Kigali: Guillaume Ancel, ancien officier des troupes françaises présentes au Rwanda lorsque le génocide commis contre les [Ba]Tutsi a été orchestré, a écrit deux livres sur le rôle de son pays dans ces atrocités.

Ancel, 52 ans, est arrivé au Rwanda en 1994 dans le cadre de l’opération Turquoise. Dans ses livres, Les vents sur le lac Kivu et le Rwanda, la fin du silence: témoignage d’un officier, il explique comment l’armée de son pays a abandonné les [Ba]Tutsi qui étaient pourchassés et a plutôt soutenu leurs assassins.

En Suisse, lors d’un café Littéraire organisé par IBUKA Suisse le samedi 6 octobre 2018, il a déclaré que trois raisons lui poussent à écrire sur le rôle de son pays dans le génocide perpétré  contre les [Ba] Tutsi.

Il a déclaré: «Je témoigne pour dire à tous les Français ce qui est fait pour eux ou en leur nom. La deuxième raison est de garder à l’esprit qu’il n’est pas approprié de garder en secret pendant 25 ans les actes ignobles d’une faction du pouvoir français au Rwanda ».

Il a ajouté que la troisième raison était «de rendre hommage  aux [Ba]Tutsi tués simplement en fonction de la façon dont ils sont nés, qu’ils n’ont pas sauvé alors qu’ils étaient capables de le faire».

Il a également souligné que l’avion de l’ancien président Juvénal Habyarimana avait été abattu par des personnes se trouvant à l’intérieur du camp militaire de Kanombe.

Le président d’IBUKA Suisse, César Murangira, a expliqué que le Rwanda et la France avaient conclu un accord de coopération militaire pendant des années et que les troupes françaises venues au Rwanda dans le cadre de l’opération Turquoise ne pouvant faire autrement  que soutenir le gouvernement génocidaire.

Il a réitéré l’accord conclu entre les deux pays le 18 Juillet 1975 qui portait sur la formation, les cours professionnels et l’équipement à la gendarmerie.

En avril 1983, cet accord a été modifié et a permis aux soldats  français de porter l’uniforme des forces armées rwandaises de l’époque. Il a été modifié à nouveau en 1992.

Murangira a souligné que même en 1994, les troupes françaises étaient venues soutenir le gouvernement génocidaire et non pour sauver ceux qui étaient en train d’être tués. (Fin)

Monday, 08 October 2018 14:35 by RNA Reporter

Posté le 09/10/2018 par rwandaises.com