Dans une déclaration récente et controversée, Samantha Power, la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), a désigné le Rwanda comme responsable des problèmes persistants dans l’Est du Congo. En réponse à ces accusations, le gouvernement rwandais a répondu fermement, rejetant les allégations de Power.
Dans son communiqué de presse, Power, qui a précédemment été ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, a déclaré que les conflits entre l’armée congolaise (FARDC) et le groupe M23 ont entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes.
Elle a mis l’accent sur l’exploitation des femmes et des enfants, qui sont vulnérables au trafic humain en raison des conditions de vie déplorables dans la région. Selon Power, pour mettre fin à cette situation, le Rwanda devrait cesser de soutenir le groupe rebelle M23 et retirer ses troupes de la RDC.
Des accusations similaires ont déjà été portées contre le Rwanda par les États-Unis dans le passé, bien que le Rwanda ait toujours réfuté ces allégations, soulignant que les problèmes sont internes à la RDC.
Yolande Makolo, la porte-parole du gouvernement rwandais, a vivement réagi aux déclarations de Power sur Twitter. Elle a déclaré : « L’ignorance délibérée de Power quant aux principales causes de l’insécurité dans l’Est de la RDC indique un manque de compréhension de la situation réelle sur le terrain. »
Makolo a également souligné les crimes commis par le groupe génocidaire FDLR, qui coopère étroitement avec les FARDC et bénéficie de leur soutien. Elle a fait allusion au discours de haine provenant des dirigeants de la RDC et de certaines ONG, au massacre des tutsis congolais, et à la situation précaire des réfugiés congolais qui traversent chaque jour la frontière pour demander l’asile au Rwanda.
Elle a ajouté : « Qu’en est-il du discours de haine des dirigeants de la RDC et des ONG ? Qu’en est-il des tragiques massacres de bétail appartenant aux tutsis congolais ? Qu’en est-il des réfugiés congolais qui traversent chaque jour la frontière pour demander l’asile au Rwanda parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité dans leur propre pays ? L’USAID a-t-elle déployé des efforts pour comprendre la situation de ces réfugiés ? »
Depuis plus d’un an, le groupe M23 mène des offensives contre le gouvernement congolais, luttant pour les droits des tutsis congolais qui sont maltraités et considérés comme des étrangers par certaines parties de la population congolaise.
Makolo a souligné que de nombreux congolais vivent en exil depuis 30 ans en raison du refus du gouvernement congolais de garantir leur sécurité et de les rapatrier.
En tant que directrice générale de l’USAID, Power fait partie des responsables américains qui ont critiqué le Rwanda sur la question de l’insécurité dans l’Est de la RDC. En 2021, elle est nommée à la tête de l’USAID, et continue d’exercer une pression internationale sur le Rwanda.
Samantha Power, la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
https://fr.igihe.com/Le-Rwanda-refute-les-allegations-de-Samantha-Power-sur-les-tensions.html