Il y a vingt-deux ans, aucune partie du Rwanda n’était en sécurité – les citoyens étaient divisés selon des groupes ethniques et la justice populaire était en plein essor. Cette insécurité a atteint son apogée avec la préparation et l’exécution du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsis et qui aura coûté la vie à un million de personnes.
Le Front patriotique rwandais (FPR), qui a arrêté le génocide, a réussi à rendre le Rwanda un des pays les plus sûrs du continent africain. Aujourd’hui, il y règne une sécurité comme nulle part ailleurs, de jour comme de nuit.

Evidemment, cette transformation radicale ne s’est pas opérée d’un coup de baguette magique, comme nous le raconte, Monsieur David KAREMERA, mieux connu sous le nom de « IRONDO », commandant et membre fondateur de la patrouille nocturne KINYINYA :

« Après le génocide, le pays ne disposait pas de structures gouvernementales adéquates laissant des échappatoires à l’insécurité. Il y avait peu de patrouilles de nuit organisées par la police et l’armée – les résidents avaient peur et restaient terrés chez eux une fois la nuit tombée. Les voleurs s’en donnaient à coeur joie pour commettre leurs larcins en toute tranquillité. Nous avons donc décidé de commencer des patrouilles nocturnes avec une vingtaine d’anciens soldats, juste pour maintenir notre communauté en sécurité sur la base de volontaires ».
Avec le temps, selon « IRONDO », la communauté a vu une réduction sensible des vols qualifiés et la nécessité de pouvoir disposer d’un plus grand nombre de volontaires afin de pouvoir disposer de patrouilles suffisantes.
« Suite à différentes réunions communautaires, les habitants ont accepté de contribuer financièrement tout en obtenant une aide avec des compétences techniques de la part des autorités nationales», a déclaré Karemera.
«Quand les citoyens comprennent la valeur de la sécurité, ils donnent tout ce qu’ils ont pour garantir cette sécurité. Nous allons recruter plus du personnel de patrouille et placer des caméras dans tous les centres clés », a déclaré Rwabukumba.

Le Rwanda fait partie des quatre pays de la CAE (Ouganda, Tanzanie et Kenya) chargés d’entreprendre des recherches sur l’efficacité des mécanismes de sécurité menés par les communautés dans les zones urbaines d’Afrique de l’Est.

Le modèle rwandais est très différent du reste.

« Nos chercheurs ont compilé un rapport de recherche qui sera présenté au reste de la région. D’après notre expérience, d’autres auraient appris comment nous avons construit un système de sécurité ferme, avec la participation de la communauté », a déclaré Pacifique Barihuta, chercheuse rwandaise.
Les conclusions des recherches indiquent que le Rwanda dispose d’un mécanisme de sécurité communautaire solide, résultant d’une sensibilisation aux niveaux national et individuel, d’une bonne organisation, de la coopération entre les organes de sécurité de l’État, de l’adoption de la technologie et de la disponibilité des ressources issues de la communauté.

Les résultats issus des recherches effectuées sur le Rwanda et d’autres pays seront intégrés et consolidés dans un seul livre de recherche qui sera lancé en avril 2017.

« Les résultats seront utilisés comme une expérience d’apprentissage pour ces pays. Nous comptons sur le Rwanda qui a une initiative communautaire exceptionnelle », a déclaré le Dr Mutuma Ruteere, directeur du CHRIPS (Center for Human Rights & Policy Studies).

 

http://www.newspress.fr/Communique_FR_301755_6304.aspx

Posté le 24/03/2017 par rwandaises.com