Armés de ce mauvais sentiments de se sentir écartés de la gestion du pouvoir, des mouvements rebelles rwandais prennent à témoin la Communauté internationale comme quoi une possible opération militaire quadripartite RDC, Burundi, Rwanda, Uganda pourrait érupter en une nouvelle apocalypse. Comme celle annoncée par le criminel Col Théoneste Bagosora dans les années 1993 aux temps forts des négociations FPR en rébellion et le Gouvernement du Gén. Juvénal Habyarimana (1973-1994) ?

Cette alerte est lancée ce 18 octobre 2019 par le MRCD Ubumwe (Mouvement rwandais pour le changement démocratique-Unité) d’un certain général Wilson Irategeka à partir de Bruxelles dans une lettre que ce MRCD a adressée au Secrétaire Général des Nations Unies. Ce mouvement « dénonce l’offensive militaire imminente qui pourrait engendrer un chaos ».
Mais de quel chaos s’agit-il ?

« Le MRCD a appris avec stupéfaction le scandaleux accord entre 4 pays : Rwanda, Ouganda, Burundi et RDC en vue de constituer une coalition armée avec pour objectif utopique d’éradiquer les groupes armés opérant sur le sol congolais(…) Une telle entreprise relève d’un accord sur fond de désaccord dont les conséquences ne peuvent être que catastrophique sur le droit à la paix des peuples de la Région des grands lacs d’Afrique », mentionnent ces opposants.

Pour ces politiciens qui sont bien au chaud dans cet Occident, les mêmes qui instillent le venin de la haine ethnique dans les jeunes qu’ils ont pris en otages dans ces brousses congolaises, « cette offensive (est) très dangereuse pour les populations de la région ». Ils vont jusqu’à « accuser l’État congolais d’être complice et co-auteur de l’extermination de réfugiés rwandais (essentiellement localisés à l’est du Congo, ndlr) ».

Ces politiciens construisent un argumentaire de très petite facture.

« Les groupes armés dont il est question à l’est du Congo sont majoritairement congolais. Leur fragmentation, la persistance des conflits interethniques, la tension avec des pays limitrophes, la crise politique et la fragilité institutionnelle devenue endémique en RDC ainsi que la convoitise et le trafic illicite de richesses naturelles, sont les principaux facteurs qui expliquent la prolifération de ces groupes armés », ont-ils détaillé citant les Maï-Maï Simba, Maï-Maï Yakutumba, Maï-Maï Mazembe, Maï-Maï Réunion, Maï-Maï Ebu Ela, les Nyatura, APCL, Nduma defence of Congo(NDC), FRPI, ADF-Nalu, FDLR, Raïa Mutomboki, Raïa Mutomboki Kabishula, Union des patriotes pour la libération du Congo(UPLC)… une pléthorique experte en massacres de masses.

Propagande mensongère du MRCD
Les messieurs du MRCD ont-ils vraiment un peu de démocratie dans leur futur agenda politique ? Si oui, pourquoi croient-ils recourir à la tricherie et au mensonge quand on sait que Ce mouvement MRCD, les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), les RUD Urunana (Rassemblement pour l’Unité et la Démocratie) n’ont qu’un seul agenda : reprendre le pouvoir des mains du FPR (entendez dans leur imaginaire que c’est rasseoir le pouvoir Hutu et déposer celui des Tutsi du FPR), que si peu nombreux qu’ils sont, ce sont eux qui sèment plus de dégâts et de désolation que d’autres mouvements rebelles installés dans l’Est de la RDC sur ce grand ruban de terre qui va de Beni au Nord Kivu à Walikale, Mwenga, Walungu, Kamituga… au Sud Kivu et font un pas vers le Burundi.

Le FPR brandit l’idéologie d’un capitalisme orthodoxe, les mouvements armés trempent dans les rancœurs ethnocentristes
En principe tout mouvement armé devrait avoir un idéal de lutte. Malheureusement cela semble ne pas être le cas pour les Mouvements de l’opposition politique et armée rwandais. Tout leur problème vient de la discipline de fer que le Président Paul Kagame impose sur toutes les couches sociales de la population rwandaise. Même ses adversaires savent que c’est là où réside sa force et la longévité du pouvoir du FPR.

Et pourtant si le FPR n’avait pas opté pour un capitalisme pur et dur, s’il n’avait pas su s’obliger à une gestion socio économique saine et forte de la société, alors ses adversaires auraient pu avoir une brèche pour affaiblir ou retarder le train rapide des changements souhaités par ce parti au pouvoir.

Au moment où le régime actuel rwandais force le respect des pays de la Communauté internationale de par son modèle capitaliste d’organisation de la société avec des programmes pour toutes les catégories sociales, des efforts de reconstructions d’institutions sociales et administratives fortes, une attraction des investissements qui prend des allures d’une hantise…, eh bien, les mouvements armés sont loin de la superstructure culturelle de la Rwandité et construisent leurs stratégies de lutte armée qui cachent difficilement l’ethnocentrisme hutu. Pour tromper l’opinion publique, ils s’associent à un RNC éclaté d’un général dissident Kayumba Nyamwasa aux ordres de Museveni l’Ugandais. D’idéologies de gouvernance, point n’est.

Pour un rapatriement des Congolais rwandophones réfugiés au Rwanda, en Uganda…
Ces mouvements rwandais et autres ugandais ou burundais qui se meuvent sur de grands espaces de l’Est de la RDC ont vite fait de chasser les paisibles citoyens congolais qui se sont réfugiés dans les pays alentours. Mais, à la faveur de la venue au pouvoir de Félix Tshisekedi, ces derniers entendent réclamer le retour pacifique chez eux. Ils veulent reprendre leurs propriétés. La seule façon de les réintégrer c’est de voir désintégrer ces groupes armés étrangers.

La RFI de ce mercredi 23 octobre rapporte qu’il est en cours au bureau du Président congolais Tshisekedi, le dossier de réhabilitation des combattants du Mouvement du 23 mars, les M23, composés essentiellement d’intrépides militaires congolais rwandophones qui se sont mutinés dans les années 2010 à 2013.
Il s’entend que ces jeunes gens ne vont pas laisser leurs parents dans les camps de réfugiés du Rwanda, de l’Uganda, du Burundi…

Dans ces circonstances, il ne s’entend pas comment le MRCD crie au cataclysme si d’aventure une opération quadripartite congolo-rwando-burundo-ugandaise pouvait se matérialiser et travailler main dans la main avec la Monusco et l’Africom.
En conclusion peut-on avancer que jamais on ne lutte politiquement ou militairement avec la sécheresse idéologique ?

Le FPR a su lutter contre les divisions ethniques. Il gagne beaucoup dans la différence. Et puis, il a une vision qu’il poursuit : Changer profondément les habitudes de production, user de plus en plus de la créativité et de l’esprit d’initiative, améliorer l’environnement des affaires et grandir dans la culture au point que la jouissance des droits démocratiques se fera quand tout un chacun aura des intérêts de classe à défendre.

Ce capitalisme Fprien ne peut pas aller sans casse. Car les concourants et concurrents sont nombreux et ce n’est pas tout ce monde qui arrive. Au contraire, une petite minorité arrive à la table du festin. Mais au moins ce parti qui gouverne le Rwanda depuis qu’il a arrêté le génocide des Tutsi de 1994 montre sa couleur. Il occupe seul le terrain faute de concurrents francs, sincères et sans faux fuyants.

Redigé par Jovin Ndayishimiye Le 24 octobre 2019