Ce mercredi, 29 janvier 2020, le Président accueille le Corps Diplomatique affecté à Kigali. Il renouvelle les accusations contre l’Uganda qui incarcère arbitrairement ses citoyens et qui soutient des mouvements terroristes qui font incursion dans le pays pour égorger de paisibles paysans. Entretemps, Museveni ne se disculpe pas. En visite dans la région de Kisoro, ville située à la frontière nord du Rwanda, s’adresse à la population pour leur dire que le contentieux entre le Rwanda et l’Uganda est une affaire personnelle entre les deux présidents, lui et son homologue rwandais Paul Kagame.
« Tant que les Rwandais en voyage ou résidant en Uganda subissent des arrestations arbitraires et tortures, tant qu’ils restent dans les prisons et cachots ugandais, il m’est impossible d’encourager mes compatriotes à visiter ce pays. Il m’est impossible d’autoriser l’ouverture des frontières avec lui », a dit le Président Paul Kagame non sans rebalancer une pique sérieuse à son homologue ugandais :
« Quand la maison en paille d’un voisin prend feu, il faut voler au secours sinon la vôtre aussi connaîtra cet incendie », a-t-il dit montrant que le fait que l’Uganda abrite et soutient des mouvements armés anti rwandais, certainement que cethypothétique embrasement du Rwanda pourrait affecter l’Uganda aussi.
Museveni, de l’autre côté de la frontière, semble n’être aucunément affecté par cette situation de guerre larvée.
S’adressant à la foule venue nombreux accueillir son roi et souffrant
sérieusement de la fermeture de la frontière rwando ugandaise,
ostensiblement Museveni leur dit :
« Cette question, nous allons la régler entre moi et mon homologue rwandais. C’est une affaire personnelle », a-t-il dit.
Mais depuis quand une affaire personnelle, sentimentale affecte-t-elle la survie de tout un peuple ?, s’est demandé un observateur qui va plus loin et trouve que la gouvernance africaine est loin d’être républicaine. « C’est une copie quasi conforme de la royauté ou de la monarchie d’antan. Nos présidents gouvernent avec le style des monarques. On ne comprend pas comment Museveni n’a pas honte de faire une telle sortie politique. C’est comme si le Parlement ou les autres pouvoirs n’existent pas dans l’Uganda », a-t-il ajouté très sidéré de voir des ressentiments d’une personnalité politique affecter l’avenir de la population.
« Je ne voudrais pas parler de cette question ici. Mais je vous assure que les pourparlers avec Kagame sont en cours pour que les frontières soient rouvertes », a dit Museveni aux habitants de Kisoro assoiffés de voir leur Président dépasser les rancoeurs personnelles qu’il a envers le Président Rwandais et pour lesquelles souffrent ces citoyens qui ont leurs familles au Rwanda et qui fréquentent les marchés rwandais.
Redigé par IGIHE Le 31 janvier 2020