Face aux accusations récurrentes de la République Démocratique du Congo (RDC), qui impute à son voisin rwandais tous les tourments sécuritaires qui l’assaillent, le Rwanda a pris la parole pour démentir vigoureusement ces allégations par la voix de son ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Dr Vincent Biruta.
Lors de la 44e session des Ministres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), tenue la semaine dernière au Cameroun, Dr Vincent Biruta, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération internationale, a pris position contre cette rhétorique accusatrice, la qualifiant d’infondé et dénuée de tout fondement.
La délégation de la RDC, conduite par le Ministre adjoint des Affaires Étrangères, Crispin Mbadu Phanzu, a maintenu la ligne de son gouvernement en soutenant que les difficultés sécuritaires de la RDC étaient exacerbées par l’appui du Rwanda au groupe rebelle M23.
Dans son intervention, Dr Biruta a décrit les assertions du représentant congolais comme un écran de fumée dissimulant des accusations sans fondement.
Il a déclaré :
« C’est devenu un rituel, la RDC a pris l’habitude d’accuser le Rwanda pour les faillites de gouvernance notoires qui caractérisent son pays […] ».
Il a souligné l’existence de plus de deux cents groupes armés actifs à l’Est de la RDC, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe terroriste génocidaire devenu supplétif des FARDC.
« La RDC a décidé d’externaliser ses problèmes internes et a choisi le Rwanda comme le bouc émissaire qui doit être accusé de tous ce qui ne va pas bien. Mais il a oublié de vous dire que y a plus de deux cents groupe armés à l’Est de la RDC dont des groupes armés génocidaires, comme les FDLR […] », dixit Biruta.
Le Ministre Biruta a également évoqué la défaillance du gouvernement congolais en matière de gouvernance et la discrimination à l’encontre de certains groupes ethniques, en particulier dans l’est du pays.
Dr Biruta a également abordé le sujet des déplacés internes, soulignant que le Rwanda héberge plus de quatre-vingt-dix mille réfugiés congolais et que l’Ouganda en compte davantage, des faits qu’il reproche à Lutundula d’avoir omis.
En outre, il a critiqué la collaboration avérée entre les FARDC et des groupes génocidaires ainsi que des milices variées, y compris des mercenaires européens, dans un conflit qui s’en prend aux communautés congolaises.
Concluant son intervention, Dr Biruta a mis en avant la nécessité d’une solution politique aux problèmes internes de la RDC, évoquée par les mécanismes régionaux et l’Union Africaine, plutôt que de persister dans des accusations infondées contre le Rwanda.
« Tout cela c’est de la diversion, le problème est politique, c’est un problème interne, et le gouvernement de la RDC devrait prendre le courage d’accepter la solution politique qui est proposé par les différents mécanismes régionaux et l’Union Africaine. »
Les remarques du Monsieur affaires étrangères du Rwanda résonnent comme un appel à un dialogue constructif et à la responsabilité gouvernementale de la RDC.
La rencontre de Yaoundé entre le 4 et le 5 novembre 2023 a donc été le théâtre d’un échange tendu entre les deux nations, mettant en lumière les défis sécuritaires et politiques complexes qui prévalent au Congo-Kinshasa.