Rwanda.

Selon le Sénateur, les citoyens ont exprimé l’attachement à leur Président mais ils ont souhaité qu’il y ait un contrôle de l’action gouvernementale.

« Cette formule a été privilégié par 95% des sondés et ils ont rejeté le système démocratique parlementaire », a dit le Sénateur expliquant en profondeur le rejet des citoyens d’un mode de gouvernance d’un Président au pouvoir fort par la très récente expérience du pouvoir sans partage et sans contrôle du Général Juvénal Habyarimana (1973-1994) qui a connu une fin tragique engageant les masses dans un génocide perpétré contre les Tutsi.

« Dans un régime présidentiel, le Président de la République a des pouvoirs renforcés. Il impose sa vision politique sur les grandes lignes de la vie sociale. Il est le chef suprême du pouvoir exécutif. Le Parlement n’a aucun mot sur l’action gouvernementale », a dit Tito Rutaremara dispensant une leçon de droit constitutionnel pour montrer que le Rwanda a choisi un régime semi présidentiel avec des pouvoir conférés au Parlement dans le cadre du Contrôle de l’Action Gouvernementale..

« Dans le Régime semi présidentiel, le Parlement investi le Président de la République du pouvoir de nommer et démettre un Premier Ministre et son gouvernement. Le Même Parlement a le pouvoir de déclarer une motion de censure du Premier ministre et de son gouvernement », a indiqué le vieux sénateur rendu expert en droit constitutionnel rwandais par la force des choses.

Le parlement étant bicaméral, il, députés et sénateurs, les deux chambres réunies, peut autoriser moyennant les deux tiers des voix, une poursuite judiciaire à l’encontre du Président de la Cour Suprême au cas où il pèserait sur lui de lourds soupçons de trahison de la nation rwandaise.

La leçon du Sénateur a ensuite attaqué le chapitre des Pouvoirs du Président de la République, ceux d’approuver ou de renvoyer pour rééxamen les lois votées par le Parlement, ceux de dissoudre le Parlement-Chambre des Députés en cas d’extrême nécessité, qu’il ne peut dissoudre ce Parlement qu’une et une seule fois au cours de son séjour à la Présidence, qu’il n’a aucun pouvoir de dissoudre le Sénat rwandais.

Cette leçon de clarification de la joute politique rwandaise actuelle a-t-elle plu aux forumistes ? Toujours est-il qu’il est venu apporter beaucoup de lumières quant à la forme de gouvernance semi présidentielle rwandaise telle qu’appliquée actuellement dans le prisme d’une des hautes personnalités dudit régime.

http://fr.igihe.com/politique/tite-rutaremara-eclaircit-le-mode-de-gouvernance.html

Posté le 06/04/2018 par rwandaises.com