Ramenée à ses proportions réelles, loin des mythes qui en projettent une image scandaleusement déformée, la migration est, pour Abdou Diop, Managing Partner de Mazars Audit&Conseil, cabinet international d’audit et de consulting, un enjeu planétaire et crucial pour le continent.
Mondialisation et les flux migratoires

Elle mérite, à ce titre, une nouvelle «approche afro-centrée, conciliant le réalisme, la tolérance et la primauté de la raison sur la peur». C’est tel un chef d’orchestre averti que M. Diop veillera à la maîtrise de la partition jouée par des journalistes panafricaines, présentes en force à l’atelier «Migrations intra-africaines, une chance pour le développement».

S’appuyant sur les données de la Banque mondiale, M. Diop, rappelle d’emblée que les migrants, ces 3,4%, à peine, de la population mondiale contribuent au PIB mondial à hauteur de 9,4%. Mieux, se réjouit-il, ils ont envoyé quelque 596 milliards de dollars à leurs pays d’origine, avec 450 milliards de dollars à destination des pays en développement.

Et, tient à souligner M. Diop, qui exerce depuis 25 ans des activités de conseil et d’audit en matière de stratégies de développement pour le compte d’entreprises d’intérêt public, de bailleurs de fonds internationaux et de gouvernements, au Maroc et sur le continent, «contrairement à une idée reçue, la majorité des migrants africains ne traversent pas la Méditerranée, mais partent s’installer ailleurs sur le continent. Les six principales destinations de ces migrants étant en 2017, l Afrique du Sud, la Côte d Ivoire, l’Ouganda, le Nigeria, le Kenya et la Libye. Chacun de ces pays ayant accueilli plus de 75 000 migrants

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De son côté, l’Afrique a accueilli 5,5 millions de personnes venues d’ailleurs». A ses yeux, nécessaires pour le développement, les migrations interafricaines et hors du continent constituent une chance pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde. En témoigne la contribution des migrants internationaux au PIB qui s’élève à 19% en Côte d’Ivoire, 13 % au Rwanda, 9 % en Afrique du Sud et 1 % au Ghana. Au rythme actuel, poursuit M. Diop, la migration intra-africaine peut, à elle seule, propulser le PIB/habitant de l’Afrique de 2008 dollars en 2016, à 3249 dollars, en 2030.

Encore mieux, s’enthousiasme-t-il, des estimations de la Banque africaine de développement (BAD), il ressort que les fonds susceptibles d’être levés par les pays africains pourraient atteindre 5 à 10 milliards de dollars par an grâce aux transferts d’argent des membres de la diaspora.

«Des transferts devenus, au cours de la dernière décennie, dans certains pays en développement, la deuxième source de financement extérieur, dépassant parfois le volume de l’aide publique formelle et les flux d’investissements étrangers directs (IDE)». Est-ce à dire que les migrations intra-africaines sont en mesure d’accélérer la transformation du continent ? «La réponse est indéniablement oui», assure l’ex-président de la Commission Afrique et Sud-Sud de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)

http://www.rwanda-podium.org/index.php/actualites/economie/4077-migration-migration-intra-africaine-une-chance-pour-le-developpement

Posté le13/11/2018 par rwandaises.com