Publié le 22-08-2016 – à 09:49′ par CNARED
Si la situation qui prévaut, actuellement, au Burundi n’était pas dramatique, pour ses populations, surtout, ses réfugiés, on rirait bien sous le nez du petit despote. Mais hélas !
Car pour Pierre Nkurunziza, la récente tournée africaine du ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, avait pour objectif de préparer « la venue d’une force d’invasion au Burundi ». C’est un communiqué publié, mardi, 16 août, soir, par le Conseil national de défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), qui le dit, noir sur blanc.
En fait, la tournée du ministre canadien, Harjit Sajjan, terminée lundi, 15 août, avait pour objectif d’évaluer le rôle accru que pourrait jouer le Canada au sein des missions de maintien de la paix des Nations-Unies (ONU).
Accompagné par le lieutenant-général à la retraite, Roméo Dallaire, un nom célèbre qu’on connaît au Rwanda et au Burundi, ainsi que, l’ancienne haute-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Louise Arbour, le ministre Sajjan s’est rendu, successivement, en Ethiopie, au Kenya et en Ouganda, de même, qu’en Tanzanie et en République démocratique du Congo, deux pays voisins du Burundi.
Le choix de ces destinations n’est pas « une simple coïncidence », affirme le communiqué signé par le président du CNDD-FDD, Pascal Nyabenda, qui demande aux pays de la région « de rejeter toutes doléances » du Canada concernant le déploiement d’une force onusienne au Burundi ou ailleurs dans la région.
Le communiqué s’en prend, nommément, au général, Roméo Dallaire, qui dirigeait la mission de l’ONU durant le génocide au Rwanda voisin, en 1994, l’accusant d’avoir aidé les troupes rebelles de Paul Kagame à prendre le pouvoir à Kigali et de vouloir, maintenant, soutenir les rebelles burundais. Ni plus ni moins.
« Le Canadien Roméo Dallaire revient dans la région pour faire au Burundi ce qu’il a fait au Rwanda », dit Pascal Nyabenda, président du CNDD-FDD. Conseiller en communication de Pierre Nkurunziza, Willy Nyamitwé, une autre « lumière » du régime des autocrates de Bujumbura, n’en pense pas moins.
Louise Arbour est, également, dénoncée avec virulence, elle qui a été procureure en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
« Tout le monde sait qu’elle a eu la mission au [TPIR] de charger les victimes du génocide », accuse le CNDD-FDD, qui affirme qu’elle voudrait, maintenant, « monter des accusations contre les autorités burundaises afin de les expédier à [la Cour pénale internationale] à La Haye ».
La panique est générale à Bujumbura. Le petit despote local et sa clique de tueurs du peuple burundais, selon le contenu du récent rapport des Nations-Unies sur le Burundi, sont aux abois. On ne sait pas quand ce pouvoir moribond va rendre l’âme. Mais, c’est sûr qu’il n’en a plus pour longtemps, maintenant, que même l’aspirine manque dans les hôpitaux de Bujumbura, toutes les coopérations bilatérales et multilatérales dont la plus généreuse, celle de l’Union européenne, ayant suspendu leurs missions dans ce pays où le pouvoir a été confisqué par des gens qui ne pensent qu’à leur seul intérêt.
http://fr.igihe.com/politique/burundi-apres-la-france-bujumbura-soupconne-le.html
Posté le 22/08/2016 par rwandaises.com