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De la RDC au Burundi, en passant par l’Angola, la croissance économique en Afrique n’a pas bénéficié aux populations africaines. C’est ce qui ressort dans les conclusions émises par l’Indice sur la prospérité en Afrique publié hier par l’Institut Legatum.
Dans un entretien concédé à Infos Grands Lacs et Afronline, Alexandra Mousavizadeh, Directrice de l’Indice Legatum sur la prospérité en explique les raisons. Parmi les quelques exceptions, Mousavizadeh évoque le Rwanda, dont les résultats positifs sont dus « au renforcement des institutions, à l’amélioration du climat des affaires, ainsi que les progrès enregistrés dans les domaines de la santé et de l’éducation ».
Selon votre rapport, des décennies de croissance économique en Afrique n’ont pas suffi pour améliorer la vie de millions de personnes. Quelles sont les raisons de cet échec ?
Nous avons examiné sept piliers qui vont de la santé et de l’éducation, en passant par la croissance économique, l’esprit d’entreprise, la gouvernance sociale du capital, la sécurité et la liberté personnelle. Certains pays africains présentent de très bons résultats, mais la plupart d’entre eux n’ont pas connu une réussite telle que celle qui s’est vérifiée en Asie ou en Europe de l’Est.
Quel est l’impact de vos rapports ?
Nous proposons des recommandations aux gouvernements pour leur permettre d’adopter des politiques qui renforcent les piliers que j’ai mentionnés, surtout lorsque nous nous penchons sur un continent où l’application des mesures pour favoriser un climat propice aux investissements est plus lente. Pourtant, les politiques que nous proposons ne coûtent rien à mettre en œuvre, et leur impact peut être énorme la prospérité.
Vos chercheurs ont donné l’exemple du Rwanda, qui en dépit d’avoir un tiers de la richesse que tire l’Angola avec son pétrole, a réussi à créer une société beaucoup plus prospère que celle angolaise. Comment expliquez-vous les résultats positifs obtenus par les Rwandais ?La réussite de ce pays réside dans les réformes structurelles qui y sont menés depuis de nombreuses années. Concrètement, les institutions rwandaises ont été renforcées, le climat des affaires s’est amélioré et des progrès certains ont été enregistrés dans les domaines de la santé et de l’éducation. Il faut du temps pour en mesurer l’évolution, mais depuis une décennie les données sur les piliers que nous analysons ont livrés des résultats positifs et en amélioration constante. D’autre pays ont permis à leur population de profiter leur croissance économique et d’être plus prospère qu’avant. Je pense notamment au Sénégal, au Burkina Faso, au Bénin, au Ghana et au Kenya.
Qu’en est-il de la République démocratique du Congo et du Burundi ?Contrairement au Rwanda, les gouvernements congolais et burundais n’ont pas réussi à mettre en œuvre des politiques en mesure de favoriser la prospérité. Au contraire, de la santé à l’éducation, de la gouvernance à la liberté personnelle, presque tous les piliers ont des résultats négatifs.
Il n’y a pas eu de politiques cohérentes pour améliorer les zones situées à l’intérieur du pays, et cela a eu des répercussions dans notre indice en termes de performance sur la prospérité. A la RDC et au Burundi s’ajoutent le Soudan et le Tchad. Mais l’exemple le plus frappant est probablement l’Angola, un Etat riche en pétrole dont les recettes se sont révélées très importantes, mais cela n’a pas eu de répercussions au niveau national et seule une extrême minorité de citoyens ont pu profiter de la manne pétrolière et devenir prospère. C’est tout à fait surprenant.
Avec IGL/Info Grands Lacs
http://fr.igihe.com/economie-2/le-rwanda-a-su-partager-sa-croissance-economique.html
Posté le 06/06/2016 par rwandaises.com