Des observateurs politiques burundais ne voient pas grand chose venir avec le nouveau président élu Evariste Ndayishimiye. Les plus sceptiques trouvent que plutôt il fait « une chute vertigineuse aux enfers ». Une analyse d’un certain Magera brosse un tableau plutôt noir à ce sujet. Pour Magera, le vrai vainqueur est Agathon Rwasa du CNL. Mais l’histoire retiendra le Général Evariste Ndayishimiye, ancien SG du parti CNDD/FDD (Conseil National de Défense de la Démocratie/Forces de Dénse de la Démocratie. Quelle analyse Magera fait-il de la situation et l’avenir du Burundi ce 23 juin 2020 peu après que le général Evariste prête serment de diriger le Burundi ? Il part de la composition du gouvernement pratiquement militaire qu’il vient de nommer et de la nouvelle administration du territoire, elle aussi parfaitement militarisée. Ci après :
Après l’écrasante victoire du parti CNL/ Conseil National de la Libération lors des élections générales du 20 Mai 2020, le coup d’Etat militaire et la disparition de l’ex – président qui s’en est suivi, le peuple burundais est stupéfait de l’annonce de la nomination du fameux Maréchal Alain Guillaume Bunyoni au poste de Premier Ministre.
Cette nomination a néanmoins le mérite de couper court aux spéculations des uns et des autres, qui ont fait la publicité du chef des putschistes, l’ogre Ndayishimiye Evariste comme étant un personnage « modéré « .
Pourtant tout ce monde sait qu’il vient de passer 4 ans aux commandes de la triste milice imbonerakure en tant que S.G du parti-état cndd-fdd. De surcroît, pouvons-nous fermer les yeux sur son rôle d’artisan dans la purification systématique des militants FNL/Forces Nationales de Libération (Parti d »Agathon Rwasa avant qu’il ne change de nom) lorsqu’il était ministre de l’intérieur et de la sécurité publique de 2005 à 2007, puis chef de cabinet militaire et chef de cabinet civil en pleine période du plan « Safisha » ? En aucun cas et nulle part, nous l’avons entendu se désolidariser de cette milice ou de ce cercle de généraux qui font le bon et le mauvais temps mais plutôt, il a toujours fait éloge à cette machine à tuer.
Nous vous l’annoncions déjà au début que ce gang de généraux prédateurs était prêt à tout. Ils ont complètement perdu la raison car, nous ramener à l’epoque de gouvernance militaire dont nous avons mis beaucoup de temps, et pour certains toute une vie à combattre, ne leur portera que désaveu, dédain et tout un cortège de malheurs. Ils ne comprennent rien de la politique du 21ème siècle et se comportent tels les dirigeants du moyen-âge. Ils veulent prendre tout un peuple en otage et installer des maquisards dans toutes les institutions de la République afin de bien mâter le peuple qui les a pourtant publiquement désavoués lors du dernier triple scrutin de Mai 2020.
Il y a plus d’une décennie qu’en Guinée, même Daddis Camara avait cru qu’il réussirait à maîtriser la situation en mettant en place un appareil militaire aux commandes de l’Etat, mais son régime est tombé telle une feuille pourrie.
Comment pourrait-on imaginer autrement un pays où le président est un général putschiste, son 1er ministre un maréchal réputé cruel, son ministre de l’intérieur un général, tous les gouverneurs des provinces des gradés colonels, les chefs de zones des miliciens imbonerakure,…, bref une dictature militaire de la pire espèce ? Mais comme toute dictature, c’est un pouvoir qui ne saurait tenir pour longtemps à l’ époque actuelle. Ce pouvoir mourra comme il est né car le peuple burundais n’acceptera jamais de descendre encore si bas. L’avenir nous réserve des surprises !
Redigé par Aimé Magera Le 14 septembre 2020