Pour pallier à l’impossibilité de tester chacun de ses citoyens en raison d’une pénurie de kits, le Rwanda a inventé un algorithme qui affine le processus de tests groupés. Par First Contact Africa

Pr Léon Mutesa

La nouvelle pandémie du coronavirus réveille le génie qui sommeille dans les pensées des Africains. Pour pallier à l’impossibilité de tester chacun de ses citoyens en raison d’une pénurie de kits, le Rwanda a inventé un algorithme qui affine le processus de tests groupés.

La question de dépistage des milliers de citoyens se pose dans la plupart des pays africains. Vu la pauvreté des plateaux techniques des hôpitaux, ainsi que la pénurie des kits de dépistages, les États africains se trouvent dans l’incapacité de dépister tous les citoyens. Pour résoudre ce problème qui constitue un véritable casse-tête pour les dirigeants, les chercheurs rwandais ont créé une approche innovante qui attire l’attention au-delà du continent africain : un algorithme qui affine le processus de tests groupés.

Selon le professeur de génétique à l’Université du Rwanda, M. Léon Mutesa qui a testé l’algorithme en laboratoire pour dépister la COVID-19, le processus pour avoir un résultat fiable est tout à faire simple. Il explique que  » la méthode requiert quelques manipulations supplémentaires avant de pouvoir procéder au test, mais qui n’est rien de complexe pour un technicien de laboratoire. Nous regroupons les tests parce qu’en mélangeant les échantillons, et en créant des pools plus petits, nous réduisons le nombre d’échantillons à tester, ce qui rend le processus très rapide, en un jour nous faisons un rapport et donnons un retour d’information aux patients. Cette approche peut être appliquée non seulement dans les pays à faible revenu mais aussi dans les pays à revenu élevé « .

« En mélangeant 10 échantillons dans un seul test, il y a de fortes chances que le résultat soit négatif. Le prochain groupe de 10 est alors testé. En cas de résultat positif, il suffit de tester un à un les échantillons présents dans le groupe pour trouver le ou les prélèvements infectés. Les résultats, qui ont démontré la rapidité et le très faible taux d’erreur de la méthode, ont convaincu le gouvernement rwandais d’adopter ce modèle de dépistage par mélange. Cela a permis à l’État de tester, en date du 23 juillet, un total de 231 186 personnes et de contenir pour le moment  l’épidémie, avec 1 070 cas et cinq décès » , Déclare le Dr Mutesa. Il poursuit, en affirmant que  « la méthode, développée par Wilfred Ndifon, biomathématicien camerounais et directeur de recherche de l’Institut africain des sciences mathématiques à Kigali, va être adaptée en un logiciel qui guidera les techniciens de laboratoire, en minimisant l’erreur humaine ».

L’Afrique, à travers ces innovations prouve à la face du monde qu’elle est capable de trouver solutions aux problèmes qui minent son développement.

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