Né en 1949 en Haute Volta, le capitaine Thomas Sankara, il devient président le 4 août 1983. Le monde commémore aujourd’hui, son assassinat le 15 octobre 1987.
La vie de
Sankara, ses déclarations et ses actes ont été une inspiration pour les
peuples et surtout la jeunesse. Son influence continue à se faire sentir
aussi bien dans son pays, ainsi qu’à travers l’Afrique et dans le monde
opprimé car il est considéré comme ayant été un grand visionnaire, un
libérateur.
Voici quelques idées et paroles que pendant son parcours Sankara a lancé à ses diverses audiences aussi bien au Burkina, à l’Union Africaine, à l’Assemblée générale de l’ONU, etc.
« On peut tuer un homme mais pas des idées’ »
« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère. »
« Cela va nous coûter la vie peut être, mais nous sommes là pour prendre les risques, nous sommes là pour oser et vous êtes là pour continuer la lutte coûte que coûte. »
« Je me suis fait une raison. Soit je finirai vieil homme quelque part, soit ce sera une fin violente car nous avons tellement d’ennemis. Une fois qu’on l’a accepté, ce n’est plus qu’une question de temps. Cela viendra aujourd’hui, ou demain…D’ailleurs je sais qu’on ne dira pas en me désignant un jour : « c’est l’ancien Président du Burkina Faso », on dira : « c’est la tombe de l’ancien Président du Burkina Faso » » .
« Les grandes tragédies de l’histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les minables qui provoquent toujours ces tragédies. »
« Je suis comme un
cycliste qui grimpe une pente raide, qui a à gauche et à droite des
précipices. Il est obliger de pédaler, de continuer de pédaler, sinon il
tombe. »
« La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament. »
« Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie. »
« Un militaire sans formation politique, idéologique est un criminel en puissance. »
« D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche. »
« En tant que dirigeant il vous faut être à l’étage, ce qui vous permet de voir très loin ; mais de temps en temps, il faut descendre au rez-de-chaussée pour voir également dans la rue ce qu’y se passe. »
« On parle du Plan Marshall qui a refait l’Europe économique. Mais l’on ne parle pas du Plan africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leurs économies étaient menacés, leurs stabilités étaient menacées. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique. On en parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons, nous, être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas chanter nos louanges, nous en avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du nazisme. »
« Nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité ! »
« Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par son origine. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient nos économies. Ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fond, leurs frères et cousins. Nous sommes étrangers à la dette. Nous ne pouvons donc pas la payer. »
« La dette c’est encore le néo-colonialisme ou les colonialistes qui se sont transformés en « assistants techniques ». En fait, nous devrions dire en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des « bailleurs de fonds ». Un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le « bâillement » suffirait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des dossiers et des montages financiers alléchants. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus. »
« La dette sous sa forme actuelle est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes, qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. »
« Celui qui aime son peuple aime les autres peuples. »
« La Bible, le Coran ne peuvent pas être lus de la même façon par celui qui exploite le peuple et le peuple qui est exploité. Il faut pour cela, deux éditions de la Bible et deux éditions du Coran. »
« La Révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de soumis qui subissent leur destin. »
« Un militaire sans formation politique, idéologique est un criminel en puissance. »
« Mr le Président, nous n’avons pas compris comment des bandits comme Jonas Savimbi, des tueurs comme Peter Botha ont eu le droit de traverser la France si belle et si noble. Ils l’ont tachée, ils l’ont tachée de leurs pieds et de leurs mains couverts de sang. Et tout ceux qui ont leur ont permis de poser de tels actes en porteront l’entière responsabilité, ici et partout ailleurs, aujourd’hui et pour toujours. «