PORTO (LNC) – Deux rapports d’experts de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Centrafrique en moins de 3 mois. D’aucun de penser que cela confine à l’acharnement. Car jamais, l’ONU n’aura autant déployé de zèle contre un pays. Que les fonds de ces enquêtes de ses experts soient juste ou pas, l’on peut s’étonner d’un tel activisme focalisé. Et sur quelle équité ? Pour des actes de barbarie pire qu’en RCA, perpétrés par les américains en Irak notamment, jamais l’ONU n’aura fait d’enquêtes. A Guantanamo où des individus y sont toujours détenus en toute illégalité et sans cause, où sont-ils les experts de l’ONU pour aller y enquêter ? En France, des violences policières durant la crise des gilets jaunes ont estropié de dizaines de pauvres gens. Où était passée l’ONU pour aller enquêter dessus ? Ah oui, c’est vrai, les enquêtes de l’ONU ne concernent que les pays pauvres. Du deux poids deux mesures Onusien, du fort avec les faibles, et du faible avec les forts. Le concept même de l’ONU par définition est une escroquerie.

Ce sont des faits, et des patents. Bangui aura beau s’insurger, ses soldats et ses mercenaires russes tuent, torturent et malmènent des civils. Mais les paramilitaires américains ne faisaient-ils pas la même chose en Irak ?  Qui a lu un jour un rapport d’experts de l’ONU pour dénoncer ce problème ? Personne, parce qu’il n’existe pas.

Et il y a mieux, Les Etats Unis après les chutes des tours jumelles le 11 septembre 2001, sur lesquelles, jusqu’à aujourd’hui, il est interdit d’enquêter, mais de juste avaler la version officielle, se sont inventés un nouvel ennemi, comme ils le font régulièrement sur une cadence de tous les quatre ans, l’IRAK. Pourquoi l’Irak ? Mystère et boule de gomme.

Le prétexte pour les américains d’envahissement de l’Irak, c’était l’aggression irakienne contre le Koweit. L’ONU avait donné son feu vert.

Mais lors du second envahissement de l’Irak, dit seconde guerre du Golfe et officiellement démarrée le 20 mars 2003, les Etats Unis agirent sans mandat de l’ONU, et surtout sans cause, sur la base d’un mensonge devenu célèbre, évoquant un pseudo arsenal d’arme chimique devenant l’argument déclencheur de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. Colin Powell présente le 5 février 2003 devant le Conseil de sécurité des Nations unies un dossier mensonger sur un programme de fabrication d’arme de destruction massive qui n’existe pas.

Où étaient ces experts de l’ONU pour dénoncer ces mensonges, et surtout une guerre illégale contre un pays n’ayant jamais menacé les intérêts américains ? 

Après l’invasion de l’Irak, les États-Unis ont réussi à renforcer leurs positions sur le marché pétrolier mondial. La messe est dite ! Où était passée l’ONU ?

ONU OU LE THÉÂTRE DES OMBRES

Le nom de “NATIONS UNIES” est très mal venu. Car d’union au sein de cette institution, il n’en existe pas. Uniquement des jeux de luttes d’intérêts entre les 15 qui y décident de tout, avec droit de veto. La vaste majorité devant se contenter d’y faire de la figuration. Et les pays africains n’y sont que comme supplétifs pour voter les motions de la France.

Et c’est ainsi que tout dossier fait toujours l’objet de tractations entre les 15 membres du Conseil de sécurité, pour des défenses d’abord d’intérêts personnels, et le fond du dossier ensuite. C’est ainsi que le dossier Centrafrique à l’ONU, est du domaine de la France. Elle seule rédige les motions et autres textes à voter sur la destinée de ce pays. Le reste n’est qu’embobinage. Qui a eu cette idée absurde d’embargo sur les armes en RCA, si ce n’est la France ? Et là, c’est son levier favori pour déranger les russes.

Or l’Angola récemment, de plaider contre cet embargo. Mais que pèse l’Angola à l’ONU ?

La Chine elle va plus loin, et demande la réduction des troupes de la MINUSCA, au profit des Forces armées centrafricaines. Ce qui frappe au coin du bon sens. Car on ne va pas étendre la MINUSCA ad vitam aeternam. Ce serait la pérenniser dans le pays, ce qui n’est pas le but. Et la Chine aussi de plaider contre cet absurde embargo.

Mais voilà, au Conseil de sécurité, il suffit du simple veto d’un des membres, pour qu’une proposition soit bloquée. C’est ainsi que les crimes des palestiniens par les israéliens ne seront jamais condamnés, du fait du systématique veto américain.

EN FINAL…

Les dérives autocratiques, mafieuses et dictatoriales de Faustin Touadera ne sont pas une nouveauté que l’ONU découvrirait, ni la communauté internationale sur place d’ailleurs, ayant toujours fermé les yeux dessus. Et cela date de 2016. 

Pourquoi alors maintenant jouer les vierges effarouchées, à cause des russes ? Dès lors, le débat est ailleurs. La RCA dont tous se fichent, n’étant qu’un prétexte.

Par  Fanny MINAO-N’DIAYE & Firmine YABADA

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