Les partenaires de WASAC dans la construction et la maintenance du réseau national de distribution de l’eau ont comparu ce mardi 5 juin devant la PAC/Commission parlementaire des Comptes de l’Etat pour accuser l’entreprise parastatale WASAC (Water and Sanitation Company) de ne pas avoir respecté les termes des contrats de paiement passés avec eux, ce qui a impacté sur la non finition de ces contrats.

Dans le cadre du contrôle parlementaire de l’action gouvernementale, la PAC avait sommé WASAC de comparaître devant elle ce mardi pour s’expliquer sur les Projets qu’elle a entreprise et viciés, donc non achevés dans les délais selon les termes des accords signés entre elle (WASAC) et ses différents partenaires.

Ces derniers mécontents de ne pas avoir été rémunérés pour leurs prestations d’extension du réseau national de distribution d’eau étaient venus nombreux exposer leurs griefs aux parlementaires. Tous ces partenaires ont signé en 2016 des contrats d’exécution d’un montant global de 17 milliards de francs rwandais (soit 19 millions de dollars).

Pour toute défense, les autorités de WASAC se sont réfugiées derrière une excuse : le budget perçu du gouvernement alloué à ce programme n’a pas couvert toutes les dépenses proposées.

Théobald Mugabo, un entrepreneur en construction et PDG de HYGEBAT, s’est plaint devant la PAC qu’en mai 2016, il a signé et commencé à exécuter l’extension du réseau national d’eau du tronçon Ntwari-Kayenzi qui devait se terminer en Novembre 2017 selon les termes de l’accord.

« Mais à ce jour, les travaux continuent faute d’avoir été financés comme convenu. WASAC dit ne pas disposer de budget de finissage pour cela », a dit Théobald Mugabo appréciant les bonnes relations de travail avec WASAC dans les six premiers mois de l’exécution du contrat jusqu’au jour où il a été notifié de la non disponibilité des moyens de paiement et, par la suite, au paiement au compte goutte sans épuiser la totalité du montant convenu.

 

Théobald Mugabo, un entrepreneur en construction et PDG de HYGEBAT

Théobald Mugabo se plaint de la même malheureuse situation de non-conformité aux termes du contrat signé avec WASAC pour la construction de la station d’épuration d’eau Gashora-Kanyonyomba commencée en mai 2016 avec une validité d’une année mais dont les travaux courent encore actuellement pour défaut de paiement.

Théobald analyse les causes de ces vices. « Quand nous avons commencé la construction de cette usine d’épuration, il avait été convenu de concevoir un plan d’usine devant produire 2400 mètres cubes d’eau potable par jour. Peu après, il nous a été instruit de revoir notre plan pour ériger des constructions devant en produire 5.000 », a indiqué l’ingénieur trouvant que ce chambardement d’accords a impacté sur les difficultés de paiement de l’entreprise nationale d’eau.

La même mésaventure est contée par un autre entrepreneur, David Niyibizi et son NIE Ltd avec un contrat non honoré par WASAC de construction du réseau de distribution d’eau Ruhashya-Ntyazo en District Gisagara mais aussi de Fair Construction pour les tronçons de réseau Gihengeri-Ngamba et Murama- Rwamiko en district de Gicumbi.
« WASAC n’a pas respecté les termes de paiement tels que précisés dans le contrat. Les travaux qui auraient dû être terminés restent pendants », a accusé Fair Construction.

Ce tollé d’accusations a fait que les députés membres de la PAC ont mis en doute le système d’administration de WASAC.
Voulant s’expliquer à ce sujet, les officiels de WASAC soumis à l’interrogatoire ont commencé à se contredire entre eux. Les uns expliquaient que l’argent de paiement était disponible, d’autres que cet argent avait été promis par l’Ordonnateur Trésorier sans qu’il tombe sur les comptes de l’Entreprise.

Pour le Directeur de passation de Marchés publics près le WASAC, Monia Logba, à l’époque des faits (2016), les montants de construction de ces infrastructures étaient prévus dans le budget. Le DG de WASAC, Aimé Muzola, quant à lui, « les montants réellement versés sur les comptes de l’entreprise ont été inférieurs à ceux prévus ».
Le Secrétaire d’Etat au Ministère des Infrastructures, Christian Rwankunda, affirme que le Budget 2016-17 à WASAC de 27 milliards de francs qui devait lui être versé a été réduit rééllement à seulement 18 milliards.

 

L’Ordonnateur Trésorier près le Ministère de l’Economie et Finance, Marcel Mukeshimana

L’Ordonnateur Trésorier près le Ministère de l’Economie et Finance, Marcel Mukeshimana, convoqué à cet effet s’est désolidarisé des officiels de WASAC et a déclaré à la PAC que « quand les projets du gouvernement sont mis en exécution et en cours par les partenaires privés, généralement ils sont payés ».

Les députés, représentants du peuple ont sermonnés ces officiels de WASAC qui ont causé de sérieuses pertes et à leurs partenaires dont des crédits bancaires sont en souffrance et aux citoyens ruraux qui se plaignent du manque d’eau potable au moment où le processus de solutionnement de ce problème devait être terminé il y a longtemps.

http://fr.igihe.com/economie/wasac-sermonne-par-la-pac-pour-non-paiement-de.html

Posté le 08/06/2018 par rwandaises.com