Kigali: La Première Dame Jeannette Kagame a partagé l’expérience du Rwanda dans le domaine de l’unité et de la réconciliation au cours de la 68e édition du Petit déjeuner de prière nationale aux États-Unis dont les activités ont commencé mardi et ont pris fin ce jeudi 6 février à Washington D.C.

Tous les ans, souvent le premier jeudi de février, des milliers de chefs religieux, de décideurs politiques et d’hommes d’affaires se réunissent à Washington avec le président des États-Unis pour discuter de religion.

L’événement – qui comprend un nombre de conférences et de colloques en marge du Petit déjeuner de prière – est l’occasion pour la communauté cultuelle de nouer des relations productives avec les milieux de la politique et des affaires.

Jeannette Kagame a assisté hier à deux événements connexes où elle a prononcé des discours liminaires, partageant l’expérience du Rwanda en matière d’unité et de réconciliation après le génocide des Tutsi en 1994.

L’une des coutumes de ce petit déjeuner consiste à inviter un conférencier dont le nom n’est pas dévoilé à l’avance. Parmi ces personnalités, figure en 1994, Mère Teresa, la missionnaire en Inde que l’Église catholique a canonisée Sainte Teresa de Calcutta et qui avait consacré sa vie au service des malades et des pauvres.

Dans son intervention, Jeannette Kagame a rappelé au public comment, le 3 février 1994, feu Mère Teresa a demandé au public à être des instruments de paix – alors que la même année, quelques mois plus tard, le Rwanda a connu le génocide commis contre la composante tutsi de sa population.

“Mère Teresa, a invité l’auditoire à prier pour la paix, la joie et l’amour. Tragiquement, cette même année, bien au-delà de l’océan, dans mon pays d’origine, le Rwanda, la paix, l’amour et la joie, semblaient être des concepts étrangers.”, a déclaré la Première Dame du Rwanda.

Cependant, rétrospectivement, elle a noté que la prière récitée il y a 26 ans, “a fortement  inspiré les dirigeants du Rwanda” à initier le processus “qui a finalement conduit à la réconciliation et à l’unité”, qui marquent le Rwanda aujourd’hui.

Partageant les mesures prises pour transformer le pays, la Première Dame a souligné le fait que “rien ne pousse là où règnent le divisionnisme et la haine.”

Dans le cas du Rwanda, elle a expliqué que “nous avons compris que pour apporter une paix durable, nous devions laisser de la place pour le repentir et le pardon et pour toujours fermer la fenêtre à la vengeance. ”

Plus précisément, elle a ajouté que le Rwanda s’est appuyé sur les enseignements tirés de l’histoire du pays pour transformer tous les aspects de la gouvernance.

“La réflexion critique sur les questions de sécurité et de dignité pour tous, nous a aidés à tracer un chemin clairement défini vers une nation unifiée, pacifique et prospère.”

“Nous avons adopté des politiques et des structures inclusives, et créé des plateformes – dont beaucoup étaient des solutions locales, à tous les niveaux, pour encourager la participation communautaire dans les efforts de construction nationale.”

La Première Dame a également noté que le Rwanda encourageait un leadership inclusif défini par trois piliers clés: l’unité, la responsabilité et la vision globale.

“Ces piliers ont inculqué à chacun de nous: le sens des responsabilités pour soutenir nos acquis collectifs, ainsi que la discipline nécessaire pour travailler vers notre objectif commun de réaliser le Rwanda que nous voulons”, a-t-elle déclaré.

La Première Dame a conclu en disant que dans l’ensemble, par le repentir, le pardon et une véritable valeur pour l’unité, les Rwandais ont parcouru un chemin difficile, “nous conduisant là où nous en sommes aujourd’hui. ”

Elle a attribué, les progrès du Rwanda à ce jour, aux nombreux sacrifices consentis par chaque Rwandais pour transcender la douleur causée par le génocide de 1994 contre les Batutsi.

“Aujourd’hui, les résultats se manifestent par  une économie en croissance et dans une société dans laquelle les droits à une vie digne sont continuellement défendus, dans notre quête d’une paix inébranlable et de l’unité.”

Depuis sa première édition, en 1953, le Petit déjeuner de prière nationale est inscrit au calendrier de travail du chef de l’exécutif américain. Cette année-là, le président Dwight Eisenhower s’était adressé à un groupe de 400 personnes réunies à l’hôtel Mayflower de Washington. De nos jours, le nombre de participants oscille aux alentours de 4 000. Depuis l’instauration de cet événement, intitulé jusqu’en 1970 Petit déjeuner présidentiel de prière, tous les hôtes de la Maison Blanche y ont pris part. (Fin)

https://rnanews.com