Le Président rwandais Paul Kagame est attendu à Paris pour ce 24 mai 2018 où il est invité à Viva Tech, une conférence sur les petites entreprises.

Cette visite est perçue comme un signe d’apaisement des relations difficiles entre les deux pays depuis que le Rwanda reproche à la France mitterrandienne d’avoir eu une lourde responsabilité dans le génocide perpétré contre les [Ba]Tutsi en 1994, laquelle responsabilité n’a pas été reconnue par les régimes qui lui ont succédé. Bien au contraire, la France judiciaire,avec le juge anti terroriste Jean Louis Bruguière, a supporté avec intérêt la thèse de l’explosion criminelle de l’avion présidentiel de Juvénal Habyarimana (1974-1994) par les hautes autorités militaires du FPR en rébellion contre le régime d’alors et en a publié des mandats d’arrêt internationaux contre elles.

 

« Nous reconnaissons les erreurs commises par certains politiciens français, il y a des erreurs commises par la mission (humanitaire) Opération Turquoise tout autant que la communauté internationale, les Belges et l’ONU endossent leurs erreurs au moment où se commettait le génocide contre les [Ba]Tutsi en 1994 », a osé dire Nicolas Sarkozy alors président de France en visite à Kigali le 25 février 2010.

Ici Sarkozy exprimait un ras le bol d’une certaine société civile française excédée des erreurs françaises d’appréciation politique de la position du Rwanda en Afrique centrale et de l’Est.

Beaucoup d’avances politiques ont été intentées par le Président Nicolas Sarkozy au course son sejour a l’Elysee de 2007 a 2012 pour tenter d’amorcer un dégel des relations entre les deux pays. Le Président Paul Kagame a toujours été consentant à une telle tendance mais lui et son Etat major ont attendu en vain des actions profondes attestant de la bonne volonté de la partie française.

 

En effet, contrairement à la France incapable de conduire substantiellement des procès contre les présumés génocidaires rwandais qui y sont légion et sur qui pendent des mandats d’arrêt internationaux émis par Kigali, d’autres pays occidentaux ont consenti à une diplomatie judiciaire rwandais en signant et exécutant des accords d’extradition de présumés criminels de génocide qu’ils hébergent. Cela n’est pas pour plaire à la partie gouvernementale rwandaise.

Mais pourquoi Kagame fait-il le premier pas envers cette France officielle qui protège toujours les présumés criminels de génocidecontre les [Ba] Tutsi de 1994 ?
Pourquoi Kagame est-il attire dans ce guet-apens macronien au moment où le précarré d’anciens généraux et ministres qui ont joué ce rôle (Alain Juppé, Hubert Védrine, Lafourcade …) restent très influents dans la politique française et empêchent toute compréhension normale de la situation de génocide contre  les [Ba] tutsi de 1994 et voudraient-ils vivement un homme plus conciliant et servile à sa place.

 

Certes l’opinion publique française croit que le jeune Président Emmanuel Macron est mû par de bonnes intentions de casser le conservatisme français, qu’il souhaiterait un réchauffement des relations franco rwandaises. Pourtant, il ne pourra pas brutaliser avec satisfaction les mœurs et modus operandi multiséculaires où secrets, intrigues et autres jeux de coulisse sont plus fortement incrustés dans l’arène politique française stérilisant ainsi toute volonté d’exercice de la démocratie et de la transparence.

Le génocide de [Ba] tutsi du Rwanda a-t-il été accompli sous l’œil passif de la France officielle qui craignait que le Rwanda envahi par de jeunes intrépides réfugiés allait-il entrer dans l’anglophonie ? Tout ce million de [Ba] Tutsi est-il mort dans une guerre d’influence entre anglais et français qui n’était pas la sienne ? Eh bien, ce n’est pas cette France qui voit un Rwanda se dirigeant résolument vers l’anglophonie qui comprendra ce jeu en invitant Kagame sur la table où il n’y a rien à négocier.
Rien à négocier, c’est le mot car la France judiciaire n’acceptera pas de signer un traité d’extradition pour les anciens hauts cadres et autres grands leaders d’opinion alors très écoutés par la horde des INTERAHAMWE en 1994 en pleine génocide contre les [Ba] Tutsi sur toutes les collines du Rwanda.

 

« Le réchauffement des relations franco-rwandaises, moi je ne le vois pas du tout. Si Macron tente des actions de bonne volonté pour le rétablissement des relations entre les deux pays, d’autres ont essayé et n’ont pas réussi. La question est très profonde car il s’agit d’une grande échancrure créée en 1994 par un mauvais comportement de la France officielle à qui on impute plus d’un million de [Ba] tutsi génocidés en cent jours au moment où un simple rappel ordre du Président Français Mitterrand aurait suffi pour arrêter ces tueries », a dit un observateur politique préférant l’anonymat et montrant que la visite de Kagame à Paris peut être bénéfique au cas où Kagame parviendrait à décider son homologue Français à tourner positivement la politique officielle française envers le Rwanda pour qu’il influe sur le Parlement de ce pays qui doit voter une loi de répression du négationnisme du génocide contre les [Ba] Tutsi du Rwanda et toutes les conséquences y afférentes dont la mise en examen judiciaire des présumés criminels de génocide rwandais qui y font un tapage médiatique à outrance.

http://fr.igihe.com/politique/kagame-rencontre-macron-a-paris-un-degel-franco.html

Posté le 23/05/2018 par rwandaises.com