Le président Paul Kagame a déclaré qu’il n’est pas clair comment le Rwanda continue d’être blâmé pour des problèmes de personnes d’expression kinyarwanda dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), lesquels il n’a pas créés.
Le chef de l’Etat a fait observer que le problème doit être traité à la racine pour trouver une solution durable.
Le Président du Rwanda, Paul Kagame, s’exprimait lors d’une conversation au coin du feu organisée par le média « Semafor » à Washington DC, en marge du Sommet États-Unis-Afrique.
Le Rwanda a été souventefois accusé de soutenir le groupe rebelle du M23 qui a repris les combats pour défendre les droits des Congolais Rwandophones.
Kagame a déclaré qu’il était regrettable que les dirigeants Congolais et la communauté internationale continuent de mettre ce problème sur le dos du Rwanda au lieu de trouver une solution à cette affaire totalement inter Congolais.
« Ce problème congolais où il y a plus de 100 groupes armés locaux, dont le M23. […] Nous avons environ 80 000 réfugiés au Rwanda en provenance du Congo qui sont associés à ce groupe, ce qui signifie qu’ils sont des parents ou quoi que ce soit. Ce que je veux dire clairement, ce problème n’a pas été créé par le Rwanda et n’est donc pas un problème du Rwanda. C’est un problème du Congo. Ce sont eux qui doivent s’en occuper », a- t- il déclaré.
« La région essaie de régler le problème, la région de l’Afrique de l’Est dont la RDC est également devenue membre. C’est bon. Mais il semble que l’entière responsabilité repose sur les épaules du Rwanda. Que ce soit les dirigeants et le gouvernement congolais, que ce soit la communauté internationale. Tout le monde fuit ce problème et ils disent que c’est le problème du Rwanda. Et nous disons non, ce n’est pas notre problème », a ajouté Kagame.
Le président a souligné que le problème des personnes parlant le kinyarwanda en RDC remonte à très loin, lors des délimitations des frontières de l’Afrique.
« Si vous vouliez tenir quelqu’un pour responsable, vous reviendriez peut-être à l’histoire, lorsque les frontières ont été tracées et que certaines personnes ont été laissées de l’autre côté de la frontière et sont devenues une partie d’un autre pays. Je ne peux pas être responsable du fait que il y a des Congolais d’ethnie rwandaise au Congo qui sont privés de leurs droits en tant que citoyens », a- t- il noté.
Paul Kagame a souligné que le problème du M23 ne devrait pas être une justification pour négliger la présence des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) en RDC avec des intentions de déstabiliser le Rwanda.
Les FDLR sont un groupe terroriste formé par des individus responsables du génocide commis contre les Tutsi du Rwanda en 1994.
Selon Kagame, la collaboration entre l’armée congolaise (FARDC) et les FDLR reste un problème préoccupant.
« Dans ce cas particulier, ce qui est très clair, c’est qu’ils ont été aidés en obtenant des armes et en combattant aux côtés des forces gouvernementales. Le gouvernement en est conscient et nous l’avons porté à leur connaissance à plusieurs reprises et leur avons à nouveau donné des faits », a- t- il déclaré.
« Il y a un mélange de problèmes qui nous préoccupe. En fait, nous pensions avoir résolu ce problème car la plupart d’entre eux et leurs familles ont été rapatriés avec l’aide de l’ONU et ont été amenés au Rwanda. Mais il y a des partisans de la ligne dure qui sont restés, et pour eux, ils n’auront pas de repos, tant qu’ils n’auront pas envahi ou effectué des changements dans le pays », a ajouté Kagame.
Le chef de l’Etat a déclaré enfin que le problème du M23 et des FDLR devait être traité séparément et traité efficacement.