Le mandat du Président Paul Kagame à la tête de l’Union Africaine (UA) prendra fin au moment de la tenue du Sommet des Chefs d’Etat membres de l’UA, les 10-11 février 2019. Le Sommet se tiendra au siège de l’UA à Addis Abeba en Ethiopie, où le Président Kagame remettra le bâton de commandement de la direction de l’UA au Président égyptien Abdel Fattah El Sisi.

Beaucoup a été fait au cours du mandat du Président Kagame, mais on peut citer au premier plan deux points les plus saillants : la consolidation de l’unité africaine et la restructuration institutionnelle. Au moment où lui a été confiée sa direction, l’UA était caractérisée par un manque d’unité. Il prévalait une importance sur l’appartenance régionale.

Le Président Kagame est parvenue à unifier l’Union Africaine de façon à se comporter comme un seul homme. C’est dans ce cadre que l’UA s’est unie en une seule voix pour soutenir sa candidate à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie en 2018. C’était la première fois de son histoire que l’UA ce comporte de la sorte au niveau international. Le respect qu’elle a imposé lui a valu d’être invitée à plusieurs Sommets internationaux de haut niveau, le plus récent étant celui de Davos, en Suisse, qui réunissait les 20 pays les plus riches.

Un autre exemple, toujours dans le programme de l’unification, est la signature des accords par 44 pays, sur le marché commun (AfCFTA), à Kigali en mars 2018. “Il est le seul à avoir pu réunir plus de 20 Chefs d’Etat de l’UA qui ont pris une seule décision en une seule journée”, reconnaît Dr Ismael Buchanan, expert en politique internationale et Professeur à l’Université du Rwanda.

Un deuxième point est la restructuration institutionnelle de l’UA. Lui avec une équipe d’experts qu’il s’est choisie lorsqu’il lui a été confié cette mission en 2016, ont défini une politique qui devait mener l’UA à une autosuffisance budgétaire. La solution a été que chaque pays donne chaque année 0,2% des impôts sur les produits importés. L’objectif était de collecter au moins 1,2 milliard $ chaque année, nécessaires au fonctionnement de l’UA, et se passer ainsi de l’aide extérieure.

Les accords sur la facilitation du transport aérien sont à mettre à son crédit. La dernière étude de l’Organisation Internationale du Transport Aérien (IATA) a montré que le marché commun permettrait aux pays membres l’augmentation de 1,3 milliards $ sur le produit brut, la création de 155000 emplois, l’épargne de 500 milions $ sur les tickets, l’augmentation de 75% des services, le commerce et la réduction du temps des vols.

En octobre 2018, l’UA a lancé un Fonds pour la Paix qui rassemblera les contributions nécessaires à l’UA pour son maintien de la paix au lieu de toujours compter sur l’aide extérieure.

Que faut-il attendre de son successeur ?

Dr Kayumba Christopher, politologue et Professeur à l’Université du Rwanda, trouve que son successeur doit parachever les initiatives du prédécesseur. Il devra ensuite oeuvrer pour un passeport unique,veiller au maintien de la paix et la sécurité, et instituer une Cour Pénale Interafricaine pour les fautes lourdes commises sur le continent.

Par Igihe.com

Posté le 13/02/2019 par rwandaises.com