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Ce 1er février 2017, journée nationale des héros rwandais, a été fêté au niveau de la base communautaire avec des exposés faits généralement de témoins vivants de la guerre de libération de 1990-1994 et du génocide des Tutsi de 1994.
Le Rwanda, contrairement à d’autres pays, n’élève pas encore sur ses chaussées principales les grandes figures historiques qui ont marqué sont histoire. C’est dire que les sculpteurs rwandais n’existent pas ? Pourtant beaucoup de lauréats sont sortis de la séculaire école d’art de Nyundo (Gisenyi/Rubavu) !
L’Art à la rescousse de la culture du héroisme
La journée du héros rwandais de ce 1er février 2017 est intéressante dans la mesure où dans beaucoup de quartiers de la ville de Kigali, il a été constaté qu’au moment où il était encouragé la participation aux débats du jour organisés par les chefs de Midugudu (Village), les activités économiques continuaient comme à l’accoutumée.
Du côté des responsables des décorations, le CHENO/ Conseil National de l’Ordre des Héros et des Décorations, il est question de jeter des stratégies de propagation de la culture de l’héroisme dans la conscience populaire.
« Nous avons un projet de répertorier des sites historiques comme des champs de théâtre de bataille. Nous intéresserons les artistes sculpteurs, de préférence rwandais, à reconstituer les héros sur le théâtre de guerre », a confié à IGIHE Déo Nkusi, Secrétaire permanent près le Conseil National des Héros.
Le Secrétaire permanent a des préoccupations qui ne font que retracer les points saillants de toute l’histoire du Rwanda qui a toujours été caractérisé par des rois guerriers mais aussi par des chefs d’Etat républicains (Grégoire Kayibanda 1962-1973, Juvénal Habyarimana 1973-1994) qui ont toujours semé les raisins de la zizanie parmi les Rwandais.
« Le héros rwandais Gisa Fred Rwigema a été tué sur une colline Nyampeke du Rwanda en 1990 (dans les environs de Kagitumba du District Nyagatare) alors qu’il inaugurait la guerre de libération du pays. Eh bien, dans notre plan, cette colline peut être artistiquement arrangée pour qu’elle garde cette quantité d’histoire de l’héroisme des Rwandais », a dit Déo Nkusi décidé d’en faire un site touristique.
Le Secrétaire exécutif de l’Ordre National des Héros trouve qu’il y a moyen de cultiver cette flamme de l’héroisme dans la plupart des sites où de grandes personnalités rwandaises ont surgi.
« Le site de Nyanza entourant le tombeau du Roi Mutara Rudahigwa sera aussi retravaillé tout autant le Centre Saint Pierre de Nyundo/Rubavu où fut tuée Mme Félicité Niyitegeka qui n’avait pas voulu délaisser les Tutsi qui étaient la cible des génocidaires en 1994. Le cas de cette dame héroique est lourd de symbole de l’unité des Rwandais surtout quand on sait que c’est presque son frère, le Col. Nzungize qui la forçait à se distancier des Tutsi de ce couvent et qu’elle a catégoriquement refusé », a ajouté Nkusi ajoutant que le lieu où elle et les Tutsi en sa compagnie ont été collectivement fusillés a pris le nom de « Commune Rouge ».
« Même sa résidence sera retravaillée pour être un patrimoine national regorgeant de beaucoup d’histoire de cette femme intègre rwandaise », at-il ajouté étandant cet héroisme à un autre Rwandais célèbre dans les premières années d’indépendance en la personne de Michel Rwagasana, grand cadre de l’administration coloniale belge et demi frère du Président d’alors Grégoire Kayibanda et très opposé à sa politique divisionniste ethnocentriste officielle. Son cas est aussi symbole de grand héroisme car il a fini devant un peloton d’exécution à Ruhengeri.
Le Secrétaire de l’Ordre National des Héros rwandais et des médailles n’a pas su étendre la problématique de l’héroisme à d’autres formes positives de bravoure et de courage. Ainsi, contrairement à l’histoire de la reconstruction de l’ancienne Union Soviétique complétement détruite par les troupes de l’Allemagne nazie en 1945 où on louait l’héroisme des grands travailleurs avec diverses décorations, le monsieur n’a pas encore à l’esprit que des milliers de jeunes actuels très affairés dans les petites inventions manuelles ou électroniques devraient être décorés avec même des prix leur permettant d’aller plus loin dans leurs recherches intellectuelles et technologiques très attendues par un pays en pleine reconstruction.
Cette autre forme d’héroisme pourrait être à la base d’un mouvement salvateur pour les milliers de jeunes rwandais capables de s’épanouir dans l’invention et fabrication d’items originaux et inédits. Par ricochet, c’est toute une grande quantité d’énergie intellectuelle des jeunes rwandais qui s’en trouverait libérée.
Publié le 2-02-2017 – par Jovin NdayishimiyePosté le 05/02/2017 Par rwandaises.com