Kigali: Afin de lutter contre l’idéologie du génocide, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) donne des conférences à des personnes de différentes catégories pour les inciter à participer à cette lutte.

C’est dans cette perspective que mardi 11 décembre 2019, Beatha Wibabara, coordinatrice de la CNLG dans les districts de Gasabo et Nyarugenge a donné une telle conférence aux prisonniers de la prison de Mageragere pour les exhorter à jouer un rôle actif dans la lutte contre l’idéologie du génocide.

La prison de Mageragere accueille 10289 détenus, dont 1931 sont des condamnés pour génocide.

Pendant la conférence, les détenus ont obtenu des explications sur la façon dont avant l’avènement des colonisateurs, les Rwandais étaient caractérisés par une unité fondée sur une identité rwandaise inclusive. Ils étaient avides de l’identité rwandaise et de l’expansion du Rwanda dans l’unité fondée sur une vision, une croyance et des valeurs communes de gentillesse, de bravoure et d’entraide.

Ils ont également obtenu des éclaircissements sur la façon dont les valeurs de la culture rwandaise et de l’Itorero national, qui était la plate-forme d’éducation du pays, ont été détruites par les colonisateurs qui ont détruit le système administratif du pays fondé sur le roi et la croyance fondée sur le Dieu du Rwanda. (Imana y’i Rwanda) et ont substitué des valeurs apparentées aux dogmes de leur religion alors que les tabous au sein de la culture rwandaise ont été estimés sans importance grâce à l’aide de missionnaires catholiques, en particulier les «Pères Blancs».

C’était aussi une occasion pour eux de comprendre comment les régimes qui ont pris le pouvoir au lendemain de l’indépendance du pays se sont poursuivis dans la ligne de la politique discriminatoire lancée par les colonisateurs. Cela a conduit au fait que pendant les première et deuxième républiques, les Tutsis ont été constamment persécutés, marginalisés dans les écoles, les services publics et d’autres aspects de la vie du pays; et même tués jusqu’au génocide de 1994 qui a fait plus d’un million de victimes en seulement 100 jours.

Par la suite, ils obtiennent des explications sur ce qu’est l’idéologie du génocide, comment elle est punie par les lois et sont encouragés à la combattre.

Ils ont également obtenu des explications sur l’article 197 de la loi n° 027/2019 du 19/09/2019 relative à la procédure pénale qui, en ce qui concerne les motifs de réexamen, prévoit qu’en ce qui concerne les affaires entendues par un tribunal Gacaca, le réexamen n’est accepté que si le condamné identifie que la personne qu’il aurait tuée est encore en vie.

Après la conférence, les prisonniers ont eu le temps de poser des questions afin de mieux comprendre l’histoire du génocide contre les Tutsi et leur rôle dans la lutte contre son idéologie. (Fin)

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