Dennis Mukasa Mbidde, membre ugandais de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA), a accusé son pays de la crise actuelle entre l’Ouganda et le Rwanda.

Lors d’une interview le député a déclaré à The New Times que la décision de l’Uganda de rester discret sur les nombreuses allégations portées par le Rwanda ne faisait qu’exacerber la situation.

Parmi les accusations formulées par le Rwanda – tant par écrit que par le biais de réunions -, citons le fait que l’Ouganda continue de héberger des dissidents rwandais dont l’intention est de déstabiliser le Rwanda.

L’Uganda a également été accusé d’avoir harcelé, enlevé et torturé des Rwandais innocents et s’être livré à un sabotage économique contre le Rwanda, en saisissant des marchandises rwandaises sans justification.

« Toutes ces allégations ont été portées à l’attention de hauts responsables ugandais, dont le président Yoweri Museveni, mais aucune mesure n’a été prise » a déclaré Kigali.

« Je suis en colère que, tout d’abord, l’Uganda décide de traiter cette affaire comme un élément de relations publiques. Un élément où, par exemple, nos organes de presse ont été mobilisés pour décrire la question comme risible et présenter les problèmes frontaliers comme étant à l’origine du problème », a déclaré Mbidde.

Mbidde a déclaré que le problème de la frontière « n’a rien à voir avec l’explication minimale (par Kampala) des relations commerciales entre les deux pays. Cela n’a rien à voir avec l’économie. »

Le Gouvernement rwandais a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait soulevé des préoccupations concernant le fait que des Rwandais étaient détenus au secret dans des prisons ougandaises en vain.

Le président Kagame a également rencontré son homologue ugandais, Yoweri Museveni, à au moins trois reprises sur les mêmes questions.

M. Mbidde a déclaré que l’incapacité de l’Uganda à même de répondre aux notes diplomatiques n’aiderait pas la situation.

Le politicien ugandais a déclaré au New Times qu’il envisageait de présenter une motion à l’EALA pour permettre aux membres de se pencher sur la question.

Il a indiqué qu’il proposerait la création d’un comité ad hoc pour enquêter sur la question et proposer des recommandations.

« Si, pour une raison quelconque, je ne peux pas proposer la motion, je démissionnerai », a-t-il notifié.

Mbidde a ajouté que le fait que l’Uganda continue de se ranger du côté des dissidents rwandais établis dans l’Est de la République Démocratique du Congo constitue une menace pour la paix et la sécurité régionales.

Parmi les groupes avec lesquels l’Uganda est accusé de travailler en étroite collaboration (ce qui est également confirmé par un récent rapport des Nations unies), le Rwanda National Congress, dont la chef de la diplomatie, Charlotte Mukankusi, a récemment rencontré le président Museveni à State House.

Mbidde a également annoncé son intention d’écrire une lettre au président Museveni afin d’obtenir l’autorisation de rendre visite à « tous ces frères d’Afrique de l’Est emprisonnés ».

Par IGIHE

Posté le 27/03/2019 par rwandaises.com