Ce rapport révèle des informations exclusives sur l’intervention d’un « corsaire de la République ». Sous une fausse identité, le célèbre mercenaire françafricain Bob Denard a aidé le gouvernement génocidaire, qui l’a rémunéré à Paris via la BNP – une intervention qui n’a pu se faire qu’avec la complaisance des autorités françaises.
Le rapport montre notamment que Bob Denard a dépêché des hommes pour certaines missions au Rwanda pendant le génocide, qu’il a été payé par le gouvernement génocidaire et que ce paiement s’est fait par l’intermédiaire de la banque française BNP, visée par ailleurs par une enquête pour complicité de génocide.
Ces révélations démontrent une nouvelle fois que l’implication des autorités françaises est multiforme, car elles ne pouvaient ignorer les activités d’un mercenaire resté régulièrement en contact avec les services de renseignement tout au long de sa carrière, y compris en 1994 sur le sujet du Rwanda. Ces informations confirment donc la nécessité de faire la lumière sur ce que l’État français savait et a décidé de faire avant, pendant et après le génocide, selon un fonctionnement institutionnel qui, pour l’essentiel, est toujours à l’œuvre. Pour Survie, l’exigence de vérité et de justice se double donc d’une nécessité de changer les lois et dispositions constitutionnelles actuelles françaises qui permettent de telles dérives et une telle impunité (voir annexes 1 et 2 du rapport).
Mise à jour, 20 février 2018
Nous proposons une version revue et complétée suite à certains commentaires pertinents reçus à la publication du rapport, notamment concernant la « stratégie indirecte » des autorités militaires françaises (voir pp. 25-27).Publié le 1er février 2018 –
Posté le 01/01/2010 Par rwandaises.com