Le Mécanisme de l’ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), a annoncé mercredi avoir accordé la libération anticipée à l’historien Ferdinand Nahimana et à l’abbé Emmanuel Rukundo, condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur participation au génocide de 1994.
Condamnés respectivement à 30 ans et 23 ans d’emprisonnement, les deux hommes étaient détenus à Koulikoro, au Mali, en vertu d’un accord sur l’exécution des peines signé entre les Nations unies et Bamako.
« Même si les crimes dont Nahimana a été reconnu coupable sont très graves, le fait qu’il a déjà terminé les deux-tiers de sa peine depuis le 27 mars 2016 et le fait qu’il a montré des signes de réhabilitation militent en faveur de sa libération anticipée », a expliqué le juge Theodor Meron président du MTPI dans une décision publiée mercredi sur le site internet du MTPI.
Le juge américain a décidé d’accorder pour les mêmes raisons une libération anticipée à l’abbé Rukundo, ancien aumônier militaire dans le nord du Rwanda.
Ces deux décisions portent à dix le nombre de personnes ayant bénéficié de libérations anticipées sur les 61 condamnés du TPIR. Ces remises de peine sont critiquées à Kigali où certains milieux estiment qu’elles minimisent le génocide de 1994.
M. Nahimana, ancien professeur d’Histoire à l’Université nationale du Rwanda (UNR), fut un des fondateurs de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM) qui déversait des appels à la haine ethnique avant et pendant le génocide des Tutsis qui a fait quelque 800.000 morts entre avril et juillet 1994.