LE RWANDA ASSUME SON CONTRAT AVEC LES GUNNERS!

Selon les statistiques officielles, le tourisme constitue la première source de devises fortes pour le Rwanda. Ainsi, Kigali s’est fixé un noble objectif de doubler d’ici 2024 ses recettes touristiques, pour passer à 800 millions de dollar américain contre 404 millions aujourd’hui. C’est dans ce cadre que ce « paradis terrestre » vient de signer un contrat publicitaire avec un club londonien, Arsenal! Pour les trois prochaines saisons (2018-2021), les Gunners auront la mention « Visit Rwanda » sur la manche gauche de leurs maillots et devraient contribuer également au développement du football rwandais. Aussitôt ce contrat conclu, certains milieux occidentaux montent déjà au créneau pour le dénoncer, avec curieusement un brin de jalousie!

Ces contre-succès sont quelques députés hollandais se demandant comment le Rwanda qui bénéficie toujours des fonds de développement de leur pays, peut-il se permettre de sponsoriser à hauteur de 30 millions d’euros par an, un prestigieux club de football Anglais. Trois groupes parlementaires, ceux des libéraux conservateurs, des chrétiens unis et de l’appel des chrétiens démocrates, souhaitent entendre leur ministre des Affaires étrangères sur la question. Il en est de même de certains élus britanniques et une presse anglaise proche de l’opposition rwandaise. Ils annoncent que ce contrat porte sur le montant non négligeable de 40 millions de dollar américain. Mais au-delà de cette enveloppe, c’est paradoxalement le vieux soutien du Président Paul Kagame au club Arsenal qui semble motiver toutes ces balivernes.

En effet, aucun de ces milieux biaisés ne veut analyser la pertinence de ce contrat qui fait que le Rwanda sera définitivement une grande destination touristique sûre et attractive, à l’instar de la France, des Etats-Unis d’Amérique ou de l’Espagne. La Hollande devrait plutôt féliciter le Rwanda pour le bon usage de ses crédits alloués à ce pays, deuxième en Afrique doté d’une forte croissance économique estimée à 7,5% par an. Rien ne nous empêche de penser que ces critiques acerbes n’auraient pas eu lieu, si Kigali avait signé un contrat similaire avec le groupe brassicole hollandais, Heineken! Il se dégage une odeur néocolonialiste dans la réaction de ces parlementaires hollandais. Ils se permettent de critiquer gratuitement et d’exiger arrogamment des explications sur une décision prise par un gouvernement souverain et constitutionnel.

C’est tout à fait de bonne guerre que des anciennes puissances colonisatrices puissent perdre la tête quand un Etat africain décide de tracer les grands axes de son développement et se prendre finalement en charge pour assurer son autofinancement budgétaire. Sous cette optique, c’est un « exploité » qui les échappe et une telle révolution ne peut que produire des frissons dans leur camp. Depuis la fin du génocide contre les [Ba]Tutsi de 1994, préparé, organisé, coordonné et exécuté au vu et au su de ces détracteurs du développement actuel rwandais, sans rien dire et dans un silence assourdissant et complice, ce pays a depuis trouvé une autre manière de se gouverner, en comptant sur ses propres forces, ses moyens domestiques.

En effet, les dirigeants rwandais ont déjà compris qu’ils ne peuvent plus laisser aux autres le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Surtout quand il s’agit des affaires internes à leur propre patrie! Conclure un contrat de sponsoring avec un club dont le maillot attire au quotidien 35 millions de gens, c’est-à-dire 35 millions de touristes potentiels qui peuvent un jour visiter le Rwanda, c’est tout simplement une prouesse du Rwanda Development Board (RDB). Ce qui est certain, ces critiques rétrogrades ne peuvent déstabiliser le Rwanda ni contraindre les Gunners à revoir leur contrat avec ce pays. Ces imposteurs ne font que brasser du vent. Tout en oubliant probablement que le slogan fétiche des autorités rwandaises sous l’égide du Président Paul Kagame, reste bien évidemment, « le Rwanda et les rwandais avant tout. » « Les chiens aboient, la caravane passe. »

Thierry Ndayishimiye
Journaliste burundais