Les crimes de génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 poursuivent leurs présumés auteurs partout en Occident. Des citoyens, par le biais de leurs représentants au Parlement britannique, exigent que ces derniers soient déférés devant la justice. Et cela avant que le rendez-vous du 21 juin 2021 de CHOGM Kigali (Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Pays Membres du Commonwealth) ne se tienne.

Stuart engage dans sa lutte contre l’impunite

Stuart Polak, un parlementaire anglais l’a fait ainsi comprendre ce lundi 7 décembre 20 prenant le relais à un autre parlementaire Andrew Mitchell qui a beaucoup de fois insisté sur la nécessité de mettre en examen des personnes, sujets rwandais exilés en GB et lourdement soupçonnés d’avoir joué un rôle plus qu’actif dans l’organisation et l’exécution du génocide des Tutsi de 1994 avant de prendre fuite et de s’établir en Grande Bretagne.

« Cinq sujets rwandais soupçonnés de crimes de génocide sont établis de façon non inquiétée en Grande Bretagne. Ils perçoivent toutes les allocations et aides nécessaires. Au moment où aux USA, Canada, France, Belgique, Suède et d’autres pays ont extradé vers la justice rwandaise des présumés génocidaires, la Grande Bretagne a fait sourde oreille aux appels du Rwanda qui a effacé dans son code pénal la peine de mort depuis dix ans. Je demande au Gouvernement de sa Majesté de se pencher sur cette question avant que ne se tienne le CHOGM 2021 à Kigali l’année prochaine », a dit Stuart comme dans un cri se demandant pourquoi le Gouvernement britannique ne comprend pas ces appels répétés des élus du peuple.

Stuart faisait ainsi allusion aux cinq rwandais résidant en GB et visés par des mandats internationaux émis par la Justice rwandaise depuis plus de dix ans. Ce sont Célestin Mutabaruka, Vincent Bajinya alias Vincent Brown, Célestin Ugirashebuja, Charles Munyaneza et Nteziryayo Emmanuel.

Stuart emprunte le pas a Mitchell
Stuart trouve que le Gouvernement britannique fait le jeu de Deux Poids Deux Mesures. Pour lui, s’il avait été question de présumés criminels du génocide juif, il aurait été prompt à arrêter ces criminels. L’honorable Andrew Mitchell lui aussi est un fervent pourfendeur de l’impunité dont jouissent ces présumés génocidaires. Il a récemment raillé le quotidien britannique The Guardian qui s’apitoyait sur le sort de Paul Rusesabagina arrêté pour soupçon de crimes de terrorisme et de formation de groupe armé illégal.

« Au lieu de vous apitoyer sur le sort de Rusesabagina arrêté par la justice rwandaise pour les crimes qu’il a commis et non pour le réduire au silence, vous devriez plutôt plaider pour l’arrestation de ces Rwandais fortement soupçonnés de crimes de génocide des Tutsi de 1994 », a dit Mitchell s’adressant à ce quotidien qui a une large audience à Londres et en Grande Bretagne ajoutant qu’ils vivent indûment des frais des contribuables anglais depuis plus de dix ans.

Pourtant l’ambassadeur de Grande Bretagne à Kigali, Jo Lomas, avait dit à la Presse peu après son entretien avec le Ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, à ce sujet, que le Parquet de sa Majesté avait commencé des investigations préliminaires devant aboutir à l’arrestation de ces cinq rwandais. Et depuis lors, trois ans après, silence radio ! Rien n’a été fait !

De lourds soupcons, de sinistres genocidaires
Pour rappel, Bajinya Vincent est soupçonné d’appartenir au précarré du Président Juvénal Habyarimana dans la conception et préparation du génocide des Batutsi de 1994 et de participation aux exécutions de Tutsi dans la Ville de Kigali et sur des barrières montées par les Interahamwe.

Ce recherché par la Justice rwandaise aurait demandé asile en GB où il a exercé comme médecin dans une Clinique Praxis sous le nom de Vincent Brown.
Mutabaruka Célestin, quant à lui, était un pasteur de l’église de Pentecôte au Rwanda au moment de la commission de ses crimes de supervision des Interahamwe de son patelin dans l’exécution de quelques 20 mille tutsi, femmes, enfants et hommes.
Munyaneza Charles était bourgmestre de l’ancienne Commune de Kinyamakara de Gikongoro. Il est poursuivi pour préparation et coordination des attaques des villages des environs de la rivière Mwogo où les Interahamwe sous sa supervision jetaient les corps des Batutsi qu’ils venaient de tuer.

Il en est de même de Célestin Ugirashebuja, 67 ans, lui aussi alors bourgmestre d’une Commune Kigoma de la Préfecture de Gitarama (au Centre-sud du Rwanda). Il est dit qu’il a ordonné aux Interahamwe de sa commune de tuer les Tutsi qui avaient été amenés devant ses bureaux. Et il aurait donné des instructions à ces Interahamwe de pourchasser tous les Batutsi de sa Commune et les mettre à mort.

Mais ce n’est pas tout. Cet ancien bourgmestre aurait, au cours de la deuxième semaine d’avril 1994, dirigé lui-même une attaque de ces Interahamwe qui pourchassaient les Batutsi dans sa Commune. Ces Interahamwe violaient les femmes qu’ils débusquaient comme du gibier avant de les tuer.
Non content d’avoir fait tout ce gâchis, Ugirashebuja a continué son discours géocidaire même dans son exil anglais.

Nteziryayo Emmanuel était aussi bourgmestre de Commune Mudasomwa de Gikongoro, au Sud du Rwanda. Il aurait joué un rôle clé dans la préparation du génocide des Batutsi de sa Commune. Il a dirigé des attaques contre les Batutsi regroupés dans des endroits différents à forte densité. Dans son exil, pour echapper à toute poursuite, s’est fait passer pour Emmanuel Ndikumana.

La diplomatie judiciaire : la communaute internationale devrait preter la main

Il va de soi que la tâche qui incombe à la cellule près le Parquet Général de la République du Rwanda chargée de traque des présumés génocidaires est énorme. A ce jour, il existe 1144 dossiers parfaitement instruits relatifs aux présumés génocidaires en cavale dans 33 pays du monde. Il est rapporté qu’un grand nombre de ces présumés génocidaires sont exilés dans les pays africains.

On remarque qu’ici et là, certains pays ne tolèrent pas des crimes de génocide. A ce jour, certains d’entre eux ont ouvert des procès à l’encontre de ces génocidaires. Ainsi 9 pays du monde ont conduit 23 procès de ce genre devant leurs cours et tribunaux et d’autres neuf ont extradé vers la justice rwandaise 24 présumés génocidaires.

Redigé par IGIHE Le 10 décembre 2020

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