Les militaires de RPA « Rwanda Patritic Army » qui mettent en déroute les génocidaires découvrent avec effroi les décombres laissées par ces derniers. Le Rwanda est un champ de ruines au propre comme au figuré.
Des corps sans vie jonchent les routes, les villages, les maisons, les Eglises, les terrains vagues, les collines, les marécages.
Plus d’un million d’âmes tutsis tombé sous l’idéologie génocidaire. Fruit d’un système construit sur le rejet et la haine du tutsi qui aura pervertit la société Rwandaise en quarante ans.
Plutôt que de consumer le peu de ressources en place, d’énergie, de temps et de reconstruction à la vengeance, les nouvelles autorités la refusent et la réfutent.
Mais à quel prix !
Il a fallu l’intervention et l’investissement personnel du charismatique « Afande PC » qui n’était autre que le Vice-Président et Ministre de la Défense ; Kagame.
En cela assisté de tout l’appareil du Front Patriotique Rwandais pour intensifier la sensibilisation et la mobilisation. Non à la loi de Talion !
On ne devait en aucun cas ressembler aux apôtres de l’apocalypse ni de près ni de loin.
Même si la vengeance est une pulsion, il a fallu la contenir. Refuser que le ressentiment qui donne envie de renvoyer le mal à celui qui nous l’a infligé en guise de réciprocité.
Il faut avouer que ceux qui ont vu les ruines chez eux ont ressenti une douleur immense, insupportable qui blesse profondément.
Mais il n’y a pas eu de passage à l’acte grâce à cette discipline qui caractérisait RPA et ses ouilles.
Ils ont transformé cette énergie en la déployant vers la reconstruction et la réhabilitation. Il y a de quoi être fier d’avoir surpassé cette pulsion primaire en allant de l’avant.
Ce qui a permis de sortir de la souffrance par le haut.
La justice a permis d’éteindre le brasier de la colère.
Malheureusement, il y a eu quelques dérapages qui ont été lourdement réprimés pour servir d’exemple.
Dans la nuit du 4 au 5 novembre 1995, cinq militaires soupçonnés du meurtre d’un commerçant nommé Mathias Hakizima qui habitait Mburabuturo sont mis aux arrêts de rigueur. Il s’agisait de Havugimana Emmanuel, Caporal Kamuganga Inncent, Sergent Pio Ngamije, Caporal Uwamungu, Jacques na Rutsindura Epimaque.
Ils auraient donné un coup de main à un des camarades qui voulait venger sa famille.
Dans le documentaire intitulé « Rwanda, un an après » (1995), l’auditorat militaire expliquait qu’ils avaient enlevé Monsieur Hakizimana et l’avaient tué apres l’avoir dépouillé.
L’un des suspects avait déclaré : « …quand nous participions à la guerre de libération, nous avons découvert la manière dont les tutsis ont été tué et quoi que militaire, c’était horrible. Des femmes des enfants, des vieillards, des jeunes tués à la machette, aux gourdins, à l’arme blanche : humainement ça vous révulse… » .
Un autre avait affirmé qu’il détenait des informations crédibles que c’était Hakizimana qui avait massacré sa famille.
Et d’ajouter : « j’ai été bouleversé de trouver notre maison détruite et la quasi-totalité de ma famille avait péri. Ça m’était insupportable ».
Un autre se désolait de voir qu’il passait en jugement avant les génocidaires dont certains étaient même libre de leur mouvement.
L’auditorat militaire avait requis la peine de mort. Mais le tribunal avait prononcé des peines d’emprisonnement excepté le caporal Kamugunga décédé en cours de procès.
Jusqu’en 2008, quarante-six militaires « RPA » étaient passés au tribunal suite aux actes de vengeance.
Dans ses divers interventions, au Rwanda comme à l’étranger, dans la presse internationale, Kagame a une constance : « si nous avions cédé à la vengeance, alors le Rwanda n’allait pas se relever ».
Lors du lancement de la commémoration le 7 avril 2022, Kagame est revenu sur cet aspect en ces termes : « A l’époque nous avions les armes à la main. Nous aurions été légitimes de prôner la vengeance, mais nous ne l’avons pas fait. Mieux, nous avons protégé les génocidaires de la vendetta ».
Et de poursuivre : « certains d’entre eux sont encore en vie et occupent leurs maisons, d’autres occupent des postes de responsabilité, d’autres sont commerçants. Ils ont soit participer au génocide contre les tutsis ou en tirer un profit quelconque. Et ils sont en paix ». Kagame et RPA n’ont pas toléré les velléités de vengeance
Redigé par Tite Gatabazi
https://fr.igihe.com/Rwanda-RPA-la-primaute-de-la-justice-sur-la-vengeance.html