A l’approche des élections présidentielle et législatives de dimanche, le Rwanda et la Russie ont déjà envoyé des troupes pour aider le gouvernement à ramener le calme.

Le Monde avec AFP et Reuters Publié hier à 22h38

Le président français, Emmanuel Macron, a ordonné mercredi 23 décembre une mission de survol du territoire de la République centrafricaine par des avions de chasse, en accord avec le président Faustin-Archange Touadéra et la mission des Nations unies dans le pays, afin de « marquer la condamnation des tentatives de déstabilisation du pays », a déclaré l’Elysée.

M. Macron a « condamné les tentatives des groupes armés et de certains leaders politiques, dont M. François Bozizé, visant à faire obstruction à la mise en œuvre des accords de paix et à la tenue des élections selon le calendrier prévu et soutenu par la communauté internationale », a ajouté la présidence française dans un communiqué.

La France compte quelque 300 soldats dans ce pays d’Afrique centrale, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), forte de 11 500 hommes.

Des élections dimanche

A l’approche des élections présidentielle et législatives de dimanche, le Rwanda et la Russie ont déjà envoyé des troupes ces derniers jours pour aider le gouvernement à ramener le calme, alors que les forces de sécurité et les casques bleus des Nations unies combattent des rebelles qui ont occupé certaines villes du pays et pris le contrôle de routes en dehors de Bangui, la capitale.

La tenue des élections dimanche est un enjeu majeur pour les Nations unies et le pouvoir du président sortant, M. Touadéra, grand favori, qui exclut tout report malgré les attaques des groupes armés dans ce pays ravagé par la guerre civile.

Des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des nombreux groupes armés qui se partagent plus des deux tiers du pays et figurant parmi ceux entrés en rébellion à l’approche des élections, avait lancé une attaque mardi matin contre Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka. Cette ville de plus de 40 000 habitants a finalement été reprise par les casques bleus et les forces centrafricaines mercredi.

La République centrafricaine, pays de 4,9 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres mais riche en diamants et en bétail, a été ravagée par la guerre civile après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé M. Bozizé en 2013. Depuis 2018, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, dans lequel les groupes armés se disputent le contrôle des ressources du pays tout en perpétrant régulièrement des exactions contre les populations civiles. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A l’approche des élections, la Centrafrique replonge dans la crise

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