Depuis 2017 une loi condamne le négationnisme du génocide contre les [Ba] Tutsi. La négation de la « présomption » de complicité dans le génocide contre les [Ba] Tutsi d’acteurs français au Rwanda est virulente sur Mediapart. Elle fait partie du crime de génocide. Il est difficile de ne pas reconnaitre de bonne foi cette complicité. Par Emmanuel Cartier Blog
Vous, les glorieux anonymes qui sévissez dans le club de Mediapart, ne parlez que du FPR et jamais de ce qu’a fait la France au Rwanda, plutôt que de parler du vrai problème : le génocide contre les [Ba] Tutsi, mondialement reconnu, comme tel, comme le génocide des Juifs et le génocide des Arméniens. Ce sont des événements majeurs par essence et dans le cas du génocide contre les [Ba] Tutsi, vous voulez le relativiser, par la guerre civile qui se déroulait en même temps. En faire un « détail » en quelque sorte. N’oubliez pas qu’il y a une loi depuis 2017 qui interdit ce négationnisme du génocide contre les [Ba] Tutsi. Faites attention à vos minimisations, car elles pourraient vous poser des problèmes. C’est sans doute pour cela d’ailleurs que vous vous accrochez à votre anonymat peu glorieux.
De plus, les morts que vous attribuez exclusivement au FPR sont le fait d’une guerre civile. Les responsables de ces morts sont des deux côtés FAR et FPR. Certes le FPR a déclenché cette guerre civile. Mais la raison de cette guerre était acceptable sur le plan de la morale courante puisqu’il n’arrivait pas à obtenir que les [Ba]Tutsi en exil puissent revenir au Rwanda. Ils ont fait comme le général de Gaulle : il est rentré dans son pays, accompagné de bombardements massifs de la France et cela a causé des dizaines de milliers de morts injustes. Donc cessez vos criailleries.
Je pourrais facilement vous « balancer » des tonnes de lignes de témoignages de victimes du génocide pour contrecarrer massivement vos désinformations dans ce débat. Je ne le fais pas car j’ai du respect pour les victimes du génocide. Elles méritent mieux que de servir de contrepoids à des inepties de raisonnements qui essaient de peser sur le balancier de l’histoire à coups de longueur de texte pour « équilibrer » le génocide. De plus je vous le rappelle ces procédés sont devenus illégaux en France.
Le problème central des événements du Rwanda de la deuxième moitié du XX ème siècle est donc le génocide contre le [Ba] Tutsi. En France le problème majeur, relatif à cet événement, est la « présomption » de complicité des autorités françaises dans ce génocide. C’est gravissime de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU qui a en plus soutenu vigoureusement le représentant du gouvernement génocidaire au sein de ce conseil pendant le génocide sous la houlette du ministre des affaires étrangères de l’époque… rappelez-moi son nom … On croit rêver… mais ça vous semble normal ! Simultanément la France fut le seul pays à recevoir à l’Élysée, au ministère des affaires étrangères et celui de la défense, des représentants du gouvernement génocidaire, ce que dénonce encore aujourd’hui Pierre Brana, ancien député socialiste et co-rapporteur de la mission parlementaire sur le Rwanda.
En même temps on a continué de livrer des armes au régime Habyarimana dont les deux chefs d’état-major de l’armée et de la gendarmerie ont exprimé clairement leur intention de génocide dès 1990 aux autorités françaises. Je ne redis pas une fois de plus les citations qu’on trouve sur le site de l’assemblée nationale française. En même temps (1990) des télégrammes de l’ambassade de France parlaient d’un risque de génocide, l’un d’eux précisait même de 500 000 à 700 000 [Ba]Tutsi… c’était donc pleinement connu et assumé par la France.
Quelques mois plus tard à partir de mars 1991 et un premier accord de cessez-le-feu, la France a violé un article de cet accord en continuant de livrer des armes aux FAR, et un autre article en continuant de rester présente au Rwanda. Cet accord fut renouvelé en juillet 1992 (c’est le premier des 5 accords de paix d’Arusha J’ai écrit la dessus. ) et la France a continué de violer les deux mêmes articles de cet accord renouvelé. Le 21 avril 1994, en plein génocide, la France a voté la réduction de la force de l’ONU à une peau de chagrin, enfin en mai 1994 la France a continué de violer cet accord et une nouvelle résolution de l’ONU confirmant au niveau international cet embargo sur les armes, en continuant de livrer des armes aux génocidaires. En juin 1994 la France a engagé une opération militaire (« Turquoise ») pour contrer le FPR qui pourchassait les génocidaires et ce n’est pas fini, à la fin du génocide et après le génocide, la France a encore livré des armes aux génocidaires au Zaïre… ce qu’a confirmé récemment le lieutenant-colonel Guillaume Ancel sur la base de ses carnets de notes écrits pendant l’opération Turquoise.
Entre-temps, la France a nié les massacres de civils Tutsi, massacres qui violaient les cessez-le-feu et qualifiés de rumeurs par l’ambassadeur de France alors que celui de Belgique devenait très incisif à ce sujet. Elle a formé des miliciens selon un membre du GIGN et de nombreux Rwandais, a informatisé le fichier central de la gendarmerie rwandaise dans le cadre d’une formation de police judiciaire dont le chef de la mission militaire de coopération (qui semble-t-il contestait lui-même ce choix et fut écarté par la hiérarchie française) a dit aux députés français (voir les auditions sur le site de l’assemblée nationale) qu’il s’agissait en fait de « ficher les [Ba]Tutsi » et de les « pourchasser » en répondant à des questions serrées du jeune député Bernard Cazeneuve, co-rapporteur avec Pierre Brana du rapport parlementaire et dont on sait ce qu’il est devenu ensuite …
Votre position est tout simplement honteuse et lâche, falsificatrice, et vous le savez et donc vous restez anonyme.

http://www.rwanda-podium.org/index.php/actualites/politique/3221-desinformations-aux-glorieux-anonymes-qui-defendent-l-action-de-la-france-au-rwanda

Posté le 16/05/2018 par rwandaises.com